Le Sénégal s'est doté début juin d'un groupe de travail sur l'affaire Hissène Habré, dans le cadre de son engagement pris en 2006 d'organiser le procès de l'ancien président réfugié sur son sol. "Ce comité est justement chargé de faire toute la lumière sur cette affaire et d'étudier les contraintes qui se posent à nous, sachant que j'exclus d'office son extradition vers la Belgique, qui le réclame", a expliqué Macky Sall. "Il n'y a aucune raison valable de ne pas le juger en Afrique, et je rappelle d'ailleurs que c'est l'Union africaine qui a donné mandat au Sénégal d'organiser ce procès. Habré sera jugé ici", a-t-il ajouté. Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis sa chute en 1990 après huit ans au pouvoir (1982-1990). Il est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture. Le Sénégal, qui avait accepté en 2006 de le juger à la demande de l'UA, n'a jamais organisé le procès. La Belgique avait lancé en septembre 2005 un mandat d'arrêt international contre lui pour "violations graves du droit humanitaire international" et, depuis lors, a fait quatre demandes d'extradition en vue de le juger, en vain. Elle a aussi saisi en 2009 la Cour internationale de justice (CIJ) à laquelle elle demande d'ordonner au Sénégal de juger ou d'extrader Hissène Habré. Selon une commission d'enquête tchadienne, le régime d'Hissène Habré a fait plus de 40.000 morts. (MUA)
Rtl.be
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