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L'heure des coopératives a sonné pour les organisations paysannes (expert canadien)


SETAL.NET-Le mouvement paysan sénégalais doit se mettre à l'ère des coopératives pour apporter plus de valeur ajoutée aux productions nationales, estime l’expert québécois Jean-Marc Cormier, en fin de mission au Sénégal, après 4 années passées de service comme volontaire du Centre canadien d’étude et de coopération internationale (CECI). Dans une interview parue dans le numéro de juillet du mensuel Agriinfos, M. Cormier a toutefois souligné que les organisations paysannes doivent, au stade actuel de leur évolution, avoir le respect des différents acteurs nationaux relativement à leur volonté d’amener les acteurs de l’agriculture à prendre conscience de l’importance de l’autonomie alimentaire. ‘’Les paysans ont été échaudés par un système de coopération qu’ils ne maîtrisaient pas, qui avait plutôt pour fonction de les contrôler et de les diriger’’, a indiqué l’expert canadien, conseiller en communication auprès du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) et de la Fédération des organisations non-gouvernementales du Sénégal (FONGS-Action paysanne). ‘’Il me semble qu’ils (les paysans) ont maintenant besoin de se réconcilier avec la coopération. Il faut qu’ils se donnent des coopératives qui seront vraiment à leur service et qui leur permettront, par la transformation, la présentation et la commercialisation, d’ajouter de la valeur à leurs productions’’, a déclaré Jean-Marc Cormier. ‘’Ils vont ainsi améliorer leurs revenus, augmenter leur capacité d’investir dans leur croissance et accroître leur autonomie. C’est que les organisations, au premier chef le CNCR et la FONGS, s’efforcent de faciliter et à quoi je suis très fier d’avoir un tant soit peu contribué’’, a-t-il relevé. ‘’C’est un mouvement dont la pertinence n’est plus à démontrer, et au sein duquel un travail considérable a été abattu pour que les exploitations familiales soient reconnues et appréciées’’, a-t-il poursuivi. Selon lui, les organisations concernées ‘’peuvent nourrir la population du pays, c’est maintenant démontré, à la condition que les appuis nécessaires leur soient consentis’’. Avec des leaders tels que Mamadou Cissokho du CNCR, ‘’la population prend conscience que la première des autonomies est l’autonomie alimentaire’’. ‘’C’est l’œuvre que veulent accomplir les exploitations familiales agricoles. Et c’est la raison pour laquelle toutes les franges de la société doivent les respecter et les appuyer’’, fait observer celui qui dit entretenir des rapports ‘’vraiment particuliers’’ avec la population sénégalaise. ‘’On m’a surnommé d’un nom peulh. Ma fille a épousé un sérère. J’ai aussi vécu en milieu diola dans les années 80. J’ai appris un peu de wolof (langue nationale la plus usitée). J’aime la littérature, la musique et le cinéma d’ici, malheureusement trop peu diffusé’’, a dit Jean-Marc Cormier, avant d’ajouter : ‘’je pars, mais déjà avec un objectif de retour, si Dieu le veut’’.


Mercredi 16 Juillet 2014 - 12:35










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