« Le 25 mars 2012, le Sénégal connaissait la deuxième alternance par les urnes. Ce jour-là, le peuple sénégalais portait sa confiance sur le candidat Macky Sall, en lui accordant 65 % de ses suffrages, et en confinant le vieux prédateur dans son maigre score du premier tour. Installé officiellement quatrième président de la République du Sénégal le 3 avril 2012, il réaffirme ses engagements de candidat notamment que, une fois élu, il mettrait en œuvre une politique vertueuse, sobre, efficiente et transparente. En d’autres termes, une gouvernance de totale rupture par rapport à celle qui a été sévèrement sanctionnée le 25 mars 2012. » Mody NIANG : "La rupture attendue du 25 mars 2012 sera-t-elle jamais au rendez-vous ?" L’inflation galopante et la cherté de la vie ont été un grand sujet de débat depuis 2000 et pendant la campagne électorale des présidentielles de 2012. Nous avons fustigé le régime sortant d’être incapable de juguler ce fléau et d’être responsable de la paupérisation des Sénégalais.
Qu’en est-il de la cherté de la vie au SENEGAL aujourd’hui?
Déjà en 2000 la situation était préoccupante, l’inflation était galopante. On assistait à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, comme le riz, l’huile, la viande de bœuf, le savon et bien d’autres ingrédients.
La situation est pareille en ce début de l’année 2013. Le prix du kg de la viande reste élevé (entre 2000 et 2400 F.CFA), le prix du litre d’huile est à 1200 FCFA, le kg de pomme de terre tourne autour de 500 F.CFA. La tendance haussière des prix touche également le secteur des légumes dont l’aubergine, la tomate, l’ail, l’oignon etc. Le poisson fumé et le poisson frais aussi commencent à être chers sur le marché.
Mais, les hausses les plus spectaculaires concernent le riz, surtout que cette denrée est devenue l’aliment de base de toute la population. Les derniers relevés de prix sur les différents marchés de Dakar indiquent que le prix du sac de riz « Umbrella » (25 kg) est de 13 500 FCFA, les brisures toute autre qualité sont à 11 000 F.CFA, le sac de 50 Kg oscille entre 21 et 22 000 F.CFA. Le sac de riz à 22 000 F.CFA c’est le plus grand cauchemar des familles en ce début d’année.
La flambée des prix et l’accélération de l’inflation au SENEGAL sont évidentes, personne ne peut les contester. Même au niveau macroéconomique le taux d’inflation se situerait au dessus de la norme communautaire, il serait de 4.9% avec un niveau de plus de 10% pour les produits alimentaires. Il convient à présent d’analyser ses conséquences sur les populations, ses origines et l’apparente impuissance des autorités sénégalaises à l’endiguer.
La situation actuelle de forte inflation a des effets dévastateurs sur les populations et sur l’économie. Le premier effet c’est la baisse du pouvoir d’achat, pouvant aller jusqu’à l’exclusion de certains ménages/agents économiques de la consommation de biens devenus trop onéreux. La traduction concrète c’est la hausse de la popote quotidienne : « le marché » pour une famille de 5 personnes pour 1 jour à Dakar était de 2000F avant 2000, il est de 3000 F à 5000F actuellement.
Dans ces conditions certains repas sont supprimés. C’est ainsi que de nombreuses familles, seuls les enfants de moins de 10 ans sont concernés par le petit déjeuner et ont droit aux trois repas par jour. Les autres membres de la famille se débrouillent et se contentent du seul repas du soir difficilement suffisant. L’augmentation de la morbidité et de la mortalité en est une conséquence.
La baisse du pouvoir d’achat des sénégalais intervient dans un contexte de licenciements massifs, de suspensions de salaires, assombrissant davantage la situation.
Au plan macroéconomique l’inflation galopante réduit le taux d’intérêt réel et le revenu disponible pour l’épargne, les besoins de consommation absorbant une part croissante des revenus. De même, la dévalorisation induite des actifs financiers se traduit par une forte tendance à la thésaurisation et par une demande croissante d’actifs réels (terrains, bâtiments, or, etc.), réduisant ainsi fortement l’épargne monétaire et financière. Or, sans épargne conséquente dans un pays pas d’investissement pour induire une croissance forte.
L’inflation galopante est donc dommageable à la fois pour l’économie entière et pour les agents économiques pris individuellement. Il faut la combattre.
Les principales causes de ces hausses pour les produits importés doivent être recherchées au niveau de la non maîtrise des circuits d’importation (caractérisé par une forte concentration des importations entre les mains de quelques importateurs) et de commercialisation, l’indiscipline des intervenants de la chaîne de distribution-importateurs, transporteurs, grossistes, commerçants détaillants-. Il y a également les pratiques spéculatives et enfin l’incapacité du gouvernement à réguler tous les segments du marché des produits alimentaires importés.
Les produits alimentaires locaux contribuent pour une fois à cette inflation. Ceci est la conséquence de l’insécurité et du racket croissant. L’insécurité impacte la production et les activités post-récolte car elle se traduit par le ralentissement des activités agricoles du fait d’une réduction de la fréquence des travaux champêtres. L’insécurité et le racket affectent la commercialisation des produits alimentaires et l’approvisionnement des marchés-tracasseries, transport (taxes sauvages, frais de route), et sur les marchés (taxes sauvages et violence). Tout ceci réduit l’offre des produits tout en accroissant les coûts de transaction, conduisant à une hausse des prix.
Face à cette situation catastrophique le gouvernement devrait prendre des mesures concrètes effectivement appliquées. En s’attaquant d’abord résolument au problème de l’insécurité endémique, qui est le fait des « hommes en tenues », forces supposées être sous son contrôle. En engageant ensuite des actions concrètes au-delà des effets d’annonce. En effet, on nous dit qu’il y a une intensification des opérations de recensement et de relevé des prix par les services du ministère du commerce, en vue d’une meilleure lisibilité sur les prix des produits de grande consommation tels que le le lait, l'huile, le pain, le sucre, le riz et le gaz. Mais les résultats concrets de ces opérations et les mesures correctives prises sur cette base ne sont pas perceptibles. En engageant enfin des actions de formation et d’encadrement des opérateurs qui interviennent dans la commercialisation et la distribution des produits alimentaires. La passiveté du gouvernement face à la vie chère risque de lui créer de mauvaises surprises.
C’est le lieu de relever l’incompréhensible immobilisme des syndicats et des associations de défense des consommateurs (défense du pouvoir d’achat) devant l’explosion des prix actuelle. En effet, la dégradation rapide des conditions de vie des travailleurs et des sénégalais en général devait interpeller ces organisations, dont la pression sur le gouvernement peut aider ce dernier à se réveiller. Au demeurant, ces actions font partie de leurs missions. La société civile toute entière et les partis politiques devraient également interpeller le gouvernement sur sa responsabilité pour garantir le bien être des sénégalais et veiller à préserver les ressorts de la croissance et de la prospérité du pays.
Patrice SANE, Cadre commercial
77 533 45 28/ patrice@orange.sn
Qu’en est-il de la cherté de la vie au SENEGAL aujourd’hui?
Déjà en 2000 la situation était préoccupante, l’inflation était galopante. On assistait à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, comme le riz, l’huile, la viande de bœuf, le savon et bien d’autres ingrédients.
La situation est pareille en ce début de l’année 2013. Le prix du kg de la viande reste élevé (entre 2000 et 2400 F.CFA), le prix du litre d’huile est à 1200 FCFA, le kg de pomme de terre tourne autour de 500 F.CFA. La tendance haussière des prix touche également le secteur des légumes dont l’aubergine, la tomate, l’ail, l’oignon etc. Le poisson fumé et le poisson frais aussi commencent à être chers sur le marché.
Mais, les hausses les plus spectaculaires concernent le riz, surtout que cette denrée est devenue l’aliment de base de toute la population. Les derniers relevés de prix sur les différents marchés de Dakar indiquent que le prix du sac de riz « Umbrella » (25 kg) est de 13 500 FCFA, les brisures toute autre qualité sont à 11 000 F.CFA, le sac de 50 Kg oscille entre 21 et 22 000 F.CFA. Le sac de riz à 22 000 F.CFA c’est le plus grand cauchemar des familles en ce début d’année.
La flambée des prix et l’accélération de l’inflation au SENEGAL sont évidentes, personne ne peut les contester. Même au niveau macroéconomique le taux d’inflation se situerait au dessus de la norme communautaire, il serait de 4.9% avec un niveau de plus de 10% pour les produits alimentaires. Il convient à présent d’analyser ses conséquences sur les populations, ses origines et l’apparente impuissance des autorités sénégalaises à l’endiguer.
La situation actuelle de forte inflation a des effets dévastateurs sur les populations et sur l’économie. Le premier effet c’est la baisse du pouvoir d’achat, pouvant aller jusqu’à l’exclusion de certains ménages/agents économiques de la consommation de biens devenus trop onéreux. La traduction concrète c’est la hausse de la popote quotidienne : « le marché » pour une famille de 5 personnes pour 1 jour à Dakar était de 2000F avant 2000, il est de 3000 F à 5000F actuellement.
Dans ces conditions certains repas sont supprimés. C’est ainsi que de nombreuses familles, seuls les enfants de moins de 10 ans sont concernés par le petit déjeuner et ont droit aux trois repas par jour. Les autres membres de la famille se débrouillent et se contentent du seul repas du soir difficilement suffisant. L’augmentation de la morbidité et de la mortalité en est une conséquence.
La baisse du pouvoir d’achat des sénégalais intervient dans un contexte de licenciements massifs, de suspensions de salaires, assombrissant davantage la situation.
Au plan macroéconomique l’inflation galopante réduit le taux d’intérêt réel et le revenu disponible pour l’épargne, les besoins de consommation absorbant une part croissante des revenus. De même, la dévalorisation induite des actifs financiers se traduit par une forte tendance à la thésaurisation et par une demande croissante d’actifs réels (terrains, bâtiments, or, etc.), réduisant ainsi fortement l’épargne monétaire et financière. Or, sans épargne conséquente dans un pays pas d’investissement pour induire une croissance forte.
L’inflation galopante est donc dommageable à la fois pour l’économie entière et pour les agents économiques pris individuellement. Il faut la combattre.
Les principales causes de ces hausses pour les produits importés doivent être recherchées au niveau de la non maîtrise des circuits d’importation (caractérisé par une forte concentration des importations entre les mains de quelques importateurs) et de commercialisation, l’indiscipline des intervenants de la chaîne de distribution-importateurs, transporteurs, grossistes, commerçants détaillants-. Il y a également les pratiques spéculatives et enfin l’incapacité du gouvernement à réguler tous les segments du marché des produits alimentaires importés.
Les produits alimentaires locaux contribuent pour une fois à cette inflation. Ceci est la conséquence de l’insécurité et du racket croissant. L’insécurité impacte la production et les activités post-récolte car elle se traduit par le ralentissement des activités agricoles du fait d’une réduction de la fréquence des travaux champêtres. L’insécurité et le racket affectent la commercialisation des produits alimentaires et l’approvisionnement des marchés-tracasseries, transport (taxes sauvages, frais de route), et sur les marchés (taxes sauvages et violence). Tout ceci réduit l’offre des produits tout en accroissant les coûts de transaction, conduisant à une hausse des prix.
Face à cette situation catastrophique le gouvernement devrait prendre des mesures concrètes effectivement appliquées. En s’attaquant d’abord résolument au problème de l’insécurité endémique, qui est le fait des « hommes en tenues », forces supposées être sous son contrôle. En engageant ensuite des actions concrètes au-delà des effets d’annonce. En effet, on nous dit qu’il y a une intensification des opérations de recensement et de relevé des prix par les services du ministère du commerce, en vue d’une meilleure lisibilité sur les prix des produits de grande consommation tels que le le lait, l'huile, le pain, le sucre, le riz et le gaz. Mais les résultats concrets de ces opérations et les mesures correctives prises sur cette base ne sont pas perceptibles. En engageant enfin des actions de formation et d’encadrement des opérateurs qui interviennent dans la commercialisation et la distribution des produits alimentaires. La passiveté du gouvernement face à la vie chère risque de lui créer de mauvaises surprises.
C’est le lieu de relever l’incompréhensible immobilisme des syndicats et des associations de défense des consommateurs (défense du pouvoir d’achat) devant l’explosion des prix actuelle. En effet, la dégradation rapide des conditions de vie des travailleurs et des sénégalais en général devait interpeller ces organisations, dont la pression sur le gouvernement peut aider ce dernier à se réveiller. Au demeurant, ces actions font partie de leurs missions. La société civile toute entière et les partis politiques devraient également interpeller le gouvernement sur sa responsabilité pour garantir le bien être des sénégalais et veiller à préserver les ressorts de la croissance et de la prospérité du pays.
Patrice SANE, Cadre commercial
77 533 45 28/ patrice@orange.sn