KOLDA - DEFICIT DE SALLES DE CLASSE DANS LES ETABLISSEMENTS PUBLICS : Plus de mille abris provisoires construits la région

A cause de l’insuffisance de salles de classe enregistrée, les autorités régionales en charge de l’éducation ont opté, depuis quelques années, pour la construction d’abris provisoires. Prévus pour une courte durée, ces abris, dont le nombre dépasse mille, tendent à se pérenniser et s’accroître, dans la région, au grand dam des apprenants


 Depuis quelques années, la construction d’abris provisoires est à la mode dans plusieurs localités de la région tant au niveau du monde rural qu’au sein des villes. Le recours à ces abris s’explique par la volonté affichée par les autorités de l’Inspection d’académie de Kolda de combler le déficit de salles de classe observé dans la zone. L’objectif visé, à travers cette politique, c’est de permettre aux élèves admis à l’examen d’entrée en 6e ou à ceux devant faire la classe de seconde de pouvoir continuer leurs études dans les établissements publics à savoir les collèges et les lycées. Peu nombreux au départ, ces abris existent presque partout.

Selon le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, venu présider à Kolda un Crd sur l’éducation, «dans la région de Kolda, il y a plus de mille classes qui sont sous abris provisoires». Le constat est que rares sont ces établissements d’enseignement publics qui n’en disposent pas. Alors que seulement 2 555 et 644 salles de classe sont, respectivement, construites dans l’élémentaire et le moyen secondaire, les abris provisoires existent dans les écoles élémentaires pour un taux de 27 %, dans les cycles moyen et secondaire avec 50 %. De tous les départements de la région, celui de Médina Yoro Foulah détient la part la plus importante en matière d’abris provisoires avec 49,10 % à l’élémentaire et 51 % au moyen secondaire.

Plusieurs établissements d’enseignement publics ne sont guère épargnés par cette situation. Le nouveau lycée de Médina Yoro Foulah de même que ceux de Pata et de Guiro Yéro Bocar sont entièrement en abris provisoires. Certains collèges d’enseignement moyen sont soit totalement soit partiellement dans ces mêmes situations. C’est par exemple le cas des collèges de proximité comme ceux de Saré Yoba, de Médina El-hadj, de Saré Bilali, entre autres, sans compter celui de Badion récemment détruit par un incendie qui sont entièrement en abris provisoires.

Dans les villes, d’autres établissements connaissent ces types d’abris. Situé dans la commune de Kolda, le Cem Saré Moussa compte parmi ses 13 classes physiques sept abris provisoires. Même s’ils participent, indéniablement, à la promotion scolaire des élèves, il n’en demeure pas moins que ces abris, dès lors qu’ils ne sont pas améliorés, ne sont pas adaptés à certaines situations comme la saison des pluies ; si bien que les écoles les abritant sont obligées de fermer dès la tombée de la première pluie. Ce qui affecte, du coup, le quantum horaire. Aussi, après les avoir enlevé à la fermeture des classes, il faudra les reconstruire deux mois plus tard avec l’ouverture des classes. Ce qui constitue, alors, une perte de temps et d’argent pour l’établissement.

A cela s’ajoute la question de l’insécurité permanente face à des incendies. Cependant, malgré toutes ces récriminations faites à leur égard, les constructions d’abris provisoires  continueront, encore, de plus bel au grand dam des élèves en attendant, note le ministre de l’Education nationale, la concrétisation d’un programme gouvernemental allant dans le sens de leur résorption.

Aliou DIAO


Bamba Toure

Vendredi 1 Mars 2013 13:37

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