Le directeur général du Crédit mutuel du Sénégal (Cms), Mouhamed Ndiaye, est dans de beaux draps. Son assistante, Sira K. Diarra, 34 ans, a déposé, hier, une plainte sur le bureau du procureur pour harcèlement sexuel, abus d’autorité, violences, voie de fait. Cette mariée et mère d'un garçon de 6 mois accuse son patron d'avoir tenté de l'embrasser et de palper ses seins. D’ailleurs, la dame lui réclame 100 millions en guise de dommages et intérêts.
Sur la plainte dont nous avons pu avoir copie, la plaignante explique que le sieur Mouhamed Ndiaye qui dirigeait la direction Marketing et Commercial : «(l)’a trouvée au Crédit mutuel du Sénégal en 2008 en qualité d’agent comptable. Il a sollicité ses services pour faire d’elle une assistante de direction.» «Cependant lit-on sur la plainte, Ndiaye a commencé à lui faire des avances en lui proposant une relation amoureuse. Qu’il lui arrivait de se jeter sur elle en la forçant pour un baiser. Devant l’échec de toutes ces tentatives, le sieur Ndiaye dans un souci d’humiliation, finit par l’affecter au service de fiabilisation et ne cesse de la harceler.»
Jointe par téléphone, Sira Diarra raconte sa mésaventure. À l’en croire, l'histoire date de 3 ans. Emmurée dans un silence pour, dit-elle, «préserver son poste», la jeune mariée a décidé d'en finir. Au bout du fil, elle raconte : «Je suis mariée depuis 2007 à un expatrié. Un jour, Ndiaye m'a trouvée dans un bureau et m'a demandé dans quel service je servais. Je lui ai répondu à la comptabilité. Il m'a répondu que ce n'était pas ma place. J'étais une commerciale et que je devais venir dans son département.»
D'après l'assistante, c'est à partir de ce jour qu’il a commencé à faire pression sur son directeur des ressources humaines pour une permutation. «Lorsqu'il m'a affectée dans son département, je gérais ses courriers. Ainsi, Mouhamed m'appelait dans son bureau pour un dossier dès que j'entre, il se lève pour me plaquer contre le mur en tentant de m'embrasser. Je ripostais. Et il me dit que mes seins lui plaisent et qu'il voulait les caresser. Je lui ai dit niet. Il insiste en soutenant que ce sont mes yeux, jambes et cuisses qui le séduisent chez moi. Je riposte. On se bat. Je me sauve.»
D'après Mme Diarra, elle a tout le temps essayé de lui faire comprendre qu'elle est la femme d'autrui. «Il rétorque toujours que mon mari s'absente pendant 6 mois et il fallait un homme pour me gérer sexuellement», confie-t-elle. Anecdotes : «Un jour, il m'a demandé de l'attendre jusqu'à minuit sous prétexte qu'il avait un dossier à me confier. Il voulait me mettre la pression au moment où mon garçon de 6 mois n'avait pas tété toute la journée. C'est à minuit passé qu'il m'a dit qu'il avait oublié ce pourquoi, il m'a demandé de rester.»
À la question de savoir pourquoi elle n'a jamais voulu dénoncer son patron, la présumée victime explique : «J'ai jamais voulu le dénoncer parce que mon mari est jaloux et il ne comprendrait rien. Ndiaye me faisait chanter pour me faire changer de catégorie. Finalement, il a commencé à m'humilier. Il me criait dessus devant tous mes collègues. Ma mère m'a toujours conseillé de patienter. J'ai une licence en Gestion des ressources humaines et il m'a récemment mutée à la Médina dans une caisse. J'en ai marre. Quitte à perdre mon emploi, je veux que la justice fasse son travail. Ce gars m'a détruite. Le préjudice est à la fois civil et moral.»
Ndèye Awa LO
Source: Walf Grand'Place
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