Les Sénégalais ont-ils tous les éléments d’appréciation pour mieux juger la situation politique ? Une question qui vaut tout son pesant d’or, à la suite de la sortie du journaliste Adama Gaye, qui était l’invité de l’émission «Grand Jury» de la RFM. Selon le journaliste, «le sentimentalisme prend le dessus», au Sénégal. Ce qui, avertit-il, risque de les pousser à «devoir choisir entre la lèpre et le choléra». Car, selon lui, «Macky Sall est un clone d’Abdoulaye Wade». Tout ce qu’on peut reprocher à l’un, est valable pour l’autre. Dès lors, poursuit notre confrère, «les Sénégalais doivent refuser le référendum qu’on veut leur imposer».
Petit fils direct de Cheikh Ahmadou Bamba, par sa lignée maternelle, Adama Gaye dénonce, par ailleurs, l’attitude de Macky Sall qui, selon lui, «a été jusqu’à aller demander une intercession auprès du khalife général des Mourides et qui, face à l’intransigeance du président Wade, s’est positionné en victime». Une intransigeance que le journaliste assimile à «une erreur».
Sur un autre registre, Adama Gaye dénonce ces nouvelles tendances qui consistent à dire : «On ne va pas élire un Mouride. On ne va pas élire un homme avec une femme blanche. On ne va pas élire pas un Pulaar». Des attitudes qui, martèle M. Gaye, sont pernicieuses pour une bonne démocratie. D’où la sentence : «Au Sénégal, la démocratie est aujourd’hui malade».
A ce niveau de son raisonnement, le journaliste dégaine et tire sur ceux qui, de son point de vue, «s’amusent avec des choses aussi sérieuses qu’une élection présidentielle». De l’avis d’Adama Gaye, «certains acteurs se sont manifestés à la Présidentielle, uniquement pour vendre leur exposition». Ce qui complique la démocratie et risque de nous faire rater «le train des grands rendez-vous continentaux