Je suis acquis à l’idée que la compétition interne est une donne admise dans un parti politique, et en établir les règles de la façon la plus impartiale et la plus démocratique doit être la tâche des responsables arbitres.
Le président Macky Sall victime hier de l’injustice et de l’ostracisme ne doit pas encourager ni cautionner des pratiques similaires au risque de faire connaitre à l’A.P.R le même sort que le P.D.S. Quand les règles démocratiques et transparentes du jeu sont torpillées, la dissidence devient l’arme des militants du refus ; et avant d’en arriver à cela , il urge que l’arbitre du parti fasse les mises au point et les remédiassions nécessaires .La sympathie que vouent beaucoup de sénégalais au président Sall au point de faire sienne son offre politique est née de l’injustice dont il a été victime de la part de Abdoulaye Wade et des responsables libéraux de l’époque. Si les forfaitures passent l’estime qui vous lit à beaucoup de conseillers s’estompera et comme le dit Louis XVI <<quand on cesse d’aimer, on cesse d’obéir>>, l’originalité de la cadette des institutions est qu’elle est l’imagination d’un président né après les indépendances et dont le brevet portera l’estampille Macky Sall. Ce mérite ne doit pas être entaché par des parvenus peu ouverts à la démarche inclusive .Le Haut Conseil des Collectivités Territorial est la composante qui manquait à notre démocratie qui n’est plus à démontrer ;la variante économique sera amenée par l’acte 3 de la décentralisation avec les pôles territoriaux économiques.
Les actes posés par le Président Macky Sall depuis l’avènement de la seconde alternance, finissent de convaincre ceux qui s’entêtent à croire à l’avènement d’une alternance générationnelle capable de porter les grands changements qui donneront à l’Afrique un nouveau visage. La controverse qui a accompagné la création du haut conseil ne peut se tasser que quand le casting pour désigner les conseillers se préoccupe plus du profil que du simple militantisme. Une institution ne vaut que par ce que valent ceux qui la composent ; notre haut conseil doit être un lieu de réflexion stratégique qui donne à nos collectivités locales un nouvel élan déclencheur d’un développement endogène.
Nos collectivités locales doivent rompre avec cette gestion classique qui s’arrête à l’éclairage du périmètre communal et au ramassage des ordures ; les communes doivent être des maillons solides du développement de notre pays et cela est bien possible. J’ai eu la chance d’être de la première promotion<< de la section Administration :option collectivités locales>> de l’école nationale d’administration depuis 1999 ; en sus de cela je totalise plus de quinze années de pratique de la décentralisation dont treize années de pratique communale dans différentes communes (comme secrétaire municipal) que sont Foundiougne, Gossas, Thiès Est et Touba . Je parle en parfaite connaissance de cause, les collectivités locales peuvent jouer un rôle capital dans l’émergence de notre pays pourvu que cette nouvelle chambre soit un lieu de réflexion et de propositions capables d’amener les mutations les plus positives et les plus novatrices. Pour les 80 conseillers faisant l’objet d’élection le président peut ne pas maitriser le profil des candidats car il est donné libre cours à tout conseiller de se manifester en déposant sa candidature et à charge au niveau central d’arbitrer pour déterminer les candidats du parti. Quant aux 70 coptés par le Président de la République le choix doit être regardant par rapport au profil, au cursus, au background intellectuel et même professionnel du pressenti afin que le débat puisse trouver des porteurs qui donneront au haut conseil l’image qui doit être la sienne et l’utilité que les populations attendent de lui. Le président de la République est un serviteur du primat de la qualité, de l’excellence et du travail, je suis sure qu’il convoquera le background intellectuel ou expérimental de celui qu’il entend faire figure dans la listes des soixante dix (70) coptés .Le Haut Conseil ne doit pas être une chambre d’applaudissement comme le commun des sénégalais a l’habitude de caricaturer l’Assemblée Nationale ;l’image positive et utile dont il doit être le dépositaire ,sera l’œuvre des conseillers qui le composeront. Nos Haut futurs Conseillers doivent être au fait des questions de décentralisation et de gouvernance locale.
L’articulation entre l’acte 3 de la décentralisation et les collectivités locales, le manque de ressources financières auquel il faut pallier, la gouvernance locale à améliorer, l’approfondissement de la démocratie participative, sont autant de défis que nos futurs Haut Conseillers doivent relever .Notre jeune chambre aura plus besoin de conseillers pertinents capables de réflexion stratégique que de simple applaudisseurs.
La cooptation des 70 conseillers relève du pouvoir discrétionnaire du président Sall, exercice qui me parait complexe au regard du nombre des prétendants inversement proportionnel aux sièges disponibles.
Le Haut conseil étant l’institution qui doit impulser les collectivités locales, :il lui faut des ressources humaines de qualité dépositaires d’un outillage intellectuel bien affirmé au risque de créer le désaveu des populations dans les jours à venir.
Toute nouvelle reforme est conçue et portée par des acteurs qui se distinguent par leur envergure intellectuelle, leur background expérimental et le sens des responsabilités ; trois paradigmes qui doivent prendre le pas sur le critère politique.
Nous souhaitons bon vent à notre future institution et que la clairvoyance guide le choix des 70 conseillers coptés par le président.
Ibrahima Kâ ,Responsable A.P.R conseiller départemental à Bambey , membre de la Rencontre des Acteurs et Mouvements Pour l’Emergence( RAMPE)
Ibrahimaka56@gamil.com