L’IMPERTINENCE D’UNE CLAUSE D’ETERNITE


Toute constitution prévoit toujours que ses dispositions peuvent être modifiées, complétées ou supprimées. Aussi fiers soient ils de leur œuvre, les constituants doivent rester assez sages pour savoir que leur travail n’est jamais parfait, que l’usage du texte peut faire apparaitre des difficultés inédites ou imprévisibles au moment de sa conception, ou encore que la marche du temps ou l’évolution de la société peuvent susciter de nouvelles exigences constitutionnelles. Cette sagesse, au demeurant, se nourrit d’une philosophie politique, celle qui fait de la nation souveraine l’origine de tout et qui postule, en conséquence, sa totale et permanente liberté. La Nation n’est pas faite par la Constitution, c’est elle qui fait la Constitution et reste constamment maitre de son contenu.
Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. 
Dans le projet de réformes constitutionnelles, il est spécifié que certains articles ne peuvent pas faire l’objet d’une modification. C’est anachronique ! Les générations futures peuvent y revenir comme celles qui ont eu à modifier la constitution à plusieurs reprises. 
Au delà de 2017, la présence de l’alinéa 2 de l’article 27 (cette disposition s’applique au mandat en cours), va être sans objet et source d’interprétations malheureuses. 
Une clause d’éternité est simplement cosmétique car les peuples ont le droit de s’autodéterminer. 
Le référendum, est avant tout, un instrument de «démocratie directe » car il permet au peuple d’intervenir directement dans la conduite de certains domaines de la politique nationale. Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs proposent de recourir davantage au référendum, notamment pour faire évoluer certains secteurs de la vie sociale difficiles à réformer.
Abdoul Aziz WANE
SIPRES 1 FOIRE
waneaziz2003@yahoo.fr


Samedi 6 Février 2016 08:54

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