Jacques Baudin ne crache pas sur le poste d'ambassadeur


L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Abdou Diouf ne dirait pas «non» au poste d’ambassadeur du Sénégal à Paris. Annoncé comme futur remplaçant de Mankeur Ndiaye, Jacques Baudin prend la chose comme un sacerdoce, si jamais Macky Sall venait à parapher le décret le nommant à ces fonctions. Ancien ministre de la Justice également, l’actuel maire de Diourbel relativise l’importance d’une commission chargée d’examiner la question des grâces présidentielles que le Garde des sceaux envisage de mettre en place.

Son nom a été agité ces derniers jours dans la presse comme étant le probable prochain remplaçant de Mankeur Ndiaye à l’ambassade du Sénégal à Paris. Me Jacques Baudin dégage en touche et dit n’avoir pas encore été saisi. «Je ne suis au courant de rien. Je l’ai lu dans la presse. Je ne peux pas dire non, ni oui. Mais je dois respecter ce que le président de la Ré­pu­bli­que estime devoir être une chance pour le pays et le citoyen. C’est une façon d’aider le président de la République et mon pays, si c’est le cas», a-t-il dit. L’ancien chef de la diplomatie sénégalaise sous Diouf dit, en tout cas, ne l’avoir pas de­mandé. «On ne m’a pas consulté, on ne m’a pas avisé. J’ai été ministre des Affaires étrangères. Si aujourd’hui, le chef de l’Etat me dit : ‘’Vous allez représenter l’Etat en France’’, je pense que n’importe quelle autre personne l’accepterait», a-t-il déclaré. Interpellé sur la question de savoir si les populations de Diourbel qui l’ont élu maire ne le prendraient pas pour une trahison, Jacques Baudin répond : «Je crois que c’est une question qui traîne sa propre réponse. Il est certain qu’on ne peut pas être maire ici à Diourbel et être également am­bas­sadeur à Paris. Il est certain que si cela devrait arriver, je n’oublierai pas non plus les intérêts de la mairie de Diourbel.»

Grâce présidentielle : «J’ai toujours peur des commissions»

En sa qualité d’ancien ministre de la Justice, Me Baudin, avocat à la Cour, n’est pas d’accord avec le Garde des sceaux qui, dit-on, souhaiterait créer une commission chargée de statuer sur la grâce présidentielle. A son avis, «chaque fois qu’on parle de commission, c’est qu’il y a des problèmes. Est-ce qu’on va pouvoir les régler là où se pose la difficulté ? Si on fait une commission, il faudra faire le choix. Quels seront, en ce moment, les critères qu’il faudra mettre en avant pour pouvoir participer aux travaux de cette commission. Sans quoi, on risque de biaiser les dis­positions de la loi pour faire simplement, sans pour autant jauger ce qu’il a fait en tant que citoyen dans son pays. Non, j’ai toujours peur des commissions».

Toujours sur le sens et l’importance de la grâce présidentielle, l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise explique : «La grâce présidentielle est un pouvoir mis à côté, qui revient au chef de l’Etat ou au roi. Il est certain qu’il y a eu des précautions qui ont été prises pour qu’il y ait, au moins, une recherche de la nécessité de gracier. Il y a d’abord au niveau de la prison où le responsable doit faire un papier pour édifier les gens sur le comportement de la personne concernée. Ensuite, au niveau du ministère de la Justice. Par la suite, on peut proposer au président de la République d’accéder à cette de­man­de de grâce.»

Le Quotidien

Moussa Sarr

Vendredi 30 Novembre 2012 11:25

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