Il a été relâché en attendant les résultats de l'enquête après avoir payé une caution de 15 000 livres (environ 2200 $ canadiens).
Bassem Youssef anime une émission satyrique hebdomadaire très populaire dans laquelle il a coutume de se moquer des politiciens égyptiens, notamment du président issu des Frères musulmans. Par exemple, l'an dernier, il a tourné en dérision la propension de Mohamed Morsi à utiliser le mot « amour » en chantant une chanson d'amour à l'adresse d'un oreiller sur lequel était imprimée une photo du président.
M. Youssef n'a pas perdu son humour à son arrivé au tribunal. Il s'est présenté coiffé d'un chapeau démesuré, une imitation d'un couvre-chef que M. Morsi a porté lorsqu'il a reçu un diplôme d'honneur au début du mois au Pakistan.
L'humoriste a aussi continué à publier des commentaires ironiques sur son compte Twitter durant son interrogatoire.
Par le passé, Bassem Youssef avait fait l'objet de diverses poursuites, notamment pour avoir « corrompu les moeurs ». Mais selon un de ses avocats, c'est la première fois qu'un mandat d'arrêt était lancé contre lui.
Cette affaire survient alors que l'opposition dénonce la répression dont elle fait l'objet de la part du gouvernement.
De plus, l'augmentation du nombre de plaintes frappant les journalistes sème des inquiétudes quant au respect de la liberté d'expression en Égypte. Mohamed ElBaradei, Prix Nobel de la paix et ex-chef de l'agence de l'énergie atomique de l'ONU, devenu l'un des ténors de l'opposition égyptienne, dénonce cette situation. « Les efforts pathétiques pour étouffer la dissidence et intimider les médias sont les signes révélateurs d'un régime vacillant qui se sent acculé », soutient-il.