«Les ouvrages d’assainissement qui devaient accompagner la transformation de zones non aedificandi fondamentalement en zones résidentielles acceptables n’ont pas été réalisés. Il y a eu une urbanisation sauvage, anarchique. Il y a eu un désordre et un laisser-aller et tout ça est arrivé parce qu’on leur a branché l’eau et l’électricité. On n’aurait pas dû les faire. La fonction d’un plan ou du directeur d’urbanisme, c’est de dire que là il ne faut pas habiter ou non. Et, il doit y avoir une veille. Quand quelqu’un s’installe dans un milieu qui n’est pas une zone aedificandi, on ne doit pas le lui permettre. Mais, je sais qu’à l’époque, les gens construisaient même la nuit. Il y a eu quelques fois des tendances même à casser, mais finalement, avec la pression, on a laissé tomber. On calme tout et on laisse les gens s’installer. Cela est à l’origine des problèmes et je dis que ça continue. Je suis attristé quand je me promène dans les Niayes, à Sangalkam, à Bambilor et autres. Ce sont des zones à vocation hautement agricoles, riches, exceptionnelles même je dirais. Aujourd’hui, ce sont des niches d’électricités et des lotissements qui y poussent. C’est cela qui justifie ma préconisation, c'est-à-dire que la première chose à faire, c’est qu’il faut arrêter les lotissements dans cette zone destinée à l’agriculture et à l’élevage. C’est une décision immédiate et il faut revenir abroger les autorisations de lotissements qui ont été accordées. Il vaut mieux le faire maintenant que de laisser les gens habiter dans cette zone, qui est une zone à vocation agricole qui n’a pas son équivalent au Sénégal pour la production de légumes qu’est le maraichage à haute valeur ajoutée, pour aller vers l’autosuffisance laitière, pour le développement de l’aviculture, etc. il n’y a pas son pareil au Sénégal. Cette zone-là, elle doit être utilisée à développer notre économie, notre agriculture au sens large. Elle ne doit pas être utilisée à des fins résidentielles. Les gens peuvent aller habiter ailleurs. Donc, il faut qu’on arrête, qu’on revienne et qu’on indemnise. On doit trouver un système pour qu’en tout cas, le préjudice qui a été accusé par les gens à qui on a autorisé des lotissements, soit réparé. Même les constructions qui y sont déjà, je pense qu’il faut les dégager, les détruire. C’est très simple, si on ne le fait pas présentement au coût du moment, je vous assure que dans 5 ans, 6 ans ou 10 ans au maximum, on aura à le faire à des coûts multipliés par je ne sais combien !»
L’ancien Directeur général de l’Anat, Amath Sall, prédit le pire, si…
La lutte contre les inondations revêt une approche préventive. L’ancien Directeur général de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire, Amath Sall, prédit le pire d’ici 5 à 10 ans, si rien n’est fait pour stopper l’urbanisation anarchique. Nous reproduisons in extenso la sortie qu’il a faite sur les inondations au micro de la RFM.
Bamba Toure
Jeudi 6 Septembre 2012 20:34
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