Kaolack : des universitaires esquissent les contours de l'université du Sine-Saloum

Des universitaires, réunis mardi à Kaolack (centre), ont échangé autour du projet de création d’une université du Sine-Saloum de Kaolack (USSK) et esquissé les contours des enseignements qui devraient y être dispensés.


Le forum de réflexion sur l’USSK s’est tenu au conseil régional de Kaolack. Il a servi d’occasion pour le recteur de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, le professeur Mary Teuw Niane, de plaider pour la mise sur pied d’une université de quatrième génération orientée vers le développement de l’agriculture et des secteurs connexes.

Après l’université de Dakar, créée en 1957 et qui a contribué à faire du Sénégal un leader dans les domaines intellectuel et politique en Afrique, l’UGB de Saint-Louis (1990) et les universités de Bambey, Thiès et Ziguinchor, en 2007, l’USSK devrait orienter ses enseignements vers l’agriculture, le commerce, le tourisme, etc., a estimé le Pr Niane.

Il a à cet égard demandé aux collectivités locales d’octroyer des superficies conséquentes de terre pour abriter les locaux, un incubateur, les centres d’application, de recherche et de production de l’USSK, qui devrait avoir des démembrements à Fatick et Kaffrine.

Pour le recteur de l’UGB de Saint-Louis, il faudrait inverser la tendance et transformer les 70% de bacheliers littéraires issus chaque année des lycées sénégalais en techniciens et ingénieurs, à travers la mise en place d’une licence de transition de quatre ans afin qu’ils s’adaptent aux filières scientifiques et techniques.

L’universitaire a identifié six pôles d’enseignement que sont l’agriculture, l’exploitation et la protection des écosystèmes, le génie mécanique et chimique, les affaires, les sciences et technologies et l’histoire et la géographie.

Il estime également que l’enseignement de l’anglais, des questions de leadership et de citoyenneté, des langues nationales, des TIC, etc. doivent être obligatoires à l’USSK.

L’USSK doit permettre de satisfaire les ambitions de la région de contribuer aux expériences nationales, d’assumer une charge panafricaine, de retenir ses diplômés et de créer des richesses, de développer les énergies renouvelables, d’être un hub sanitaire, a indiqué, pour sa part, l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Abdou Salam Sall.

Le Pr Sall souhaite que l’USSK soit une université efficiente, grâce à l’élaboration d’un pacte académique pour les enseignants, le personnel et les étudiants, la mise en place d’un dispositif de conseil et d’orientation des apprenants, de sécurité, etc.

Selon lui, il faut retenir des filières qui sont de nature à satisfaire les besoins de la région.

L’USSK, qui doit former de potentiels créateurs d’entreprises, des professionnels de haut niveau, devrait emprunter une voie autre que les facultés de l’UCAD ou les UFR (unité de formation et de recherche) de l’UGB, a pour part déclaré le professeur Abdoul Sow, du comité d’initiative et d’accompagnement de l’USSK.

Il ne doit pas seulement s’agir de transmission de connaissances (savoir), mais plutôt d’acquisition de compétences (savoir-faire, savoir-être, savoir-devenir), etc., a affirmé le Pr. Sow.

Il souhaite que tout pensionnaire de la future université en sorte comme un professionnel de haut niveau et dont les compétences sont en phase avec le contexte.

Des communications scientifiques sur les structures d’enseignement des sciences et de la technologie, la nécessité de faire de l’USSK un campus vert, de l’intégrer dans le réseau d’enseignement et de recherche, etc. ont été servies, respectivement, par les universitaires Serigne Amadou Ndiaye, Issakha Youm, Aboubakary Diakhaby

Bamba Toure

Mardi 11 Septembre 2012 18:41

Dans la même rubrique :