HABIB NDAO : «Le rapport de l’Oqsf montre un niveau d’insatisfaction élevé des usagers»

Pour permettre aux populations de faire confiance aux compagnies d’assurances et de corriger la mauvaise perception qu’elles ont des assurances, l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) a réuni tous les acteurs du secteur de l’assurance autour d’une table, ce jeudi à Saly, pour présenter l’enquête qu’il a effectuée dans les différentes régions.


Le rapporte montre un niveau d’insatisfaction élevé des usagers, selon le secrétaire exécutif de l’Oqsf,  Habib Ndao. Car, selon lui, la contradiction vient du fait qu’il y a une progression élevée du chiffre d’affaires des compagnies d’assurances. Parce qu’au Sénégal, «il y a 9 compagnies d’assurances qui brassent à peu près 168 milliards de francs Cfa chaque année. Et sur ces 168 milliards, les compagnies ont indemnisé les titulaires de police d’assurance qui ont eu des sinistres à hauteur de 55 milliards».

Pour Habid Ndao, l’assurance constitue un maillon important de notre économie, d’autant plus que sa contribution au produit intérieur brute (Pib) est de 1,62 %. Il indique qu'il «était nécessaire, après la semaine de l’inclusion financière sous l’égide de la Banque centrale, de mettre à la disposition  des compagnies d’assurances les récriminations des clients». Car «tout le monde est d’accord qu’il y a une progression du chiffre d’affaires des assurances ces dernières années».

Ainsi, pour faire la promotion du secteur de l’assurance et régler le problème de la croissance de ces compagnies, l'observatoire demande une croissance du service. Parce que «l’activité croît, mais le service ne suit pas», a martelé Habib. Avant d'ajouter que  l'observatoire à une mission d’accompagner les populations, les opérateurs et les exclus du système par des programmes d’éducation financière.
Cependant, M. Ndao estime que «l’assurance automobile, qui est obligatoire, ne représente que 15 % de ces 160 milliards. C’est un problème à régler».

Il ajoute qu’«il y a une panoplie de services et de produits que proposent les compagnies d’assurances qui sont mal connues du public». «La semaine dernière, on parlait d’inclusion financière pour que le maximum de populations fasse confiance aux banques. Nous voulons, de la même manière, que le maximum de Sénégalais souscrit à des polices d’assurance et fasse confiance aux compagnies d’assurances», a-t-il martelé.

Le secrétaire exécutif de l’Oqsf révèle qu’il y a une assurance d’exploitation agricole. Malheureusement, peu de gens connaissent cette assurance dont le gouvernement du Sénégal subventionne à hauteur de 50 % la prime. Par exemple, «si vous cultivez votre champ et que les criquets arrivent, l’assurance peut vous rembourser».

Pour corriger la mauvaise image que les Sénégalais ont des banques, l’observatoire compte organiser  des journées de sensibilisation similaires. Mais aussi  remonter les recommandations au niveau des opérateurs  financiers (assurances). «L’inclusion financière comme l’inclusion assurantielle, tout le monde y gagne. Parce que l’Etat y retrouve son compte avec une augmentation de ressources fiscalisées. Les opérateurs, leur portefeuille va être amélioré avec l’inclusion assurantielle, c'est-à-dire au lieu d’avoir un chiffre d’affaires à 160 milliards, ils seront peut-être à 500 milliards. Les usagers vont voir les primes baisser, compte tenu de l’effet de l’économie des charges. Elle permet au régulateur de booster le marché en ayant un contrôle des activités intrinsèques au marché», a fait savoir M. Ndao.

 Avec l’arrivé du pétrole et du gaz, Habid Ndao invite les acteurs à prendre les devants, en essayant de proposer à l’Etat du Sénégal leur contribution dans la prime des  gros risques liés à l’exploitation de ces ressources. De participer sous forme de «syndication» ou de  pool à la prise en charge de ces gros risques au lieu de le laisser aux multinationales. 



Samedi 8 Décembre 2018 09:19

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