Indépendance : forte synergie des Forces de sécurité pour gagner le combat contre la "viande de brousse"


La période 2016-2017 est à "marquer d’une pierre blanche" en raison du sursaut noté contre la coupe abusive et le trafic de bois en Casamance avec l’implication remarquée des Forces de défense et de sécurité dans la préservation du dernier poumon vert du pays. 
Le 57ème anniversaire de la célébration de l’indépendance est prévu mardi sous le thème "Rôle des forces de défense et de sécurité dans la protection de l’environnement".
 
Un prétexte pour revenir sur les mesures "fortes" et les actes posés par le gouvernement pour montrer sa volonté d’en finir avec ce phénomène qui pourrait à terme faire disparaître le dernier poumon vert du Sénégal.
 
Trois ministres de la République, Augustin Tine (Force armées), Abdoulaye Daouda Diallo (Intérieur et Sécurité publique) et Abdoulaye Baldé (Environnement et Développement durable) ont en effet multiplié les visites de terrain à Kolda et Ziguinchor pour constater de visu l’ampleur des dégâts.
 
Et pour marquer les esprits, le gouvernement n’a pas hésité à organiser à Bignona, une cérémonie publique de destruction de 122 charrettes, des camions, des grues et des bois saisis en présence de plusieurs corps de défense et de sécurité.
 
"Des résultats assez importants ont été obtenus dans cette lutte contre l’exploitation illicite du bois avec la saisie suivie des destructions", avait salué Al Hassan Sall, à l’époque gouverneur de Ziguinchor, actuellement en poste à Kaolack.
 
Les résultats sur le terrain sont visibles avec l’arrestation de seize présumés trafiquants de bois dans le département de Médina Yoro Foula, vers la frontière avec la Gambie, lors d’une opération conjointe des Eaux et Forêts, de la Gendarmerie et de l’Armée.
 
Cette opération avait été soldée par la saisie de 25 charrettes tirées par des ânes ou des chevaux et 19 billes de bois Vène dont la valeur est estimée à six millions (6) millions de frs CFA.
 
Tout était parti d’une dénonciation publique de l’ancien ministre de l’Environnement, Haidar El Ali, qui avait regretté, au cours d’un point de presse, en mai 2016 à Dakar, la coupe et le trafic illicite de bois de Vène, dans les villages situés au sud du Sénégal, à la frontière gambienne. Il avait fait savoir que de "puissantes sociétés étrangères" s’adonnent à cette pratique.
 
"Le résultat de ce trafic est que le Sénégal a perdu plus d’un million d’arbres depuis 2010, tandis que les exploitants basés en Gambie ont empoché près de 140 milliards de francs CFA en exportant ce bois vers la Chine", avait expliqué M. Haïdar, pointant du doigt ce trafic de bois entre la Casamance et la Gambie.
 
La région forestière de la Casamance est déjà vulnérable aux effets du changement climatique global, notamment l’avancée du désert du Sahara, considéré comme un des moteurs principaux de l’émigration sénégalaise vers l’Europe.
 
Après les fortes mesures prises par le gouvernement avec l’implication des Forces de défense et de sécurité, l’écologiste avait finalement admis que le trafic du bois en Casamance est en "nette diminution".
 
M. Haïdar a tenu ces propos devant le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne qui présidait la cérémonie de graduation de l’Institut africain de management (IAM).
 
Ancien ministre de l’environnement, Aly Haïdar a été le premier à sonner, au mois de mai dernier, l’alerte sur la coupe abusive de bois et son trafic vers la Gambie. 
 
Le directeur de l’Oceanium avait, ensuite, salué la présence fréquente des ministres des Forces armées, de l’Intérieur et de l’Environnement dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou.
 
Lors d’un déplacement, en juin en Casamance, le ministre des Forces armées, Augustin Tine avait déclaré que le gouvernement sénégalais va prendre des "mesures fortes" contre la coupe abusive de bois en Casamance.


Lundi 3 Avril 2017 09:29

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