En vérité, c’est dès après la fin de la seconde guerre mondiale, avec la création des Institutions de Bretton Woods, que l’Histoire a pris une nouvelle trajectoire, qui allait petit à petit rapprocher les peuples, les Etats et les régions du monde les plus éloignées les unes des autres.
A toute chose, malheur est bon, dit l’adage.
En effet, après la fin des conflits armés, il ya toujours des bouleversements et une recomposition de l’ordre établi.
Le rôle des institutions de Bretton Woods, principalement de la Banque Mondiale, était d’aider à la reconstruction de l’Europe dévastée par la horde nazie.
Ultérieurement, se basant sur l’adage selon lequel l’union fait la force, des Etats européens allaient mettre en place une communauté économique, qui est devenue aujourd’hui l’Union Européenne et dont les compétences dépassent l’espace économique. D’ailleurs beaucoup de régions de la planète vont suivre cet exemple et s’engagèrent résolument vers l’intégration.
Sur ce plan, l’Afrique n’est pas en reste, même si elle a pris le train en marche et un peu tard.
La gouvernance mondiale a effectivement entamé son processus dans cette période charnière. L’organisation des Nations Unies est entourée de plusieurs organisations satellites spécialisées, chacune s’occupant d’un pan de la gouvernance mondiale, au bénéfice de l’Humanité. Le conseil de sécurité de l’ONU est l’instance politique principale de cette organisation après l’assemblée générale. Mais cette instance doit être réformée, pour la rendre plus démocratique, plus représentative et être en phase avec le « Mondialisme ».
La création du G.A.T.T. (général agreement on tariff and Trade), qui est devenu aujourd’hui l’O.M.C. (organisation mondiale du commerce), allait renforcer le processus de la mondialisation et de la globalisation, qui sont des paradigmes qui vont converger et convergent encore vers le « Mondialisme » pour son érection et sa consolidation.
Les perspectives du «Mondialisme», à plus ou moins long terme sont plus qu’intéressantes. D’un point de vue politique, l’autorité mondiale qui sera mise en place et qui jouera le rôle de gouvernement mondial, aura à délibérer sur tous les contentieux et prendra des décisions qui s’appliqueront à toutes les parties prenantes.
Par ailleurs, le «Mondialisme»rendra plus visible la «Communauté Internationale» qui semble incompréhensible voire fantomatique.La notion de«Communauté Internationale» n’emporte pas en effet, l’adhésion unanime des décideurs, hommes politiques et sociétés civiles.
En vérité, la «Communauté Internationale» à des réactions à géométrie variable, selon les rapports de force ponctuels et selon les intérêts de certaines puissances .Et quand des intérêts sont en jeu, il y a souvent un marchandage et des concessions mutuelles entre puissances et cela au détriment des parties en conflit. Comme on le voit, le «Mondialisme» rendra plus visible, plus légitime et plus opérationnelle cette «Communauté Internationale», car elle reposera sur des bases claires et consensuelles connues de tout le monde.
Sur le plan économique, le «Mondialisme» permettra aux pays en développement d’être booster par les pays développés dans le cadre de la gouvernance mondiale unifiée et dans l’intérêt bien compris de toutes les parties. En effet, l’équilibre dans le développement de tous les pays est plus dans l’intérêt des pays développés, que dans celui des pays en développement. L’aide au développement sera beaucoup pus efficace et sa mise en œuvre se fera dans la transparence.
Dans quelques années, le Monde connaîtra un problème crucial d’eau, qu’il faudra prendre à bras le corps. Tous les spécialistes avertis s’accordent pour dire que le problème de l’eau potable se posera de plus en plus et avec accuité.Et qu’il pourrait même être source de conflits entre des pays ou des communautés. Le problème se posera d’ailleurs beaucoup plus dans le Proche et Moyen Orient, particulièrement entre Israël et ses voisins immédiats. Voici donc un problème, s’il devait se présenter un jour, pourrait être réglé dans le cadre du «Mondialisme».
- Le « Mondialisme » politique.
L’organisation des Nations Unies constitue le socle du « Mondialisme » politique. C’est elle qui gère les contradictions entre les Etats membres et trace les grandes orientations politiques qui engagent quasiment toute l’Humanité.
Le principe du droit d’ingérence, en cas de violation flagrante des droits humains, comme les cas de génocide par exemple, montre le décloisement des Etats, qui jadis sous certaines dictatures pouvaient se permettre toutes sortes d’atrocités à l’intérieur de leurs frontières, en s’appuyant su un autre principe, celui de non ingérence.
La mise en place récemment de la cour pénale internationale est un autre signe annonciateur du « Mondialisme ».Pour pallier les insuffisances de la compétence universelle, qui fait l’objet de controverses, la cour pénale internationale, comme une sentinelle, veille sur le respect des droits humains et pèse comme une épée de Damoclès sur la tête des génocidaires potentiels.
Le G8 (groupe des huit pays les plus développés) et le G20 (groupe des vingt pays les plus développés) sont la pour décider du destin des peuples du monde. Cependant pour le parachèvement du « Mondialisme » qui n’est qu’a l’étape de balbutiement, il faut nécessairement réformer toutes les instances où sont prises les décisions engageant le destin de l’Humanité.
Mais le processus est d’ors et déjà là, qui mène vers l’avènement du « Mondialisme ».
- Le « Mondialisme » social.
La création d’une multitude d’indices de mesure de la gouvernance, montre tout l’intérêt que certains acteurs de la société civile portent sur la prise en charge du développement humain.
L’I.D.H (indice de développement humain) du PNUD en faisant un classement des pays, veille sur les politiques sociales qui garantissent le bien-être et l’épanouissement des peuples du monde. L’on peut aussi citer l’IGM (indice de gouvernance mondiale) ; l’IGA (indice Mo Ibrahim pour la gouvernance africaine) publié par la fondation Mo Ibrahim ; l’indice d’intégrité dans le monde publié par Global Integrity ; l’indice de perception de la corruption (IPC) produit par Transparency International ou encore l’indice Doing Business Better de la Banque Mondiale.
Comme on le voit, l’aspect social est sérieusement pris en charge aujourd’hui et résolument sur le plan international.
Par ailleurs, les altermondialistes se sont très bien organisés pour constituer un contre pouvoir face aux décideurs du monde comme le G8, par exemple.
- Le « Mondialisme » économique.
La mondialisation de l’économie et de la globalisation du marché constituent les fondements du « Mondialisme » économique.
En ce début du 21éme siècle, on assiste sur le plan économique au bannissement des frontières.
Actuellement, nous observons des regroupements, fusions ou absorptions entre des firmes de grandes dimensions et de pays différents. Des entreprises des pays développés délocalisent tout ou partie de leurs activités vers les pays émergents. C’est dire que les conditions de l’ailleurs sont plus propices pour faire prospérer les affaires. Comme on le voit, le monde devient de plus en plus un village planétaire .Le mur de Berlin est tombé depuis, et les peuples se rapprochent de plus en plus. A l’exception des adeptes de l’ « autarcisme » comme CUBA ou la Corée du Nord. Encore que ces deux pays ne sont-ils pas contraints de vivre en autarcie par des sanctions appliquées à leurs égards ou alors simplement par un boycott passif ?
En ce qui concerne les politiques publiques internationales, elles sont prises en charge par des organismes tels que le PNUD, la CNUCED, l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale.
L’environnement économique international, montre à quel point le degré d’intégration est effectif. La crise financière internationale a montré l’interaction qui existe entre les Etats et entre les firmes. La contagion est vite arrivée par un effet domino et atteint tout le système sur le plan mondial.
- Le « Mondialisme» culturel .
Le président Senghor était en avance sur son époque quand il théorisait la civilisation de l’Universel en passant par le métissage culturel et le métissage biologique.
En effet, aujourd’hui l’on peut parler d’une nouvelle étape dans le développement de l’espèce humaine. L’homme de ce 21é siècle peut être considéré comme un «Techno-sapiens ».La maîtrise des technologies montre que le développement de notre espèce est loin d’être achevé. C’est dire donc que de façon inéluctable l’Humanité va démystifier et dépasser le reflexe identitaire et le communautarisme, qui peuvent être considéré comme des épiphénomènes dans la marche de l’Histoire. Qui pouvait imaginer, il ya seulement trois décennies, que des personnes de différentes nationalités notamment les Russes et les Américains pourraient cohabiter pendant un long séjour dans l’espace ? Qui pouvait imaginer il ya dix ans qu’un Noir en l’occurrence Barack Obama allait devenir le président du pays le plus puissant au monde ?
Sur le plan artistique (musical) et sportif (malgré le racisme ambiant dans ce milieu), l’intégration est réelle.
Tout ce qui vient d’être dit ci-dessus, décrit la genèse du processus qui va mener inéluctablement vers le « Mondialisme ».
Le « Mondialisme » n’est pas effectif. Il le sera, le jour où les autorités du Monde et leurs peuples respectifs derrière, s’accorderont sur une formalisation, une harmonisation et une unification de ces différents pans de la gouvernance mondiale, pour constituer un exécutif global. Alors en ce moment et seulement en ce moment, les décisions de cet exécutif global auront une primauté sur les décisions nationales, régionales ou continentales.
Ce n’est pas une utopie, que de croire au « Mondialisme ».Pour assurer un développement durable, sauvegarder la biodiversité et garantir la paix entre les peuples du Monde, chacun doit œuvrer pour l’avènement du « Mondialisme » qui pourrait voir sa maturation avant la fin de cette première moitié du 21éme siècle.
Au demeurant, pour que le « Mondialisme » puisse fonctionner correctement, il faudra nécessairement une refondation totale de toutes les Institutions existantes et qui s’occupent de coopération Multilatérale. Les futures instances et organismes qui seront mis en place, devront être véritablement représentatifs de l’Humanité toute entière. Les principes d’égalité, de justice, de solidarité devront être appliqués rigoureusement.
Le cloisement entre pays développés, pays émergents et pays sous-développés devra être banni. Les richesses de la planète seront gérées dans la transparence et réparties équitablement. Les décisions seront prises de façon démocratique en donnant à chaque entité (pays, région ou continent) voix au chapitre.
Le « Mondialisme » devra finalement booster la démocratie à son stade suprême.
Avec l’avènement du « Mondialisme », l’Humanité entrera dans une nouvelle ère de paix, de bien-être et de développement intégral.
Ensemble bâtissons le « Mondialisme ».
Serigne Ousmane BEYE
Enseignant consultant
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