L'affaire de l'indemnisation des 93 Jambars morts dans un crash d'avion lors de la première Guerre du Golfe, indispose l'Arabie Saoudite. La révélation est de Me Assane Dioma Ndiaye, avocat du Collectifs des héritiers des victimes et de l'un des trois rescapés de l'accident. Il était face à la presse, ce mercredi, avec son confrère Me Abdoulaye Tine, également constitué dans ce dossier.
"On ne peut pas continuer à traiter cette affaire de cette manière, dénonce-t-il. Et au-delà de l'indemnisation des Nations Unies, il y a l'Arabie Saoudite. L'avion quand même appartient à l'Arabie Saoudite. D'abord, l'Arabie Saoudite n'indemnise pas les victimes ou alors s'il a indemnisé, on a détourné ces indemnisations. (…) J'ai interpellé l'Arabie Saoudite, je sais que leurs autorités sont extrêmement gênées dans cette affaire."
Selon l'avocat, le même flou entoure l'indemnisation des Nations Unies. "Les Nations Unies instituent une commission et nous avons la liste des pays qui ont été indemnisés, indique-t-il. De deux choses l'une : on a indemnisé, on l'a détourné. Ou bien le Sénégal n'a pas défendu suffisamment ses citoyens de manière à ceux qu'ils soient indemnisés au même titre que les autres nations. Et ce serait plus grave pour l'État du Sénégal. Et dans ce cas, même l'État engage sa responsabilité et doit indemniser à la place des Nations Unies. Parce qu'il aura failli."
"Nous espérons que cette injustice sera réparée. L'État doit prendre ses responsabilités dans cette affaire", souhaite Me Assane Dioma Ndiaye. Qui prévient que si leur vœu n'est pas exaucé, l'affaire sera portée sur la scène internationale. Il dit : "Nous mènerons ce combat d'abord au niveau interne mais si l'État persiste dans sa politique de pourrissement nous allons évidemment porter le combat ailleurs. Et ce serait dommage que notre linge sale se lave toujours au niveau international. Nous avons d'autres procédures devant les juridictions internationales, mais je pense qu'il est temps que le Sénégal sache qu'on ne peut pas ignorer les droits fondamentaux des Sénégalais et ce qu'ils réclament aujourd'hui, ce n'est que justice."
Le temps presse. L'extinction de cette affaire devant la loi, c'est dans trois ans.