Dès lors il faut se demander, comment le nom de Cheikh Amar est sorti dans une enquête qui visait au départ Me Madické Niang ? C’est simple : dès le début de la traque, des informations parvenues aux enquêteurs, ont fait état de supposées rétro-commissions dans l’octroi d’un contrat d’exploitation du zircon et de l’or sénégalais à MDL. «Les contrats qui lient MDL à l’État du Sénégal sont toujours demeurés flous ». Ainsi, les enquêteurs ont voulu savoir quel lien le ministre des mines de l’époque, Me Madické Niang signataire des contrats avait avec l’entreprise MDL. C’est pourquoi d’ailleurs le champs des investigations a été étendu aux épouses de l’ancien ministre ainsi qu’à ses enfants. Des recherches sur lesquelles la Bicis n’a pas trouvé d’informations particulières, mais c’est en menant ses investigations dans son système d’informations que la banque a découvert des paiements suspects de MDL à la société de Cheikh Amar qui n’a pas de spécialisation ni dans l’or, ni dans le zircon, les deux domaines d’intervention de MDL. «De si gros paiements ne peuvent être faits qu’à des sociétés du secteur, ce n’est pas le cas de TSE Afrique, ni de Sénégal Business Développement.
Selon nos informations, ce paiement s’est fait sans aucune prestation particulière. Aux dates des différents paiements, MDL n’avait démarré aucune activité particulière au Sénégal et était en train de négocier son installation dans le sud-est pour l’or et à Diogo dans le département de Tivaouane pour le zircon. Pour l’or, les activités ont démarré en 2009 et pour le zircon en 2013, soit bien des années après. Les enquêteurs se sont demandés quels sont les liens entre Madické Niang et Cheikh Amar. «Au moment où ces milliards ont été versés à Cheikh Amar, les deux hommes étaient parmi le dernier cercle de Abdoulaye Wade et c’était de notoriété publique qu’ils étaient parmi les bailleurs de l’ancien système ». Suffisant pour parler de rétro-commissions ?