Ismaïla Madior Fall, constitutionnaliste : « C’est un peu exagéré que la presse parle de «dauphin».


« C’est un peu exagéré que la presse parle de «dauphin». Ce n’est pas vraiment un dauphin parce que le dauphin est celui qui remplace et qui est chargé de terminer le mandat. Abdou Diouf a été un dauphin. L’actuel vice-président du Ghana est un dauphin. Mais ici on ne peut pas parler de dauphin. En cas de vacance du pouvoir présidentiel, le président de l’Assemblée nationale assure la suppléance pendant une période ne pouvant pas excéder plus de 90 jours. Le président de la République ne choisit pas celui qui le supplée. A la limite, il peut le choisir politiquement. Je veux dire que c’est automatique, c’est le président de l’Assemblée nationale. En France, c’est le président du Sénat qui assure la suppléance en cas de vacance du pouvoir. Le Premier ministre peut assurer la vacance si le président du Sénat est empêché. Mais, le premier ministre, remplace le président de la République. En France quand le président de la République est absent, le premier ministre est chargé d’assurer l’intérim. En cas de vacance du pouvoir, le président du Sénat le remplace. Ici c’est l’inverse. C’est le premier ministre qui assure l’intérim en cas d’absence du président de la République. Alors que le président de l’Assemblée nationale assure la suppléance en cas de vacance du pouvoir présidentiel ». Tels sont les mots du constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall. Ainsi, il recadre le débat qui pousse les gens à dire que le président Macky Sall ferait de Moustapha Niasse son «dauphin constitutionnel».

Rewmi.com

Moussa Sarr

Vendredi 31 Aout 2012 13:15

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