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Intervention du Deputé Mamadou Diop Decroix lors de l'examen du projet de budget de l'Education nationale.


Intervention du Deputé Mamadou Diop Decroix lors de l'examen du projet de budget de l'Education nationale.
    Aujourd'hui perçue comme un fardeau voir un boulet que l'on traîne et dont on ne sait finalement que faire, l'Ecole sénégalaise (éducation – formation – recherche) doit être désormais regardée comme une formidable opportunité. Les réformes arrivées à maturité doivent être menées avec la lucidité nécessaire mais aussi avec le courage et la ténacité indispensables à cette aventure devenue incontournable. L'Etat et le secteur privé (dynamique, ambitieux et innovant) doivent y travailler en étroite coopération.    Proposition 1 :   Les concertations sur l'Ecole.  De nouvelles orientations et de nouveaux objectifs doivent être le ferment des concertations sur l’Education et la Formation. Autrement, ce ne seront que des concertations de plus, sans lendemains. Il s'agira d'un débat national approfondi autour de toutes les questions et problématiques qui interpellent le système éducatif dans son ensemble, en impliquant tous les acteurs et partenaires pour arriver à des conclusions applicables et salutaires.     Il faut d'abord savoir à quoi sert l'école, par delà ses invariants, à chaque moment historique déterminé, pour assigner aux instruments disponibles des rôles et fonctions en cohérence avec les finalités. Autrement, ce sera, encore une fois, le bon vent et le marin qui ne sait pas où il va.     Proposition 2 :   Une politique hardie de discrimination positive en faveur des filières scientifiques et techniques devra être mise en œuvre sans état d’âme. Tous les élèves ou étudiants qui choisiront les filières scientifiques bénéficieront d’un traitement spécial et différencié. Les enseignants de ces filières de tous les ordres d’enseignement bénéficieront aussi d’un traitement particulier. Tous les enseignants et encadreurs retraités des filières scientifiques dont les capacités physiques et intellectuelles sont certifiées par des compétences en la matière seront recyclés et reprendront du service jusqu'à ce que les besoins en enseignants et en encadreurs soient satisfaits.     Proposition 3 :   promouvoir quelques réformes essentielles qui ne devraient pas attendre telles que :   * l’introduction de nouveaux modules pour la formation des enseignants (par exemple informatique, recherche documentaire, comptabilité matière et financière, administration, gestion et management des personnels, secourisme, langues nationales).  * lancement d'un programme quinquennal d’éradication des abris provisoires et des effectifs pléthoriques.   * L'installation d'observatoires départementaux du quantum horaire   *généralisation progressive des cantines scolaires pour accompagner efficacement le régime de la journée continue à l’école.     Proposition 4 :   promouvoir les langues nationales dans le système éducatif.   "bépp làkk rafet na buy gindi ci nit xel ma, buy tudd ci jaam ngor ga".   Serigne Moussa Kâ.**     Dans la nouvelle Ecole, les langues nationales devront occuper une place de choix. Il ne leur sera plus alloué moins de 1% dans le budget de l'éducation (moins d'un milliard CFA) comme c'est le cas actuellement, mais 3% du budget global par an soit, dans l'hypothèse des chiffres actuels, aux environs de 70 milliards de CFA. Un programme quinquennal d'alphabétisation universelle et de promotion de ces langues devra être lancé sans tarder.    Le contenu de cette formation doit être multi fonctionnel et déterminé avec les experts dans les différents domaines pertinents comme l'Agriculture, l'élevage, la santé, l'environnement, le genre, Etc.     L'Académie des langues nationales occupera une place centrale dans le dispositif des institutions à caractère scientifique du pays. Tout le monde sera tenu désormais de respecter les règles d'écriture de nos langues. Divers prix, distinctions et autres récompenses seront institués pour encourager la promotion des langues.     Proposition 5 : Reverser les Daaras dans le système éducatif de l'Etat selon une démarche concertée avec les organisations agréées et les autorités religieuses.     Le Daara est une civilisation, au-delà de sa fonction de transmission du message coranique. Le Daara combiné à la case de l'Homme forgeait littéralement le jeune garçon qui en sortait trempé et aguerri, prêt à affronter la vie. Le dynamisme de nombre d'hommes d'affaires de notre pays, de l'intérieur et de la diaspora, leur aptitude à faire face aux défis, l'esprit de solidarité qui les anime et leur capacité d'innovation qui sont un trésor immense pour l'économie et la culture, proviennent essentiellement de leur formation au Daara. Au Sénégal, du Nord au Sud et d'Est en Ouest, toutes les communautés ethniques et toutes les confréries pratiquent l'éducation par le Daara qui se trouve être d'ailleurs le premier espace de socialisation du savoir pour l'enfant hors du cercle familial. Il s'agit d'un véritable modèle social dont nous devons être fiers. En conséquence le Daara devra être une composante à part entière de l'Ecole publique selon cependant des modalités à définir par les spécialistes de façon que leur identité et autonomie ne soient pas dévoyées mais puissent servir de levain pour tout le système. Les problèmes récurrents signalés ici et là au niveau des Daaras sont tout à fait réels ; toutefois l'on ne saurait jeter le bébé (le modèle social), avec l'eau du bain (les difficultés et autres travers). La problématique des jeunes filles dans cette approche sera examinée par les spécialistes du secteur.     Le Système de formation, l’encadrement et les curricula seront définis par les spécialistes et des EFI dédiés pourraient être ouverts pour les maîtres coraniques.     La promotion des langues nationales et l'inclusion des Daara dans le système éducatif vont renouveler et raffermir, pour ainsi dire, les bases de notre enracinement et de notre modèle spécifique de développement. Ce seront de puissants antidotes à l'aliénation culturelle à l'ère de la mondialisation. C'est, au demeurant, toute la portée et la place du "Gëm Sunu Bopp" dans l'éducation et la culture. La vraie histoire du pays et de l'Afrique y sera enseignée de façon que la jeunesse acquiert la fierté légitime qu'elle doit acquérir et la force de caractère que confère la confiance en soi. Y seront également enseignées l'histoire des résistances anti esclavagistes déjà, puis l'histoire de la résistance coloniale aussi bien sous sa forme traditionnelle et temporelle que sous sa forme religieuse et spirituelle.    Les thèses de Cheikh Anta Diop et de ses disciples seront mises à contribution dans cette oeuvre de rédemption historique. C’est en nous ancrant à ce substrat que nous pourrons brasser nos valeurs de civilisation avec celles des autres civilisations en participant victorieusement à la bataille des contenus qui fait rage sur la toile (l'Internet) et les bouquets de Tv. D’une manière générale, ce sont la formation dans les langues nationales, l'inclusion des Daara dans le système éducatif, le Lël (la case de l’Homme), l’Armée et les divers mouvements de jeunesses (scouts et guides, pionniers, etc.) qui seront nos espaces d'incubation permettant à la jeunesse (masculine et féminine) de notre pays d’être suffisamment trempée, aguerrie et dotée d’un solide esprit critique et citoyen. Le service civique national (repensé et réformé) et le service militaire seront articulés de manière que chaque jeune à partir d'un âge à déterminer puissent subir une formation adaptée à son profil afin de pouvoir, pour une période d'un an à deux an, servir le pays dans un domaine déterminé, selon des programmes et des curricula élaborés par les spécialistes dans les filières concernées.     Proposition 6 : mettre en place un centre d'insertion des diplômés en langue arabe.   Tout comme les diplômés en français vont poursuivre leurs études dans des pays non francophones moyennant une initiation adéquate à la langue dans laquelle les enseignements sont dispensés dans les pays d'accueil, de la même manière, les diplômés en langue arabe devront être mis à niveau dans la langue française selon des critères pédagogiques convenables pour qu'ils puissent s'insérer dans l'administration et poursuivre normalement des carrières comme ceux qui ont fait leur formation de base en français.     C’est au vu de ce qui précède qu’il est permis de penser que la réforme en cours de l'enseignement supérieur pourrait ne pas atteindre les objectifs qui lui sont assignés pour la raison bien simple qu'une véritable réforme doit articuler tous les niveaux d'enseignement dans une approche intégrée. En effet, le supérieur étant en aval des autres ordres d'enseignement, le réformer sans repenser dans le même mouvement ce qui est en amont, c'est s'exposer à des déconvenues.   

Bamba Toure

Jeudi 5 Décembre 2013 - 18:45



Avis des Setalnautes

1.Posté par Fallou Galass le 06/12/2013 15:09 | Alerter
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Qui peut m'aider à rencontrer mamadou diop decroix ? je suis très sérieux. Merci à toute personne qui pourrait m'aider.

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