Le président gambien Yahya Jammeh a gracié 19 prisonniers à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr. Parmi ces prisonniers figurent trois Sénégalais, condamnés à mort, que le président gambien menaçait de faire exécuter depuis un an. Cette affaire avait refroidi les relations entre le Sénégal et la Gambie, mais ce geste pourrait bien rapprocher les deux voisins.
Cette grâce présidentielle survient au lendemain de la fête de Korité (la fête de l'Aïd el-Fitr). Tout un symbole, puisque cette fête marque les retrouvailles, mais aussi le pardon. Selon un conseiller du président gambien joint par RFI, Yahya Jammeh veut ainsi marquer sa « bonne volonté ».
D’autant plus que, de sources concordantes, deux des trois prisonniers seraient des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). « Jammeh veut donner signe positif », analyse un observateur de ce dossier.
Il faut dire que l’exécution, il y a un an, de neuf prisonniers parmi lesquels figuraient deux ressortissants sénégalais,avait jeté un froid dans les relations diplomatiques entre Dakar et Banjul. Si bien que les réunions bilatérales entre les deux pays voisins avaient été suspendues. Mais, depuis quelques semaines, les relations semblent reprendre.
Priorité aux échanges commerciaux entre Dakar et Banjul
« Cette libération va favoriser les contacts bilatéraux », déclare Abdou Latif Coulibaly, porte-parole du gouvernement sénégalais et ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, qui voit dans ce geste un signe d’apaisement.
Mi-juillet, les deux gouvernements se sont retrouvés autour d’une commission mixte de coopération. Pour la première fois, un accord a alors été signé, concernant la construction d’un pont sur le fleuve Gambie. « La priorité, commente un responsable gambien, est de voir comment améliorer les échanges commerciaux entre nos deux pays ».