La toute première décision du Président Macky Sall, quant à la gestion des relations diplomatiques du Sénégal, avait été de nommer M. Mankeur Ndiaye au poste d’ambassadeur du Sénégal à Paris. C’était le 18 mai 2012. Ensuite, le 14 juin 2012, il nomme Cheikh Niang à Washington et Babacar Bâ aux Emirats Arabes Unis. Il n’y a rien à dire sur ces nominations de diplomates de carrière qui remplacent des personnalités comme Maïmouna Sourang Ndir, Fatou Danielle Diagne ou Abdourahmane Diop qui ont fait une intrusion dans la diplomatie grâce à leur proximité avec Karim Wade.
Surtout qu’il est difficile de trouver meilleur profil que celui de Mankeur Ndiaye à ce poste hautement stratégique pour les intérêts diplomatiques et économiques du Sénégal en France. Mais, Mankeur Ndiaye aura laissé l’Ambassade du Sénégal à Bamako orpheline. Un chargé d’affaires assure les urgences diplomatiques et il se dit dans les milieux diplomatiques que ce jeune chargé d’affaires, Moussa Ndoye, est en partance pour le Canada. C’est dire que les autorités sénégalaises semblent négliger le poste de l’Ambassade du Sénégal à Bamako. Pourtant, tous les diplomates s’accordent sur l’idée que la première diplomatie, la plus stratégique et la plus importante pour un pays, constitue celle du voisinage. C’est ainsi que les diplomates les plus chevronnés ou le personnel le plus balèze doit en priorité être affecté dans les pays du voisinage, eu égard aux importants enjeux de voisinage parfois même militaires. C’est ainsi que le Burkina Faso éternise au Mali, un diplomate chevronné, ancien directeur de Cabinet du Président Blaise Compaoré et qui avait siégé régulièrement au nom de son pays à de grandes rencontres de la Cedeao, de l’Uemoa entre autres. Le Burkina Faso et le Mali ont la plus longue frontière et ont été opposés par deux guerres, sans compter un autre trait d’histoire, qu’une partie de l’ancienne Haute Volta était partie du Soudan Français devenu actuel Mali. «Il reste vrai», indique un diplomate, «que les postes du voisinage immédiat n’intéressent pas trop certains grands diplomates en raison du fait que le taux d’indexation des salaires est des plus faibles car on considère que le niveau de vie est sensiblement le même. Mais pour un diplomate qui veut travailler, il n’y a rien de tel que d’être affecté dans un pays voisin». Comble, le Sénégal ne dispose pas présentement d’ambassadeur à Banjul ! Quel poste diplomatique est-il plus important que celui du Sénégal en Gambie?
Le Gouvernement du Président Wade ne semblait pas savoir le grand intérêt à disposer de ses plus sûres valeurs diplomatiques dans les pays voisins pour y nommer des diplomates professionnels, rompus à la tâche aux postes d’ambassadeurs. Les premiers postes dans nos missions diplomatiques revenaient à une clientèle politique ou à des personnes auxquelles on voudrait offrir une sinécure. C’est ainsi que le Général André Nelson avait été remplacé le 16 octobre 2008 au poste, oh combien important, d’Ambassadeur du Sénégal à Conakry par une novice en diplomatie en l’occurrence Mme Batoura Kane épouse Niang ancienne directrice adjointe du Centre Trainmar. Cette dernière sera remplacée, à son tour, avec une désinvolture encore sidérante, par un militant du parti de Mamadou Diop «Decroix» qui découvre lui aussi la diplomatie. Au Cap-Vert, le Sénégal est resté trop longtemps représenté par une autre «bleue», professeur de collège de son état au moment où de nombreux diplomates de carrière se tournaient les pouces à Dakar ou pour les mieux lotis, jouaient des rôles de secrétaires d’ambassades ou de simples conseillers d’ambassadeurs. A Abidjan, Moustapha Sène sera remplacé par Seydou Kaloga, un militant du Pds établi en France. C’est à Nouakchott seulement que la situation était normale. Mamadou Kane, qui fut Inspecteur des postes diplomatiques et consulaires a été nommé Ambassadeur de la République du Sénégal en Mauritanie en remplacement de Mamadou Cheikh Kane membre du corps des Conseillers principaux des affaires étrangères. La nomination de Mamadou Kane en octobre 2011 intervenait au moment où des rumeurs faisaient état d’un froid entre la Mauritanie et le Sénégal.
Les affectations aux Ambassades du Sénégal étaient devenues tellement anachroniques que les conseillers aux affaires étrangères avaient protesté bruyamment. Le ministre Madické Niang prendra alors la mesure de la nécessité de mieux pourvoir à la représentation du Sénégal dans les pays de «la ceinture de voisinage». C’est ainsi que le diplomate Mamadou Fall sera nommé à Praia. En Guinée Bissau, un autre diplomate M. Cissé sera finalement nommé. Mankeur Ndiaye avait été nommé à Bamako pour remplacer une employée des Postes, Mme Saoudatou Ndiaye Seck qui sera casée à Abuja au Nigeria. Cette nomination était plutôt une mise au «garage» de l’ancien directeur de cabinet du ministre Cheikh Tidiane Gadio.
La faiblesse de la représentation diplomatique du Sénégal dans les pays limitrophes n’est pas sans conséquence. Le Sénégal se voit ainsi jouer les seconds rôles dans la sous-région et laisse la voie libre au Burkina Faso qui lui dame le pion en devenant une grande puissance diplomatique en Afrique de l’ouest. Ce sont de telles situations qui font que les notes diplomatiques sont hasardeuses et que l’opinion du chef de l’Etat ne soit pas assez éclairée. Autrement, comment comprendre la déclaration de Macky Sall faite en France selon laquelle le Sénégal ne participerait pas à une éventuelle mission militaire de la Cedeao au Mali ? A-t-il été convaincu par le commandement de l’Armée ? Comment le Sénégal qui trouve chaque fois des troupes à envoyer au Darfour, en République démocratique du Congo, en Haïti ou en Côte d’Ivoire se trouve brusquement dans une situation de ne pas pouvoir envoyer, ne serait-ce qu’un contingent symbolique pour chasser les terroristes qui occupent le Nord Mali et qui menacent la sécurité de tous les pays de la sous région y compris le Sénégal ? Est-ce parce que la Cedeao ne paie pas des primes d’opération comme l’Onu ?
Madiambal
Source: Le Quotidien
Le Gouvernement du Président Wade ne semblait pas savoir le grand intérêt à disposer de ses plus sûres valeurs diplomatiques dans les pays voisins pour y nommer des diplomates professionnels, rompus à la tâche aux postes d’ambassadeurs. Les premiers postes dans nos missions diplomatiques revenaient à une clientèle politique ou à des personnes auxquelles on voudrait offrir une sinécure. C’est ainsi que le Général André Nelson avait été remplacé le 16 octobre 2008 au poste, oh combien important, d’Ambassadeur du Sénégal à Conakry par une novice en diplomatie en l’occurrence Mme Batoura Kane épouse Niang ancienne directrice adjointe du Centre Trainmar. Cette dernière sera remplacée, à son tour, avec une désinvolture encore sidérante, par un militant du parti de Mamadou Diop «Decroix» qui découvre lui aussi la diplomatie. Au Cap-Vert, le Sénégal est resté trop longtemps représenté par une autre «bleue», professeur de collège de son état au moment où de nombreux diplomates de carrière se tournaient les pouces à Dakar ou pour les mieux lotis, jouaient des rôles de secrétaires d’ambassades ou de simples conseillers d’ambassadeurs. A Abidjan, Moustapha Sène sera remplacé par Seydou Kaloga, un militant du Pds établi en France. C’est à Nouakchott seulement que la situation était normale. Mamadou Kane, qui fut Inspecteur des postes diplomatiques et consulaires a été nommé Ambassadeur de la République du Sénégal en Mauritanie en remplacement de Mamadou Cheikh Kane membre du corps des Conseillers principaux des affaires étrangères. La nomination de Mamadou Kane en octobre 2011 intervenait au moment où des rumeurs faisaient état d’un froid entre la Mauritanie et le Sénégal.
Les affectations aux Ambassades du Sénégal étaient devenues tellement anachroniques que les conseillers aux affaires étrangères avaient protesté bruyamment. Le ministre Madické Niang prendra alors la mesure de la nécessité de mieux pourvoir à la représentation du Sénégal dans les pays de «la ceinture de voisinage». C’est ainsi que le diplomate Mamadou Fall sera nommé à Praia. En Guinée Bissau, un autre diplomate M. Cissé sera finalement nommé. Mankeur Ndiaye avait été nommé à Bamako pour remplacer une employée des Postes, Mme Saoudatou Ndiaye Seck qui sera casée à Abuja au Nigeria. Cette nomination était plutôt une mise au «garage» de l’ancien directeur de cabinet du ministre Cheikh Tidiane Gadio.
La faiblesse de la représentation diplomatique du Sénégal dans les pays limitrophes n’est pas sans conséquence. Le Sénégal se voit ainsi jouer les seconds rôles dans la sous-région et laisse la voie libre au Burkina Faso qui lui dame le pion en devenant une grande puissance diplomatique en Afrique de l’ouest. Ce sont de telles situations qui font que les notes diplomatiques sont hasardeuses et que l’opinion du chef de l’Etat ne soit pas assez éclairée. Autrement, comment comprendre la déclaration de Macky Sall faite en France selon laquelle le Sénégal ne participerait pas à une éventuelle mission militaire de la Cedeao au Mali ? A-t-il été convaincu par le commandement de l’Armée ? Comment le Sénégal qui trouve chaque fois des troupes à envoyer au Darfour, en République démocratique du Congo, en Haïti ou en Côte d’Ivoire se trouve brusquement dans une situation de ne pas pouvoir envoyer, ne serait-ce qu’un contingent symbolique pour chasser les terroristes qui occupent le Nord Mali et qui menacent la sécurité de tous les pays de la sous région y compris le Sénégal ? Est-ce parce que la Cedeao ne paie pas des primes d’opération comme l’Onu ?
Madiambal
Source: Le Quotidien
Les lundis de Madiambal : « Ces ministres peuvent s’estimer heureux de n’avoir été que limogés »
