On le sait, les Américains ne plaisantent pas avec l’adultère de leurs personnages publics, même, et peut-être surtout, s’agissant du patron de la CIA. Le général David Petraeus, le militaire actuellement le plus décoré des Etats-Unis, a annoncé vendredi sa démission surprise de la tête du service de renseignement américain pour une relation extraconjugale.
Il ne s’agit évidemment pas que de puritanisme, mais aussi de sécurité : les agences de renseignement redoutent toujours qu’une liaison amoureuse cachée ne puisse servir à faire chanter la personne concernée. Et dans le cas du général, c’est une enquête du FBI, le service rival de la sécurité intérieure, qui est tombée par hasard sur son nom en travaillant sur une autre affaire.
Très vite, les médias américains ont identifié la « relation extraconjugale » du général : il s’agit de Paula Broadwell, une jeune chercheuse de 30 ans qui a publié une biographie très hagiographique du héros des guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Américains s’en sont donnés à cœur joie en découvrant que cette jeune femme avait passé un an « embedded », c’est-à-dire immergée dans l’entourage immédiat du général alors qu’il commandait les opérations en Afghanistan – un mot du vocabulaire militaire basé sur un jeu de mots autour du mot « bed », c’est-à-dire « lit »... Elle assume ce mot, popularisé par les journalistes qui couvraient la guerre d’Irak « embedded » avec l’armée américaine, sur son site aujourd’hui déconnecté.
Dans son communiqué, publié vendredi peu après en avoir informé le Président à peine réélu Barack Obama, David Petraeus se garde bien de nommer Paula Broadwell, se contentant de regretter amèrement son comportement :
« Une telle conduite est inacceptable, à la fois comme mari et en tant que dirigeant d’une organisation comme la nôtre [la CIA, ndlr] ».
Pour un patron de la CIA, le général s’est en tout cas révélé fort imprudent. Car c’est le FBI qui est tombé, dans le cadre d’une enquête totalement déconnectée selon la version officielle, sur un ordinateur lié au général Petraeus.
L’enquête « accidentelle » du FBI
Selon la presse américaine, les enquêteurs du FBI ont d’abord cru à une intrusion criminelle dans les boîtes e-mail du patron de la CIA, avant de réaliser que ce n’était pas le cas, et qu’il y avait des informations sur cette aventure extraconjugale mais aussi des informations confidentielles sur des affaires de sécurité.
Le FBI a donné le résultat de son enquête au général Petraeus il y a deux semaines, et celui-ci en a tiré la conclusion qu’il n’avait pas d’autre choix que de démissionner. Il a toutefois attendu la fin de la campagne électorale pour le faire, évitant d’embarrasser l’homme qui l’avait nommé à ce poste, Barack Obama.
Il y a tous les éléments d’une « attirance fatale » dans cette affaire, entre cette jeune chercheuse, diplômée d’une académie militaire et de Harvard, et qui a décrit Petraeus comme son « mentor », et le général de 60 ans, l’homme qui a sauvé la mise à Bush en Irak avec sa stratégie du « surge », l’envoi de renforts massifs pour changer le rapport de forces avant de se retirer, puis a tenté la même chose en Afghanistan, mais avec moins de succès.
De juillet 2010 à juillet 2011, alors qu’il était toujours à la tête des opérations en Afghanistan, Paula Broadwell a eu un accès permanent au général qu’elle suivait partout. Elle en a tiré ce livre, « All In, l’éducation du général David Petraeus », tout entier à la gloire de cet officier mythique aux Etats-Unis.
Au cours de sa tournée de promotion du livre, alors que le général était entretemps devenu patron de la CIA, Paula Broadwell est invitée sur le plateau du « Daily Show » de John Stewart.
Le précédent McChrystal
Ce dernier demande à la jeune et élégante jeune femme comment elle a pu être admise comme « embedded » auprès du général. Et de rappeler que la dernière fois qu’un journaliste a été « embedded » auprès d’un général, ça s’est mal terminé.
Il s’agissait du général Stanley McChrystal, alors commandant des troupes américaines et de l’Otan en Afghanistan, cité dans le magazine Rolling Stone en critiquant les membres de l’administration Obama et les alliés européens des Etats-Unis. McChrystal avait dû démissionner..
Difficile, aussi, de ne pas penser à Dominique Strauss-Kahn et à ses frasques aux Etats-Unis alors qu’il était à la tête du Fonds monétaire international...
On imagine ce que les services américains pouvaient avoir sur lui lorsque Dédé la Saumure et ses copines débarquaient au siège du FMI dans la capitale fédérale. C’est sans doute le seul point commun entre le général Petraeus et DSK.
Source: Rue89.com
Il ne s’agit évidemment pas que de puritanisme, mais aussi de sécurité : les agences de renseignement redoutent toujours qu’une liaison amoureuse cachée ne puisse servir à faire chanter la personne concernée. Et dans le cas du général, c’est une enquête du FBI, le service rival de la sécurité intérieure, qui est tombée par hasard sur son nom en travaillant sur une autre affaire.
Très vite, les médias américains ont identifié la « relation extraconjugale » du général : il s’agit de Paula Broadwell, une jeune chercheuse de 30 ans qui a publié une biographie très hagiographique du héros des guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Américains s’en sont donnés à cœur joie en découvrant que cette jeune femme avait passé un an « embedded », c’est-à-dire immergée dans l’entourage immédiat du général alors qu’il commandait les opérations en Afghanistan – un mot du vocabulaire militaire basé sur un jeu de mots autour du mot « bed », c’est-à-dire « lit »... Elle assume ce mot, popularisé par les journalistes qui couvraient la guerre d’Irak « embedded » avec l’armée américaine, sur son site aujourd’hui déconnecté.
Dans son communiqué, publié vendredi peu après en avoir informé le Président à peine réélu Barack Obama, David Petraeus se garde bien de nommer Paula Broadwell, se contentant de regretter amèrement son comportement :
« Une telle conduite est inacceptable, à la fois comme mari et en tant que dirigeant d’une organisation comme la nôtre [la CIA, ndlr] ».
Pour un patron de la CIA, le général s’est en tout cas révélé fort imprudent. Car c’est le FBI qui est tombé, dans le cadre d’une enquête totalement déconnectée selon la version officielle, sur un ordinateur lié au général Petraeus.
L’enquête « accidentelle » du FBI
Selon la presse américaine, les enquêteurs du FBI ont d’abord cru à une intrusion criminelle dans les boîtes e-mail du patron de la CIA, avant de réaliser que ce n’était pas le cas, et qu’il y avait des informations sur cette aventure extraconjugale mais aussi des informations confidentielles sur des affaires de sécurité.
Le FBI a donné le résultat de son enquête au général Petraeus il y a deux semaines, et celui-ci en a tiré la conclusion qu’il n’avait pas d’autre choix que de démissionner. Il a toutefois attendu la fin de la campagne électorale pour le faire, évitant d’embarrasser l’homme qui l’avait nommé à ce poste, Barack Obama.
Il y a tous les éléments d’une « attirance fatale » dans cette affaire, entre cette jeune chercheuse, diplômée d’une académie militaire et de Harvard, et qui a décrit Petraeus comme son « mentor », et le général de 60 ans, l’homme qui a sauvé la mise à Bush en Irak avec sa stratégie du « surge », l’envoi de renforts massifs pour changer le rapport de forces avant de se retirer, puis a tenté la même chose en Afghanistan, mais avec moins de succès.
De juillet 2010 à juillet 2011, alors qu’il était toujours à la tête des opérations en Afghanistan, Paula Broadwell a eu un accès permanent au général qu’elle suivait partout. Elle en a tiré ce livre, « All In, l’éducation du général David Petraeus », tout entier à la gloire de cet officier mythique aux Etats-Unis.
Au cours de sa tournée de promotion du livre, alors que le général était entretemps devenu patron de la CIA, Paula Broadwell est invitée sur le plateau du « Daily Show » de John Stewart.
Le précédent McChrystal
Ce dernier demande à la jeune et élégante jeune femme comment elle a pu être admise comme « embedded » auprès du général. Et de rappeler que la dernière fois qu’un journaliste a été « embedded » auprès d’un général, ça s’est mal terminé.
Il s’agissait du général Stanley McChrystal, alors commandant des troupes américaines et de l’Otan en Afghanistan, cité dans le magazine Rolling Stone en critiquant les membres de l’administration Obama et les alliés européens des Etats-Unis. McChrystal avait dû démissionner..
Difficile, aussi, de ne pas penser à Dominique Strauss-Kahn et à ses frasques aux Etats-Unis alors qu’il était à la tête du Fonds monétaire international...
On imagine ce que les services américains pouvaient avoir sur lui lorsque Dédé la Saumure et ses copines débarquaient au siège du FMI dans la capitale fédérale. C’est sans doute le seul point commun entre le général Petraeus et DSK.
Source: Rue89.com