Setal.net

L'interview surréaliste d'un djihadiste américain sur Twitter

En rupture de ban avec les shebab, recherché par le FBI, l'Américain Omar Shafik Hammami est devenu un utilisateur invétéré du réseau social depuis son refuge somalien. Il a donné un long entretien à un blog spécialisé sur le terrorisme.


L'interview surréaliste d'un djihadiste américain sur Twitter


C'est une interview improbable. Danger Room, le blog spécialisé sur le terrorisme du magazine Wire, fait sensation depuis la publication jeudi d'un entretien avec un djihadiste américain installé en Somalie, réalisé via Twitter. L'utilisation du réseau socail est tout aussi atypique que l'interlocuteur. Omar Shafik Hammami est non seulement le djihadiste américain le plus éminent recherché par les Etats-Unis - ils promettent 5 millions de dollars pour sa capture - mais ce natif d'Alabama est aussi en disgrâce avec ces anciens compagnons d'armes. Les milices somaliennes des chebab menacent de le supprimer depuis qu'Omar Shafik Hammami les a accusés de racketter les civils et de s'éloigner des principes du djihad. Réfugié quelque part en Somalie selon ses dires, entouré de ses femmes, le jeune homme de 28 ans, s'est inscrit en mai dernier à Twitter pour passer le temps. Sous l'alias @abumamerican, il se répand en litanies anti-shebab et anti-américaines.

L'ex-propagandiste star, aussi connu sous le nom d'Abou Mansour al-Amriki, a accepté de se faire interviewer une semaine durant par le biais de messages privés (cette correspondance n'apparaît donc pas sur sa page Twitter). «Hammani est une figure complexe. Il n'a jamais attaqué ses compatriotes, il se remémore avec tendresse sa jeunesse en Amérique du Nord. Il plaisante sur les barbecues et les films porno tout en proclamant sa haine éternelle pour sa patrie», résume l'auteur de l'article.
 

«Je crois qu'il faut s'attaquer aux intérêts américains où qu'ils soient», lui a ainsi expliqué Hammami. Le «terrorisme» n'a jamais été «mon but ultime». «Le djihad était une obligation le NWO (le Nouvel ordre mondial, les Etats-Unis en tête, ndlr) mon ennemi». Hammani est peut-être en dissidence avec les chebab, qui prélèvent des taxes exorbitantes sur les pauvres et emprisonnent des civils sans preuves publiques, mais il ne faut pas y lire un désir de repentance pour autant. «Notre mission en tant que musulman est d'établir la charia partout sur la terre, le califat. Les chebab ont délaissé les deux», souligne l'Américain. De même il estime qu'al-Qaida est obsolète, «le mouvement a fait ce qu'on attendait de lui, nous nous rapprochons du califat, il faut trouver un autre paradigme».
Conversations animées avec des experts de l'antiterrorisme

«Je ne fantasme pas de tuer des Américains, mais c'est un moyen d'arriver à nos fins», précise le jeune homme qui jure n'avoir tué qu'une fois: un prisonnier soupçonné d'aider les Ethiopiens qui refusait de parler. «Je me suis juste dit qu'il valait encore moins qu'une chèvre», confie-t-il. Même franchise brute lorsqu'il décrit ses débuts dans le djihad en 2006: «On m'a mis une kalachnikov à la main. J'ai eu l'impression que l'on m'avait glissé une bombe atomique prête à exploser à tout moment».

Malgré les menaces qui pèsent sur lui, Hammami ne semble pas enclin à quitter le Somalie et à pratiquer le djihad ailleurs, comme en Syrie, pays d'origine de son père. «Le djihad là-bas est prometteur malgré ses écueils, mais la victoire et la construction d'un état ne sont pas dans mes prérogatives», précise-t-il. «Mon djihad sera terminé quand nous serons sur la bonne voie, lorsque son idéologie rassemblera une large base», affirme l'islamiste qui, lorsqu'il ne tweete pas, plante des légumes et va chercher de l'eau à dos d'âne.

L'autre curiosité de la présence d'Omar Shafik Hammami sur Twitter est son dialogue quasi-quotidien avec des experts américains de l'antiterrorisme. Ceux-ci sont quasi-convaincus de l'authenticité du compte, suivi par plus de 1.000 personnes. Will McCants, ancien conseiller au département d'Etat, a appris à apprécier cet ennemi. «Il apparaît comme quelqu'un d'agréable. Il est prêt à écouter, entendre vos arguments et y répondre. Il n'est pas simplement un robot, il a un grand sens de l'humour», quitte à puiser ses références dans la pop culture comme avec Star Wars, s'étonne McCants. Pour Clint Watts, un ancien du FBI, cela montre à l'opinion publique qu'»un terroriste peut être sympa un jour et se suicider avec une veste explosive le lendemain». Mais ces experts sont aussi réalistes: ces conversations aussi éclairantes et décontractées soient-elles risquent de connaître un dénouement sanglant. Si Hammani échappe à la vengeance des chebab, survivra-t-il pour autant aux frappes de drones américains?

Lu sur LEFIGARO.FR

Vendredi 5 Avril 2013 - 12:26





Setal People - 11/01/2024 - 0 Commentaire

La femme de Sadio émue : Le « Ndokolé » de ses camarades d’école… (vidéo)

Mariage de Sadio Mané : Les premières images de son épouse

07/01/2024 - 0 Commentaire

Courroucé par son divorce, le maintenancier du Prodac divulgue les vidéos d'ébats sexuels de son ex épouse

28/12/2023 - 0 Commentaire

Remariage : Mia Guissé a pris une décision

28/12/2023 - 0 Commentaire

Awa Baldé raconte sa descente aux enfers :«Je n’ai plus d’argent …»

28/12/2023 - 0 Commentaire





Google+

Partager ce site