(INTERVIEW) Patrice Sané, membre de la Convergence des cadres Républicains: “ Le peuple n’acceptera plus les vagues de transhumance »

SETAL.NET - Patrice Sané est une jeune ambitieux qui milite a rejoint l’alliance après avoir roulé sa bosse au Ps et au Pds. Pourtant, ce membre de la convergence des cadres républicains dénonce la transhumance et dit à l’endroit des oiseaux voyageurs que « le peuple n’acceptera plus les vagues de transhumance ».


Setal.net : Bonsoir M. Patrice SANE.

Patrice SANE: Oui, bonsoir.

Voulez-vous, vous présenter aux lecteurs de Setal.net, s’il vous plaît?

PS : Je suis Patrice SANE, sénégalais de nationalité. Au niveau de mes activités professionnelles, je suis cadre commercial dans le secteur de l’automobile. Mais, sur le plan politique, je suis membre de la Convergence des Cadres Républicains (CCR) de l’Alliance pour la République (APR) et je milite dans la région SUD du SENEGAL.

Apparemment vous ne militez pas dans une Région ?

PS : Si pourtant je milite à KOLDA, mais mon cas est un peu particulier car je suis né à Ziguinchor et j’ai fait toutes mes armes à Kolda un peu comme notre camarade Président ce qui fait que forcément je suis à cheval entre deux régions, par contre je ne crois pas à l’affiliation à une base car le peuple prime sur tout. Ma bataille est que le SENEGAL soit un et indivisible.

Un petit résumé sur votre parcours politique ?

PS : Je le ferais avec plaisir car j’ai roulé ma bosse un peu partout étant donné que je me cherchais mais par la grâce de Dieu je me suis retrouvé dans l’APR: j’ai débuté dans la Convergence  Socialiste avec l’ami et frère Barthelemy DIAS (qui au passage j’exige sa libération) puis l’AFP dans l’ANCP ensuite le PDS dans la CIS ensuite nous avons créés la CNCL avec des frères que j’admirent tels Abdoul Aziz DIOP, Khafor TOURE, Mbenda NDIAYE, Abdoulaye Seydou SOW, Moussa SARR, Samba NDIAYE (permettez moi de le présenter mes sincères condoléances suite au décès de sa chère maman) et surtout mon confident Ibrahima MANE enfin le 19 Mars 2011 j’ai regagné l’APR au sein de la CCR où par la grâce de Dieu, de Birane FAYE et de Néné TALL je me suis retrouvé et je m’épanoui.

Donc vous êtes transhumant ?

PS : (Rires), je vous renvoie au LAROUSSE j’ai quitté le PDS le 19 Mars 2011 et le changement est intervenu quand ? Je combats la transhumance donc je ne peux pas être transhumant.
Une chose semble être sûre, le peuple n’acceptera plus les vagues de transhumance.
Que les borgnes et aveugles d’hier qui se sont mobilisés pour réélire Wade, en violation de la loi fondamentale fassent profil bas pour le moment. C’est une question de salubrité morale
.

Que comptez-vous faire pour la région sud ?

PS : Je ne suis pas le Messie, mais pour vous répondre je compte faire de cette région ce que la population voudra en faire ! Donc mettons nous au travail.

Vous vous êtes battus pour rien ?

PS : Comment ça je me suis battu pour rien ?

Vous n’avez pas été nommé à aucun poste nominatif  comme électif ?

PS : Effectivement je ne suis pas nommé mais ma lutte politique n’était pas d’obtenir un poste mais plutôt d’ opérer un changement dans les pratiques et surtout dans nos comportements politiques. A la CCR heureusement il y’a des gens dignes, intègres et surtout généreux, avez-vous entendu un cadre de l’APR être impliqué dans ces querelles futiles de postes ? le Président de la république, pour ne pas le nommer, doit également être très fier d'avoir dans sa formation politique des militants intellectuels d'une assez bonne moralité car nous nous efforçons à respecter  son crédo et son principal cheval de bataille: "SERVIR ET NON SE SERVIR".

Et les morts lors de la campagne électorales ?

PS : Il faut que justice se fasse et que les coupables répondent de leurs actes devant la justice qui a retrouvée son autonomie et sa liberté de ton. On a identifié les coupables donc c’est à la justice de faire son job, je ne cherche pas à disculper qui que se soit mais force reste à la loi.

Aujourd’hui si vous deviez juger et dessiner ce rapport de force entre les différents corps impliqués (justice, police, familles, gouvernement), comment verriez- vous les choses ?

PS : A partir du moment où on aura défini des critères pour que la justice soit rendue de façon correcte cela permettra de faire en sorte que des rapports de force soient dépassés. On sait très bien qu’il y a des corporatismes qui se mettent en marche. Les policiers veulent être sûrs qu’ils ne vont pas être les boucs émissaires systématiques. De la même manière les hommes politiques ont bien conscience qu’il faut rendre la justice mais en même temps ils n’ont pas forcément intérêt à se mettre à dos toute une partie de l’administration dont ils ont besoin pour travailler.
Finalement c’est de la responsabilité des hommes politiques de ce pays de se positionner sur ce rapport de force là. Naturellement, on ne peut pas revenir sur le passé et dire que c’est de la responsabilité du gouvernement actuel si les enquêtes ont été bâclées avant puisqu’il n’était pas aux commandes, donc on ne peut pas le lui reprocher. En revanche, il me semble qu’il est de sa responsabilité de faire en sorte que les victimes soient pleinement rassurées sur le fait que la mémoire de ces martyrs là a été respectée.

Et le cas Cheikh Bethio ?

Je suis un fervent Catholique mais j’admire le Cheikh de part sa bienfaisance et surtout sa générosité, je doute de sa culpabilité. Le traitement de cette affaire montre bien que nous rentrons dans une nouvelle ère où le crime ne restera plus impuni comme on a pu l’assister sous le règne du régime libéral, qui a tant divisé les sénégalais, pris en otage le système judiciaire, et instrumentalisé les religions Laissons la Justice faire son travail.

Est-ce qu’au sein de l’APR ou dans les programmes politiques de Benno Book Yakkar vous voyez des propositions intéressantes?

PS : De ce que j’ai pu comprendre dans les déclarations d’intention, il y a une vraie volonté, et aucun homme politique ne peut décemment venir dire aujourd’hui « nous n’allons pas rendre justice aux sénégalais ». Mais dans les faits, est-ce que cela va être mis en place ? Nous verrons. Ce qui me parait important aujourd’hui, c’est la création d’un tribunal spécial. Je crois vraiment à cette idée.

Il faut prendre le temps nécessaire pour que le changement se fasse, mais on peut assez rapidement donner des directions. Il est vrai que jusque là aucune direction n’est donnée, parce qu’on est encore dans une phase post-révolutionnaire où les gens qui sont au pouvoir n’y étaient pas préparés. En même temps on sait que ces gens doivent composer avec une administration qui doit elle-même être jugée. Aujourd’hui le SENEGAL n’y échappera pas, on sera forcément obligé de composer avec des personnes qui ont peut être des choses à se reprocher.
Il me semble que la politique du gouvernement actuel est de dire voilà ce sur quoi on peut passer l’éponge si un certain nombre de conditions – qui restent à définir – sont réunies, et voilà ce sur quoi on ne transigera pas. Pour positionner le curseur entre les deux, le rapport de force entre victimes et bourreaux se jouera là. Et finalement c’est la paix sociale du pays qui est en jeu parce qu’il faut que chacun puisse s’y retrouver, et les victimes avant tout.

Il est étonnant de constater qu’au Sénégal, plus un potentiel candidat se fait discret, plus les gens souhaitent voter pour lui. Dès qu’il s’exprime, les sondages s’écroulent inexorablement. Cela prouve que les sénégalais ne croient plus en la politique et en ceux qui la représente !


PS : Les Sénégalais ont deux sentiments par rapport aux hommes politiques. Ils veulent tout à la fois qu’ils les fassent rêver et qu’ils puissent régler. Le Sénégal n’est pas resté royaliste, mais souhaite que le Président puisse les représenter. Les citoyens sont exigeants car le président est une personne que l’on veut à la fois au firmament et au règlement. Aujourd’hui, la particularité est que l’on a un président effacé et efficace en lieu  et place d’un ancien Président omniprésent, omniscient, omnipuissant. Les sénégalais sont en cela paradoxaux car ils souhaitent un président qui ne soit pas WADE, mais qui ne soit pas non plus le pote de régiment. L’homme politique est attendu comme volontariste car nos concitoyens exigent des résultats à courts termes. Malheureusement, « le tout, tout de suite » n’est pas forcément compatible avec l’action politique !

Le mot de la fin en attendant l’interview sur l’emploi des jeunes au Sénégal

PS : J'aimerais transmettre à vos lecteurs une leçon de vie. Plutôt que de se donner des objectifs de long terme, il faut se concentrer sur la tâche qui est juste devant nous. Si la vie nous donne une responsabilité, il faut faire de son mieux pour l'honorer. J'apprends moi-même de nouvelles choses chaque jour.
 
 
Propos recueillis par Bamba TOURE

Bamba Toure

Jeudi 3 Mai 2012 09:45

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