Né un 22 décembre 1954 à Windou Bosséabé, au cœur du Fouta, Harouna, dès son plus jeune âge, apprend le coran dans la rigueur et l’extase mystique. C’est par malice et subterfuge qu’il arrive à s’inscrire à l’école des Blancs, dans ce patelin pauvre mais fier, avant de passer par le pont Faidherbe de Saint-Louis pour la première fois en 1960. C’est au lycée du même nom qu’il décroche son baccalauréat, série C, en 1974, dans la capitale du Nord. Lauréat du concours général de Physique de cette même année, Harouna Dia réussit son Bac avec la mention Bien et est classé Major du centre de la capitale du nord. Il sait maintenant « lier le bois au bois… pour faire des édifices de bois ». C’est donc en toute logique, que du Pays des Diallobè du Sénégal, il se retrouve à Paris dans la ville lumière pour effectuer ses études supérieures. C’est à l’âge de la camaraderie, de la désinvolture et du tutoiement que s’esquissent les premiers carrefours de la connivence, de l’entente et de la complicité. Il est accueilli au Lycée Honoré de Balzac de Paris pour des études en Mathématiques supérieures. Il y rencontre un certain Cheikh Tidiane Mbaye, devenu Directeur général de la Sonatel et Amadou Kane, actuel ministre de l’Economie et des Finances. Après Paris, cap sur Lyon pour des études en Mathématiques spéciales. C’est en 1980 qu’il décroche son Diplôme d’Etudes Universitaires Générales en Sciences Economiques à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse. Un an plus tard, il obtient son diplôme d’Ingénieur d’hydraulique et mécanique à l’Institut Polytechnique de Toulouse.
Après des recherches approfondies dans ce domaine, Il fait son retour, en avril 1982, au Sénégal, en qualité d’adjoint au Chef de la division de la Société de mise en valeur agricole de la Casamance (Smvac). Un programme qui a été financé par l’Usaid. Une région qu’il retrouvera après un stage de perfectionnement, en 1983, aux Etats-Unis, dans l’Etat d’Arkansas. Mais cette fois, en sa qualité de chef de projet. Cette mission ne dure pas. Harouna est recruté par l’Ong Africare dans le cadre du développement rural de la ville d’Abéché (Tchad), en 1985, puis comme consultant au Burkina en 1986. Dix ans après, Harouna Dia met de côté les analyses et les calculs techniques pour se lancer dans le monde des affaires, dans le transport du sel, du poisson, de la production agricole et la conception des projets de développement rural. Trente ans après, devenu milliardaire, il appuie Me Wade en 2007, puis Macky Sall en 2012.
A l’âge adulte, la nostalgie réveille des souvenirs impérissables. Selon la légende urbaine, 38 ans plus tard, après le lycée Honoré de Balzac, il aurait glissé avec insistance le nom de Cheikh Tidiane au poste de chef de gouvernement de Macky Sall et de Amadou Kane comme grand argentier de l’Etat. Sans oublier le ministre de la communication Abou Lô, « l’Allemand » du gouvernement On connaît la suite : le jeune frère a préféré battre campagne pour son aîné Abdoul Mbaye, devenu Premier ministre. Harouna Dia est une ode à la culture, à la famille et au Fouta.
Ousmane Fall
Le Pays au Quotidien