Le Cavaliere est à terre mais toujours pas abattu à en croire ses déclarations et celles de ses partisans au soir desa condamnation définitive. Président du Conseil par trois fois, il a été condamné par la Cour de cassation pour fraude fiscale pour avoir artificiellement "gonflé" le prix des droits de diffusion de films, achetés via des sociétés écrans lui appartenant, au moment de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset.
"acharnement judiciaire"
"Cette condamnation est dénuée de tout fondement et me privera de ma liberté et de mes droits politiques", a affirmé l'ex-chef de gouvernement dans un message vidéo, dénonçant "un véritable acharnement judiciaire sans égal". "Je n'ai jamais mis sur pied un système de fraude fiscale. Je suis fier d'avoir contribué à la richesse du pays en versant des milliards d'impôts à l'Etat italien", a-t-il encore affirmé.
Silvio Berlusconi ne jette pour autant pas l'éponge, annonçant vouloir renforcer son parti et s'attaquer à la justice italienne. "Nous devons continuer à combattre, à faire de la politique, pour réaliser toutes les réformes nécessaires, au premier rang desquelles celle de la justice", a-t-il ajouté, assis derrière un bureau avec en toile de fond les drapeaux italien et européen. "Nous relancerons Forza Italia", a-t-il dit, en référence au parti politique qu'il avait fondé lors de son entrée en politique en 1994. (à lire: le retour de Forza Italia )
Gouvernement
Il le peut d'autant plus que sa condamnation à l'interdiction d'exercer une fonction publique pendant cinq ans a en revanche été renvoyée par les juges suprêmes devant une nouvelle cour d'appel. Par ailleurs, le PDL (Peuple de la liberté), auquel appartient Berlusconi, est au coeur de la vie politique italienne et participe au gouvernement de grande coalition avec le Parti démocrate et les centristes. Si le parti de gauche Sinistra e Liberta juge impensable de continuer à gouverner avec le parti d'une personnalité condamnée et provoquer de nouvelles élections, le chef du Parti démocrate, Guglielmo Epifani, se montre plus prudent, assurant que son parti "suivra avec attention le comportement du PDL", appelant la droite à "un comportement responsable (...) nécessaire dans une phase de crise grave comme celle que traverse le pays".
Pas de prison
Le Cavaliere ne devrait pas aller en prison, en raison de son âge, 76 ans, et du fait que trois des quatre années de sa peine sont couvertes par une amnistie. Mais ses avocats n'en resteront pas là. Ils ont d'ores et déjà annoncé vouloir entreprendre "toute initiative utile, y compris au niveau européen (devant la Cour européenne des Droits de l'Homme, ndlr), pour obtenir que cette sentence injuste soit radicalement modifiée".