Pendant des années, Keith Martin a englouti jusqu’à 20.000 calories quotidiennes. Un régime alimentaire des plus déséquilibrés et dangereux, qui a mis sa vie en péril –il avait pesé, à son poids maximum, 445 kilos, faisant de lui à une époque l'homme le plus gros du monde. Il s’est éteint en mars dernier à l’âge de 44 ans, victime des suites d’une pneumonie. Ce sont ses sœurs Sharon et Tina qui ont annoncé la nouvelle au «Mirror» ce weekend. «Nous sommes toujours en deuil. Il nous manque beaucoup», a déclaré Tina. D’autant que, quelques mois avant sa mort, Keith Martin avait subi une opération drastique au cours de laquelle trois-quarts de son estomac avait été retiré. «Keith, comme de nombreuses personnes, avait des problèmes personnels et se tournait vers la nourriture comme réconfort. Ce type de comportement n’a rien de neuf, mais désormais ces personnes peuvent acheter très facilement de la junk food pas chère», a déploré auprès du «Mirror» Kesava Mannur, qui l’avait opéré à la fin de l’année 2013. «Dans le cas de Keith, c’est vraiment dommage car l’opération avait réussi malgré les risques. C’est vraiment dommage qu’il ait attrapé une pneumonie.» Le chirurgien en appelle même à une taxe sur ces nourritures bon marché mais extrêmement nocives pour l’organisme. «Le gouvernement doit rendre cette nourriture plus chère. Autrement, nous verrons de plus en plus de gens comme Keith. Ces dernières années, j’ai traité plusieurs personnes pesant entre 285 et 380 kilos.»
"LA FIN D’UN CHAPITRE ET LE DÉBUT D’UN AUTRE" Keith Martin avait connu une petite notoriété outre-Manche avec sa participation au programme télévisé «70 Stone & Almost Dead» («445 kilos et presque mort»), une émission diffusée sur Channel 5. En raison de son poids, l’Anglais n’avait pu quitter son domicile depuis dix ans. Mais il avait fait énormément d’efforts et perdu plus de 150 kilos afin de pouvoir être opéré –et de diminuer les risques pendant la chirurgie. Il avait quitté l’hôpital une semaine après la lourde intervention, et ce contre l’avis des médecins, car sa maison lui manquait. Le quadragénaire a passé quatre mois hospitalisé afin de soigner sa pneumonie, mais est décédé une semaine après avoir quitté l’établissement. En février dernier, il déclarait au «Telegraph» se sentir «heureux d’avoir survécu à l’opération»: «Cela me donne la chance de faire ce que j’ai toujours voulu faire –me lever et marcher, aller promener mon chien Benji. C’est la fin d’un chapitre et le début d’un autre. Je ne sais pas où cela m’emmènera, mais cela sera sympa de le découvrir.»