Nos larmes n’ont pas cessé de pleurer son illustre père, le très regretté Cheikh Mouhamadou Mansour Sy « Borom Daradji », l’atroce coup du destin nous afflige encore : Sokhna Assiatou Sy, affectueusement appelée « Sokhna Assy» vient de nous quitter, pour aller peupler le vaste boulevard des allongés. Tristesse effroyable ! L’expression n’est pas de trop. Elle est partie, sans nous avertir, sans nous dire un mot. Sokhna Assy Sy était d’une extrême gentillesse. Son visage toujours radieux de générosité et de félicité irrigué par du sang plein de bleuté (sa noblesse), rappelle celui de la Sainte Aicha.
J’ai eu à faire la connaissance de Sokhna Assy dans les parages des années 2005-2006 par le truchement d’un ami Amary Gueye, fervent talibé « Cheikh » ( il aime se définir ainsi) et qui a un attachement doublé d’un amour viscéral vis-à-vis de Seydi Ababacar Sy (RTA). Présidente de la Fondation Maam Fawade Wellé (la Sainte mère de Seydi El hadji Malick Sy), elle nous invitait à venir couvrir ses activités. En déclinant tour à tour nos différents organes, Sokhnassi s’attardait sur le mien : « Lamp Fall Fm radio Serigne Touba, radio diné ji radio l’Islam moom désama radio maam laa», disait-elle tout en décochant un sourire au coin de la bouche, un sourire qui laissait apparaître des dents plus blanches q’un tas de neige de la région sibérienne. Elle était très amoureuse de sa grand-mère Fawade Wellé et cherchait à se modeler sur elle. L’exemple de Sokhna Diarra (elle aussi sa grand-mère) revient souventefois fois dans ses adresses publiques. Sokhna Assy Mansour était une femme porteuse de valeurs de référence, une avocate chevronnée de la cause du Tidjanisme. Actrice de développement, elle s’empressait à porter main forte aux nécessiteux et, sans distinction de religion, de confrérie, d’ethnie ou de race. Ce qui l’intéressait, c’est le genre humain .Elle était une grande Dame !
Alors que son père était le Khalife Général des Tidjanes, elle préférait venir vivre à Pikine, un quartier regorgé de pauvreté et autres difficultés de toutes sortes. Elle partageait tout ce qu’elle possédait. Là-bas, elle était maternelle avec tout le monde .Je me rappelle des sacs de riz et les paquets de sucre qu’elle distribuait gracieusement au mois de Ramadan, les billets de voyage à la Mecque qu’elle donnait, les tissus qu’elle offrait aux familles,des bus qu’elle payait de sa propre poche pour convoyer des pèlerins pour le magal de Porokhane,de Touba, de Kaolack, au Gamou de Tivaoune, de Ndiassane, Thiènéba, Médina Gounass et j’en passe. Sokhna Assy était une partisane du dialogue des religions, des confréries du Sénégal. Sa disparition est un choc très ressenti. Sa vie est certes, brève mais bien remplie d’actes de portée collective. Que Dieu l’accueille au gratin de ses Elues, à côté des Saintes comme Aicha, Khadîdja, Maam Fawade Wellé, Maam Diaara Bousso, Maam Coumba Ndoye, Maam Aissatou Dianka, Maam Sokhna Seynabou Ndiaye, Sokhna Mariama. Adieu, la Virago !
Ibrahima Ngom Damel,
Journaliste
Talibé de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul
Ibrahima Ngom Damel,
Journaliste
Talibé de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul