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Ibrahima Lissa Faye : «Le Sénégal compte plus de 70 sites webs, 20 sites sérieux»

«Chaque fois qu’il y a une innovation, la presse en ligne s’adapte»

«La presse en ligne devrait bénéficier de manière respectable de l’aide à la presse »

Plus de 70 sites au Sénégal, trois sites qui raflent presque toute la pub, les sites professionnels… La presse en ligne a fini par faire partie intégrante de la vie quotidienne des Sénégalais. Ibrahima Lissa Faye directeur de publication de Pressafrik.com et président de l’Association des professionnels de la presse en ligne nous fait un état des lieux de la presse en ligne.


Ibrahima Lissa Faye : «Le Sénégal compte plus de 70 sites webs, 20 sites sérieux»

Comment se présente le paysage de la presse en ligne aujourd’hui au Sénégal ?

Le paysage de la presse en ligne se porte bien. De plus en plus, on voit des innovations. On sent de la valeur ajoutée et de l’envie d’aller de l’avant et je pense que c’est assez prometteur pour un secteur ou un sous-secteur qui doit porter la presse de demain. Donc, c’est vraiment très intéressant ce qu’on est en train de vivre. La preuve, c’est que maintenant les gens pour s’informer vont directement sur les sites internet, soit avec leurs Smartphones ou leurs tablettes, leurs ordinateurs portables ou fixes. Cela dit, aujourd’hui, les possibilités de s’informer sont très larges. Et chaque fois qu’il y a une innovation, la presse en ligne s’adapte.

Est- ce qu’on a une idée du nombre de sites au Sénégal ?

On a plus de 70 sites dans le pays. Mais, il y en a qui sont plus connus, qui respectent les mises à jour régulières et qui tentent de faire le travail, comme il se doit. Pour ces sites, on compte une vingtaine. Il faut préciser aussi que tous les sites ne sont pas basés à Dakar. Certains sont basés à l’intérieur du pays. Par conséquent, il y a un bon maillage du territoire national par la presse en ligne. Et c’est très important pour la liberté d’expression et pour l’internet.

Peut-on dire que la vingtaine de sites auxquels vous faites allusion sont ceux qu’on peut qualifier de sites professionnels ?

Un site professionnel, je pense que c’est assez relatif, parce qu’en fait, tout dépend de l’angle où l’on le situe. Maintenant, ce qu’il faut comprendre, c’est que parmi ceux qui font la mise à jour régulière, il y en a qui respectent un minimum de règles de déontologie, d’éthique... Et donc, on peut considérer que ceux-là sont professionnels. Parce qu’un site, c’est le suivi de l’actualité, c’est vraiment instantané, puisque l’information est volatile, éphémère. À tout moment, elle peut être caduque. Les sites qui parviennent à gérer ça, en plus de la vérification de l’information et la capacité à citer les sources, on peut considérer qu’ils sont sérieux. C’est de cela qu’il s’agit, en fait. Ce n’est même pas un défi. C’est élémentaire dans le journalisme. Quand vous prenez une information, il faut citer la source.

«Le marché de la publicité est assez clientéliste au Sénégal »

Est-ce que la publicité suit pour accompagner la presse en ligne ?

La Publicité, c’est là où le bât blesse. Sincèrement, c’est vraiment très compliqué. Je pense sur ce point-là qu’il y a des efforts à faire. Les annonceurs ne peuvent pas dire qu’ils ne connaissent pas bien la presse en ligne, parce qu’elle s’est imposée d’elle-même. Mais jusqu’à présent, il y a deux ou trois sites au maximum qui grappillent toute la publicité : il y a seneweb.com, leral.net et dakaractu.com, qui prennent presque toute la publicité. Et les autres se contentent de quelques subsides. Mais quelque part aussi, il faut dire et reconnaitre que le marché de la pub est assez clientéliste au Sénégal. Elle n’est pas bien organisée. La loi sur la publicité date de 1983, je pense. Elle a besoin d’être revue et adaptée à la réalité actuelle.

Comment se porte votre site Pressafrik.com ?

Pressafrik se porte très bien. Il va faire 5 ans en novembre. C’est vrai qu’entre temps, beaucoup d’eau a coulé sur les ponts. Au départ, c’était un journal bilingue anglais-français. Mais l’anglais damnait le pion au français, bien qu’on soit en pays francophone. Mais après six mois d’exercice, c’était extrêmement dur, les fonds de lancement étaient épuisés…

C’était combien ?

Dans les 10 millions. Alors, l’investissement de départ restait après six mois, il fallait payer les salaires, les factures, les charges locatives… C’était assez compliqué. Cela nécessitait d’autres ressources. Donc, après six mois d’exercice, on a été obligé d’enlever la partie anglaise. Après le personnel s’est mué et on est devenu carrément francophone. On était obligé de recalibrer les choses selon les moyens du bord. C’est après effectivement que j’ai quitté pour venir ici même à Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (OFEJBAN) pour d’autres ressources à mettre dans la structure, mais aussi continuer mes activités de consultance. Parce qu’avant de créer Pressafrik, j’ai été consultant en communication - médias et tic (consultant en technologie de l’information et de la communication).

«La presse en ligne devrait bénéficier de manière respectable de l’aide à la presse »

A quelle condition les journaux en ligne bénéficient-ils de l’aide à la presse ?

C’est à partir de 2009 que les journaux en ligne ont commencé à bénéficier de l’aide à la presse. En fait, on était juste intéressé, on n’en n’a pas bénéficié. Ce qui revient aux journaux en ligne est de l’ordre de 1 à 2 millions. Nous savons tous que par rapport aux charges, un million, ça ne règle rien. Mais ça crée plus de problèmes. Maintenant avec Guirassy (Moustapha Guirassy : ancien ministre de la communication), l’enveloppe avait un peu augmenté. Il fut un temps, on était allé voir l’ancien président Abdoulaye Wade pour lui présenter les doléances de la presse en ligne. Et il était d’accord pour mettre 100 millions sur la table, comme il l’a fait pour les radios communautaires. Il avait pris cet engagement, en fin 2011. Ce n’était pas encore opérationnel en 2012, jusqu’à ce que le pouvoir ne change les mains. Normalement, ça devrait l’être cette année en 2013. Nous sommes repartis voir l’actuel ministre de la Communication Bamba Dieye, pour lui faire part de cet engagement de l’ancien président. La presse en ligne est devenue très importante. Elle s’est beaucoup densifiée et il serait bien qu’elle puisse bénéficier de manière respectable de l’aide à la presse. Le ministre n’a pas voulu prendre d’engagement, mais il a dit qu’il va se pencher sur la question et va donner suite à notre requête. Nous sommes toujours en attente.

Que devient OFEJBAN, aujourd’hui, puisque l’ancien régime qui en était l’inspirateur n’est plus aux affaires ? Le projet va-t-il survivre ?

Oui, parce que Ofejban (l’office pour l’emploi des jeunes de la banlieue) concerne plus les jeunes de la banlieue. Malheureusement, c’est un projet qui est aujourd’hui dévoyé parce qu’en fait non seulement la personne qui est à la tête n’a pas les qualifications requises, mais également c’est une gestion tatillonne et politicienne. Et donc, c’est des choses qui, à mon avis, devraient être corrigées, si l’on veut que le projet, serve vraiment aux jeunes de la banlieue. J’ai eu à le dire lors de la dernière réunion avec la direction et tous les cadres. Il y a des choses sur lesquelles, moi, je ne suis pas partant. Je l’ai toujours dit. Même avec l’ancien DG, je disais ce que j’avais à dire de manière crue.

Propos recueillis par FREDERIC ATAYODI

Le Pays au Quotidien


Bamba Toure

Mercredi 16 Janvier 2013 - 12:45





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