Incendie à Vélingara : des cimetières musulmans réduits en cendres.

SETAL.NET - Un incendie d’une rare violence s’est produit dans le département de Vélingara et lus précisément dans la commune de Kounkané et celle de la communauté rurale de Kandiaye. Les populations de Saré Bacary, Saré Coumbacara Béla et de Saré Keita n’oublieront pas de sitôt ce feu qui a détruit tout sur son passage et calciné les sépultures de leurs aïeux.

Selon nos sources, le premier village a été attaqué aux environs de 14 h 15 h. Un enseignant qui ratissait dans la cour de sa maison a allumé les tas d’ordures. Activé par le vent qui soufflait très fort, les flammes se sont vite propagées aux alentours avant de se répandre dans la brousse. Siradio ne savait pas qu’à cette heure de la journée, allumer un feu était synonyme de dégâts. Alertés, femmes, jeunes et vieux de Saré Bakary se sont serrés les coudes et à l’aide de seaux d’eaux, ils sont parvenus à circonscrire le feu aux environs de 17h. Aucune perte en vie humaine n’a cependant été notée mais il a ravagé tout sur son passage.

Là ou les populations n’ont pu vraiment digérer, c’est quand ils se sont rendus comte que leurs cimetières ont été calcinés et qu’aucun arbre ni sépulture n’a pu résister à la furie des flammes. Notre interlocuteur Tidiane Baldénous révèle que les habitants avaient saisi la justice pour entendre le fautif.

A Saré Keita et à Saré Coumbacara Béla, un feu a surpris plus d’un. Vers les coups de 15h, en cette période de forte canicule, une voute de fumée se déclara dans le ciel et à moins d’une heure, les flammes ont pris une autre allure qui n’a laissé aucun répit aux gens qui se reposaient sous l’ombre des arbres. Armés de coupe-coupes, de râteaux, de seaux et bassines d’eaux, ils sont allés combattre le feu qui poursuivait son chemin en détruisant tout.

L’absence de camions citernes aux alentours n’a pas facilité la tache. De coutume, les cimetières dans certaines localités ne sont pas sécurisés. Aucune clôture ni un désherbage. C’est une forêt classée qui est laissée à la Merci de tout le monde. On ne s’y rend que pour enterrer un proche. Certains y vont pour formuler des prières à leurs ancêtres disparus. Seulement il est formellement interdit d’utiliser les arbres ou arbustes de cimetières à d’autres fins. Uniquement réservé aux sépultures.

Mais ce jour de Dimanche a été fatal. Mêmes les femmes qui ne sont pas autorisées à aller aux cimetières avaient ce jour apporté leur partition pour éteindre ce feu qui avait fini de calciner les tombes. Des témoins oculaires soutiennent que cet incendie a été causé par des chasseurs ou des imprudents qui mettent le feu à la brousse pour débusquer le gibier.

Aujourd’hui, la tristesse et la désolation se lisent sur le visage des populations qui craignent pour la disparition de leur cheptel menacé de disparition. Mamadou Mballo de Thioubouck affirment que leurs vaches sont obligées de parcourir de longues distances pour trouver de quoi brouter. Jadis, dit-il,  la pluie tombait suffisamment et la végétation était abondante. Mais l’homme qui y cherche son gain quotidien a fini par la détruire. Dans le département, il y a beaucoup d’espèces d’arbres qui servent à la fois à nourrir les populations et les animaux à soigner des maladies ou à orner leurs maisons. Mais avec ce violent incendie, les villageois se sont concertés et ont installé des comités de veille pour arrêter ce fléau qui est entrain de prendre des proportions inquiétantes. Ici les fautifs qui avaient pris la poudre d’escampette sont toujours en cavale laissant derrière eux des arbres et des cimetières calcinés par le feu.