La polémique entre le secteur privé, le ministère de tutelle et l’interpellation d’un député de l’assemblée nationale autour de la question des visas ; qui faisait suite à la déclaration des acteurs du tourisme toutes organisations confondues. Laquelle prédit une éventuelle perte, d’une centaine de milliards de nos pauvres francs si le visa était instaurer ainsi que les conséquences qui s’en suivraient.
Tout cela m’interpelle en tant qu’expert, et je voudrais donner un point de vue à la fois scientifique, technique, et commercial avec des arguments se fondant sur les principes et la valeur d’une destination qui déterminent le choix du touriste pour son voyage.
Le concept de destination fait l’objet d’une très grande interprétation et utilisation en tourisme, tant dans le monde professionnel que dans celui de la communauté scientifique. Il aborde une préoccupation singulière du professionnel privé qui s’intéresse au volume des arrivées et donc des recettes et une appréciation au sens politico-diplomatique de son image par le pouvoir public, sans oublier la manne financière que cela peut rapporter à l’Etat.
Le succès du tourisme est étroitement associé au mot destination, qui évoque tout à la fois. Dés lors ce concept devient l’objet d’un enjeu économique politique et social.
La destination touristique met l’accent sur l’aspect géographique, le lieu et sur celui du fonctionnement en termes économique (marché, produit) et psychosociologique (motivation du consommateur) : La destination devient alors un produit avant même d’être traduit en projets économique, d’aménagement, organisationnel et urbain. La destination est également en termes de marketing le lieu d’interactions territoriales qui relient l’ensemble des données socioculturelles, naturelles, patrimoniales et techniques d’un pays et de sa capacité à mettre en place de projets fédérateur de pratiques touristiques et mises en œuvre collectivement par tous les intervenants au sein de la destination.
Et en dernier ressort la destination touristique est ce que les touristes perçoivent comme image dans l’espace où ils cherchent à vivre des expériences typiques et uniques.
Le management touristique est né comme un art pour apporter une solution globale au problème stratégique de l’entreprise touristique qui fait évoluer son approche du management, passant de la gestion du portefeuille de produits à la gestion de portefeuille client. Aujourd’hui on se focalise plus sur la gestion de la relation client, on cherche à fidéliser ses clients, à intensifier et à humaniser ces relations, ou le pouvoir est passé entre les mains des clients qui de plus en plus indiquent aux destinations touristiques, quelles caractéristiques ils souhaitent, pour leurs produits, quelles animations et circuits ils veulent.
Partant des ces concepts et analyses, l’appréciation faite de la destination dépendra à la fois de l’effort de communication entrepris par les pouvoirs publics, le secteur privé, et les partenaires en sus des expériences vécues, véhiculées sous forme de recommandations et de bouche à oreille qui aujourd’hui sont largement dominées par les réseaux sociaux.
Le taux de fréquentation de nouveaux touristes, ainsi que celui des retours ou des habitués de la destination n’est pas forcement lié à l’octroi de visa d’entré dont les formalités quelques que soit le mode opératoire payant ou gratuit ne constitue un frein qui pourrait affecter le désir ou l’envie du touriste, qui de nos jours n’achète plus un « séjour», mais plutôt une expérience à travers une destination authentique.
A partir de cette réalité je vais vous démontrer avec les références du forum économique mondial sur le tourisme que la première contrainte du voyageur touriste n’est pas l’accès au visa, bien que cela puisse être un atout de facilitation dans la préparation du voyage.
La stabilité politique est un argument de taille dans la montée en puissance des destinations touristiques, mais également une orientation très forte vers les critères de gestion de l’économie touristique, qui sont plus de 75 indicateurs et les plus important sont au nombre de 14 dont l’échelle de notation varie entre 1et 7:
Les 14 facteurs clés de compétitivité dans le secteur du tourisme :
Règles et règlements
Durabilité de l’environnement
Sécurité Santé et hygiène
Importance accordée aux voyages et au tourisme
Contexte sectoriel et infrastructure
Infrastructure de transport aérien
Infrastructure de transport terrestre
Infrastructure du tourisme
Infrastructure des TICS
Compétitivité des prix dans l’industrie touristique
Ressources culturelles et naturelles
Ressources humaines et Formation
Présence d’une main-d’œuvre qualifiée
Implication d’acteurs nationaux
Attitude positive vis-à-vis du secteur du tourisme
Ainsi la compétitivité du tourisme sénégalais au regard de cette logique ne cesse de dégringoler Il manque plus que peu de places pour arriver au bas du tableau occuper respectivement et dernière le Yémen, la Mauritanie, le Lesotho, la Guinée, le Sierra Leone, le Burundi, le Tchad et Haïti. Le Sénégal fait pire que le cap vert, selon le rapport du Forum Economique Mondial sur «L'indice de compétitivité voyages et tourisme », en comparaison de 2013 sur un total de 140 pays.
En matière de compétitivité dans le domaine «voyages et tourisme» le Sénégal est classé 107e sur 140 pays en 2013, contre la 104e place sur 139 pays étudiés en 2011. C'est ce que révèle le rapport 2013 du Forum Economique Mondial (FEM) consacré à «L'indice de compétitivité voyage et tourisme, en comparaison 2013 et 2011». Avec un score 3,07 points sur 10, le Sénégal est très loin derrière le cap vert 87e la Gambie 92e le Maroc qui gagne sept places par rapport à 2011 en se classant 71 e avec une note de 4,03/10.
Le recul du Sénégal de 12 places au niveau du pilier « Enseignement supérieur et de la formation professionnelle » et de 10 places au niveau du pilier « Santé et éducation de base », a contribué à la dégradation du classement général du pays.
En matière de cadre réglementaire du tourisme et des voyages, le Sénégal oscille entre le 107e rang en matière de santé et d’hygiène et 119e en termes de priorité accordée au secteur. Pour d'autres facteurs, le classement obtenu est 132e pour la sûreté et sécurité, 136e pour la durabilité environnementale, et 133e pour la politique, la réglementation et la stabilité des ministres dans le département
Le classement du Sénégal dans les infrastructures est principalement affecté par la détérioration de la perception de la qualité des routes (perte de 13 places), de la qualité de la fourniture d’électricité (perte de12 places), et de la qualité des infrastructures de transport aérien (perte de 10 places).
Dans le chapitre Environnement des affaires et d'infrastructures, le Sénégal fait mine grise, puisqu'elle obtient la 111e place, pour les «infrastructures de transport aérien 94e , pour les infrastructures de transport terrestre, 131e pour les infrastructures du tourisme, 94e , pour les infrastructures TIC 107e , pour la compétitivité des prix dans l'industrie du tourisme et voyages 123e, dans le chapitre des Ressources humaines, culturelles, et naturelles 88e .
Le classement du Sénégal s’est détérioré entre 2009-2010 et 2010-2011, et ne s’est pas significativement amélioré sur les autres secteurs
Quid du tourisme qui depuis des années peine à reprendre son envol par manque de dynamisme et de vision partagée.
Voici les règles et usages qui font des destinations touristiques au niveau mondial.
1- La qualité et l’originalité pour créer des stratégies et diffuser nos savoir-faire et les bonnes pratiques qui aident les destinations touristiques à parvenir à l’excellence ;
2- Développer la créativité et Renforcer la compétitivité ;
3- Encourager le développement durable du tourisme et en maximisant ses avantages sociaux et économiques pour les communautés locales ;
4- Appliquer le concept de géo tourisme défini comme : Mettant davantage en valeur l’originalité géographique d’un endroit, à savoir son environnement, sa culture, son esthétique, son patrimoine, sa sécurité, et le bien-être de ses habitants
Aujourd'hui, la nature et la culture sont de véritables leitmotivs pour des voyageurs de plus en plus nombreux en quête d'expériences exotiques, que seuls les pays en voie de développement peuvent offrir de telles attentes. Si l'on ajoute à cela, une demande nouvelle de vacances, dans les pays à économies émergentes telles que : l'Inde et la Chine, on assiste à un déplacement, des activités touristiques vers le sud.
Le World Travel and Tourism Council (WTTC) soutient dans son rapport annuel « Economic Impact Research » que ces pays sont en pleine croissance, particulièrement sur le plan du tourisme, lequel participe à stimuler l'emploi et les affaires.
Bien que certains pays puissent paraitre surprenants à première vue, ils sont bel et bien là, et il y a des raisons : Le Qatar et l'Azerbaïdjan, par exemple, profitent de leur réserve de pétrole et de gaz naturel, ce qui stimule encore les voyages. (En témoigne le voyage du chef de l’Etat Macky Sall au Qatar pour booster certains secteurs à consommation de gaz et de pétrole).
Les pays d'Asie centrale, comme la Mongolie et le Kirghizistan, profitent quant à eux des mines, qui sont le moteur des voyages d'affaires. D'autres pays comme la Thaïlande, Oman ou le Cap-Vert connaissent une véritable croissance du tourisme, sans lien réel avec des raisons géopolitiques.
Que dire du Sénégal, pour ses régions convoitées par certains investisseurs à la recherche de mines ! Quelles mesures faudrait-il prendre pour titiller l’investissement sur le tourisme d’affaires ?
Tous ces pays à l’instar du Sénégal, où le tourisme n’était qu'à ses balbutiements connaissent un développement de plus en plus important et deviendront sans doute de grandes puissances touristiques. Et il ne faudrait pas que le Sénégal soit le grand absent du peloton. Aujourd’hui, les économies émergentes que sont les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), mais aussi d’autres comme Dubaï, la Corée du Sud, le Vietnam, le Mexique, etc., changent le visage du monde du voyage encore une fois. Ils représentent autant des destinations à la mode que des marchés émetteurs explosifs.
De nos jours, ceux qui ne voyagent pas deviennent presque l'exception ».
« Plus que jamais, la qualité est la seule réponse à la satisfaction générale de toute la chaine de valeur du tourisme». Les destinations lointaines ne sont plus des freins mais plutôt des chances.
La demande touristique des 3 S, ainsi que le tourisme de masse sont dépassés, il nous faut nous adapter aux nouveaux concepts de produits dits authentiques. Il nous faut aussi réapprendre à, profiter des situations bonnes, ou mauvaises et pouvoir convertir nos faiblesses en atouts positifs pour redémarrer notre campagne de promotion avec un message séduisant qui dissuade le touriste, si tenté qu’il veut renoncer à cause du visa.
Bien que le Sénégal soit relativement bien classé sur les facteurs d’innovation, il l’est moins sur les exigences de base et les facteurs d’efficiences, ce qui pouvait être plus pertinent au regard de son niveau actuel de développement. Cependant il faut noter un point positif dont il ne faudrait pas trop se féliciter. Il s’agit de ne pas se focaliser sur le classement du Sénégal 6e pays le plus accueillant au monde. Cette étude s’est intéressée à la façon dont les touristes sont accueillis dans 140 pays au monde en fonction de la qualité de l’accueil des touristes étrangers par les populations locales et surtout hors milieu urbain. Et paradoxalement dans le rapport les 10 derniers pays les moins accueillants du monde font des entrées et recettes de touristes supérieurs à cinq voir dix le nombre d’arrivés chez nous.
C’est autour de ces définitions et des comparaisons de source autorisée que je tiens mon argumentaire et pour dire que s’il est possible de sursoir au visa ce ne serait pas mal. Mais que cela ne soit pas développer ou véhiculer comme étant un facteur de recul et de pertes pour la destination Sénégal dont le concept de destination touristique obéit à une logique plus complexe que l’ établissement de visa.
Mouhamed Faouzou DEME
Expert Consultant en tourisme
Tout cela m’interpelle en tant qu’expert, et je voudrais donner un point de vue à la fois scientifique, technique, et commercial avec des arguments se fondant sur les principes et la valeur d’une destination qui déterminent le choix du touriste pour son voyage.
Le concept de destination fait l’objet d’une très grande interprétation et utilisation en tourisme, tant dans le monde professionnel que dans celui de la communauté scientifique. Il aborde une préoccupation singulière du professionnel privé qui s’intéresse au volume des arrivées et donc des recettes et une appréciation au sens politico-diplomatique de son image par le pouvoir public, sans oublier la manne financière que cela peut rapporter à l’Etat.
Le succès du tourisme est étroitement associé au mot destination, qui évoque tout à la fois. Dés lors ce concept devient l’objet d’un enjeu économique politique et social.
La destination touristique met l’accent sur l’aspect géographique, le lieu et sur celui du fonctionnement en termes économique (marché, produit) et psychosociologique (motivation du consommateur) : La destination devient alors un produit avant même d’être traduit en projets économique, d’aménagement, organisationnel et urbain. La destination est également en termes de marketing le lieu d’interactions territoriales qui relient l’ensemble des données socioculturelles, naturelles, patrimoniales et techniques d’un pays et de sa capacité à mettre en place de projets fédérateur de pratiques touristiques et mises en œuvre collectivement par tous les intervenants au sein de la destination.
Et en dernier ressort la destination touristique est ce que les touristes perçoivent comme image dans l’espace où ils cherchent à vivre des expériences typiques et uniques.
Le management touristique est né comme un art pour apporter une solution globale au problème stratégique de l’entreprise touristique qui fait évoluer son approche du management, passant de la gestion du portefeuille de produits à la gestion de portefeuille client. Aujourd’hui on se focalise plus sur la gestion de la relation client, on cherche à fidéliser ses clients, à intensifier et à humaniser ces relations, ou le pouvoir est passé entre les mains des clients qui de plus en plus indiquent aux destinations touristiques, quelles caractéristiques ils souhaitent, pour leurs produits, quelles animations et circuits ils veulent.
Partant des ces concepts et analyses, l’appréciation faite de la destination dépendra à la fois de l’effort de communication entrepris par les pouvoirs publics, le secteur privé, et les partenaires en sus des expériences vécues, véhiculées sous forme de recommandations et de bouche à oreille qui aujourd’hui sont largement dominées par les réseaux sociaux.
Le taux de fréquentation de nouveaux touristes, ainsi que celui des retours ou des habitués de la destination n’est pas forcement lié à l’octroi de visa d’entré dont les formalités quelques que soit le mode opératoire payant ou gratuit ne constitue un frein qui pourrait affecter le désir ou l’envie du touriste, qui de nos jours n’achète plus un « séjour», mais plutôt une expérience à travers une destination authentique.
A partir de cette réalité je vais vous démontrer avec les références du forum économique mondial sur le tourisme que la première contrainte du voyageur touriste n’est pas l’accès au visa, bien que cela puisse être un atout de facilitation dans la préparation du voyage.
La stabilité politique est un argument de taille dans la montée en puissance des destinations touristiques, mais également une orientation très forte vers les critères de gestion de l’économie touristique, qui sont plus de 75 indicateurs et les plus important sont au nombre de 14 dont l’échelle de notation varie entre 1et 7:
Les 14 facteurs clés de compétitivité dans le secteur du tourisme :
Règles et règlements
Durabilité de l’environnement
Sécurité Santé et hygiène
Importance accordée aux voyages et au tourisme
Contexte sectoriel et infrastructure
Infrastructure de transport aérien
Infrastructure de transport terrestre
Infrastructure du tourisme
Infrastructure des TICS
Compétitivité des prix dans l’industrie touristique
Ressources culturelles et naturelles
Ressources humaines et Formation
Présence d’une main-d’œuvre qualifiée
Implication d’acteurs nationaux
Attitude positive vis-à-vis du secteur du tourisme
Ainsi la compétitivité du tourisme sénégalais au regard de cette logique ne cesse de dégringoler Il manque plus que peu de places pour arriver au bas du tableau occuper respectivement et dernière le Yémen, la Mauritanie, le Lesotho, la Guinée, le Sierra Leone, le Burundi, le Tchad et Haïti. Le Sénégal fait pire que le cap vert, selon le rapport du Forum Economique Mondial sur «L'indice de compétitivité voyages et tourisme », en comparaison de 2013 sur un total de 140 pays.
En matière de compétitivité dans le domaine «voyages et tourisme» le Sénégal est classé 107e sur 140 pays en 2013, contre la 104e place sur 139 pays étudiés en 2011. C'est ce que révèle le rapport 2013 du Forum Economique Mondial (FEM) consacré à «L'indice de compétitivité voyage et tourisme, en comparaison 2013 et 2011». Avec un score 3,07 points sur 10, le Sénégal est très loin derrière le cap vert 87e la Gambie 92e le Maroc qui gagne sept places par rapport à 2011 en se classant 71 e avec une note de 4,03/10.
Le recul du Sénégal de 12 places au niveau du pilier « Enseignement supérieur et de la formation professionnelle » et de 10 places au niveau du pilier « Santé et éducation de base », a contribué à la dégradation du classement général du pays.
En matière de cadre réglementaire du tourisme et des voyages, le Sénégal oscille entre le 107e rang en matière de santé et d’hygiène et 119e en termes de priorité accordée au secteur. Pour d'autres facteurs, le classement obtenu est 132e pour la sûreté et sécurité, 136e pour la durabilité environnementale, et 133e pour la politique, la réglementation et la stabilité des ministres dans le département
Le classement du Sénégal dans les infrastructures est principalement affecté par la détérioration de la perception de la qualité des routes (perte de 13 places), de la qualité de la fourniture d’électricité (perte de12 places), et de la qualité des infrastructures de transport aérien (perte de 10 places).
Dans le chapitre Environnement des affaires et d'infrastructures, le Sénégal fait mine grise, puisqu'elle obtient la 111e place, pour les «infrastructures de transport aérien 94e , pour les infrastructures de transport terrestre, 131e pour les infrastructures du tourisme, 94e , pour les infrastructures TIC 107e , pour la compétitivité des prix dans l'industrie du tourisme et voyages 123e, dans le chapitre des Ressources humaines, culturelles, et naturelles 88e .
Le classement du Sénégal s’est détérioré entre 2009-2010 et 2010-2011, et ne s’est pas significativement amélioré sur les autres secteurs
Quid du tourisme qui depuis des années peine à reprendre son envol par manque de dynamisme et de vision partagée.
Voici les règles et usages qui font des destinations touristiques au niveau mondial.
1- La qualité et l’originalité pour créer des stratégies et diffuser nos savoir-faire et les bonnes pratiques qui aident les destinations touristiques à parvenir à l’excellence ;
2- Développer la créativité et Renforcer la compétitivité ;
3- Encourager le développement durable du tourisme et en maximisant ses avantages sociaux et économiques pour les communautés locales ;
4- Appliquer le concept de géo tourisme défini comme : Mettant davantage en valeur l’originalité géographique d’un endroit, à savoir son environnement, sa culture, son esthétique, son patrimoine, sa sécurité, et le bien-être de ses habitants
Aujourd'hui, la nature et la culture sont de véritables leitmotivs pour des voyageurs de plus en plus nombreux en quête d'expériences exotiques, que seuls les pays en voie de développement peuvent offrir de telles attentes. Si l'on ajoute à cela, une demande nouvelle de vacances, dans les pays à économies émergentes telles que : l'Inde et la Chine, on assiste à un déplacement, des activités touristiques vers le sud.
Le World Travel and Tourism Council (WTTC) soutient dans son rapport annuel « Economic Impact Research » que ces pays sont en pleine croissance, particulièrement sur le plan du tourisme, lequel participe à stimuler l'emploi et les affaires.
Bien que certains pays puissent paraitre surprenants à première vue, ils sont bel et bien là, et il y a des raisons : Le Qatar et l'Azerbaïdjan, par exemple, profitent de leur réserve de pétrole et de gaz naturel, ce qui stimule encore les voyages. (En témoigne le voyage du chef de l’Etat Macky Sall au Qatar pour booster certains secteurs à consommation de gaz et de pétrole).
Les pays d'Asie centrale, comme la Mongolie et le Kirghizistan, profitent quant à eux des mines, qui sont le moteur des voyages d'affaires. D'autres pays comme la Thaïlande, Oman ou le Cap-Vert connaissent une véritable croissance du tourisme, sans lien réel avec des raisons géopolitiques.
Que dire du Sénégal, pour ses régions convoitées par certains investisseurs à la recherche de mines ! Quelles mesures faudrait-il prendre pour titiller l’investissement sur le tourisme d’affaires ?
Tous ces pays à l’instar du Sénégal, où le tourisme n’était qu'à ses balbutiements connaissent un développement de plus en plus important et deviendront sans doute de grandes puissances touristiques. Et il ne faudrait pas que le Sénégal soit le grand absent du peloton. Aujourd’hui, les économies émergentes que sont les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), mais aussi d’autres comme Dubaï, la Corée du Sud, le Vietnam, le Mexique, etc., changent le visage du monde du voyage encore une fois. Ils représentent autant des destinations à la mode que des marchés émetteurs explosifs.
De nos jours, ceux qui ne voyagent pas deviennent presque l'exception ».
« Plus que jamais, la qualité est la seule réponse à la satisfaction générale de toute la chaine de valeur du tourisme». Les destinations lointaines ne sont plus des freins mais plutôt des chances.
La demande touristique des 3 S, ainsi que le tourisme de masse sont dépassés, il nous faut nous adapter aux nouveaux concepts de produits dits authentiques. Il nous faut aussi réapprendre à, profiter des situations bonnes, ou mauvaises et pouvoir convertir nos faiblesses en atouts positifs pour redémarrer notre campagne de promotion avec un message séduisant qui dissuade le touriste, si tenté qu’il veut renoncer à cause du visa.
Bien que le Sénégal soit relativement bien classé sur les facteurs d’innovation, il l’est moins sur les exigences de base et les facteurs d’efficiences, ce qui pouvait être plus pertinent au regard de son niveau actuel de développement. Cependant il faut noter un point positif dont il ne faudrait pas trop se féliciter. Il s’agit de ne pas se focaliser sur le classement du Sénégal 6e pays le plus accueillant au monde. Cette étude s’est intéressée à la façon dont les touristes sont accueillis dans 140 pays au monde en fonction de la qualité de l’accueil des touristes étrangers par les populations locales et surtout hors milieu urbain. Et paradoxalement dans le rapport les 10 derniers pays les moins accueillants du monde font des entrées et recettes de touristes supérieurs à cinq voir dix le nombre d’arrivés chez nous.
C’est autour de ces définitions et des comparaisons de source autorisée que je tiens mon argumentaire et pour dire que s’il est possible de sursoir au visa ce ne serait pas mal. Mais que cela ne soit pas développer ou véhiculer comme étant un facteur de recul et de pertes pour la destination Sénégal dont le concept de destination touristique obéit à une logique plus complexe que l’ établissement de visa.
Mouhamed Faouzou DEME
Expert Consultant en tourisme