C’est grâce à un site de rencontres aux annonces très pornographiques (nous tairons volontairement le nom) que les enquêteurs de la Sûreté urbaine (SU) de Dakar ont pu mettre la main sur les masseuses de Yoff qui s’adonnaient en réalité à de la prostitution déguisée. Libération a pu identifier la personne qui se cache derrière ce site : il s’agit de Christian Costeaux, qui n’en est pas à son premier dérapage.
Alors que Blaise Compaoré prenait la fuite après le soulèvement au Burkina, l’aéroport de Ouagadougou publiait sur son site, www.aeroport-ouagadougou.com, un message fort surprenant. Non seulement l’auteur du message se livrait à des commentaires peu diplomatiques, mais encore il annonçait la tenue d’élection dans les mois à venir «si le pouvoir de transition ne goûte pas trop aux joies du Pouvoir».
Le post fort audacieux est repris par les médias internationaux dont le très sérieux journal «Le Monde ». Quelques minutes plus tard, le même site réactualise le message en y joignant une photo de… Dieudonné faisant une quenelle. Les médias qui avaient repris le message se rendront plus tard que le site était en réalité en fake. L’aéroport de Burkina fera d’ailleurs un démenti en indiquant que les enquêtes ouvertes avaient permis de révéler que le site était administré par un Nicolas Desardennes qui aussi acheté des noms de domaine comme www.aeroport-cotonou.com, aeroport-abidjan.
Selon les informations de Libération, c’est la même personne qui a acquis le nom de domaine du fameux site au cœur du scandale des masseuses de Yoff. Elle est établie dans la ville de Montpellier, au 7 Rue Saint-Catherine pour être plus précis. En vérité, Nicolas Desardennes n’est que la face visible de l’iceberg. Derrière cette personne et sa société, Worldprods, se cache Christian Costeaux qui n’est pas un inconnu au Sénégal. Cet anarchiste était l’administrateur du site senegalaisement.com devenu planète-senegal.com.
Visé par un mandat d’arrêt international, délivré parle tribunal de Ziguinchor, Costeaux passait son temps à diffuser des messages haineux contre les militaires, les hôteliers, les autorités municipales... C’est d’ailleurs ce qui avait poussé le maire de Ziguinchor, à l’époque Robert Sagna, à porter plainte avant qu’il ne soit condamné par défaut à un an de prison ferme assorti d’une amende de 600 millions de FCfa. Me El Hadji Diouf déclarait, suite au verdict, que «cet homme (ndlr, Costeaux) a la ferme intention de détruire et une logique implacable de mettre à genoux des structures hôtelières en semant l’amalgame, ameutant les internautes, abreuvant d’injures d’honnêtes travailleurs dans son site depuis juin 2002».