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Ingérence des industries de tabac : Comment Philip Morris et Cie gagnent du terrain au Sénégal

Elles ont toujours une dernière cartouche à faire valoir ces compagnies de tabac qui, acculées par la Convention-cadre de l’Oms pour le lutte antitabac, font la pluie et le beau temps dans des pays à législation faible, comme le Sénégal.


Ingérence des industries de tabac : Comment Philip Morris et Cie gagnent du terrain au Sénégal
Perturbée par l’application quasi générale des dispositions de la  Convention-cadre de l’Oms pour la lutte antitabac ratifiée par 175 pays sur 192, l’industrie de tabac cherche à sortir la tête hors de l’eau. C’est ainsi que, de plus en plus, elle sent la nécessité d’entreprendre des activités pour fragiliser les différentes législations que certains pays sont en train de mettre en œuvre. Parmi ces pays figure le Sénégal dont le projet de loi, inspiré de ladite convention ratifiée en 2005, tarde à être adopté à l’Assemblée nationale.
Selon Momar Ndao, point focal de lutte contre le tabagisme au ministère de la Santé, c’est dans ces genres de pays où l’industrie de tabac développe plusieurs stratégies pour protéger son produit. «Au Sénégal, nous avons reçu des propositions comme, par exemple, la demande adressée au ministre pour participer au lancement d’une marque de cigarette. Elles (les compagnies de tabac présentes sur le sol sénégalais, Ndlr) nous ont proposé d’investir dans les structures de santé, dans d’autres domaines tels que le secteur de l’hydraulique. Ils ont récemment installé une nouvelle usine à Pikine», informe Ndao lors d’une conférence de presse hier à Dakar en prélude à la journée mondiale de lutte contre le tabac, prévue au Sénégal le 2 juin.
Selon lui, ce sont, entre autres, les stratagèmes qui sont mis en branle par l’industrie de tabac pour pouvoir s’ingérer dans ce que les acteurs de lutte contre le tabac font. D’ailleurs, révèle notre interlocuteur, les compagnies de tabac ont même fait des mains et des pieds pour participer à l’élaboration du projet de loi actuellement au cabinet du ministre de la Santé. «Nous avons travaillé dans ce sens en ne faisant pas entorse à l’article 5.3 de la Convention qui réglemente ces questions, parce que ce projet de loi a été fait dans la transparence la plus parfaite en présence de tous les acteurs de la lutte antitabac», précise, toutefois, le point focal de lutte antitabac au ministère de la Santé, Momar Ndao.
Fort de ces tactiques mises en œuvre par l’industrie de tabac dans nos pays, il estime que la lutte antitabac s’évalue à deux niveaux : celui d’organisation des acteurs de la société civile, mais aussi la qualité de la législation mise en œuvre. «Si vous avez une législation qui s’inspire des dispositions de la Convention Cadre de l’Oms pour la lutte antitabac et vous avez, d’un autre côté, des acteurs de la société civile suffisamment organisés et engagés, vous créez toutes les conditions de mise en œuvre de la lutte antitabac», soutient Momar.
Abd. SIDY

Source: Walfadjri

 


Vendredi 1 Juin 2012 - 13:37










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