En lui fournissant gracieusement l’avion de commandement, sans que rien ne l’explique, ni ne le justifie même pas l’élégance républicaine que l’on cherchera certainement à convoquer dans cette affaire, le nouveau président sénégalais permet à l’ex de continuer à abuser des moyens de l’Etat. Ce qui est contraire aux règles et usages dans des pays à démocratie ancrée, qui nous servent de référence. Dans ces pays là quand un chef d’Etat quitte le pouvoir, il part seul, généralement à bord de son véhicule privé. Et ce n’est pas parce que Wade avait désigné dans un geste qu’on a voulu beau, mais qui en fait, était incongru, selon plusieurs observateurs au fait des usages, le président sortant, Abdou Diouf représenter le Sénégal au Caire au sommet Afrique-Europe au lendemain de sa passation de service en mettant à sa disposition l’avion de commandement, qu’il faille aujourd’hui récidiver. Abdou Diouf du reste n’avait pas retenu l’avion présidentiel plus de 48 heures. Du Caire, il s’était rendu au Maroc avant d’atterrir à Paris par d’autres moyens. Ce qui ne semble être loin le cas aujourd’hui. La décision de prêter l’avion au président sortant est considérée jusque dans son proche entourage de « complaisante et d’imprudente ». Imaginons un seul instant qu’une rencontre d’urgence à l’échelle régionale ou continentale se tienne sur le Mali par exemple, que fera Macky Sall pour s’y rendre au moment où l’avion de commandement est gracieusement mis à la disposition du président sortant et de son clan. Pourquoi aussi Wade n’a pas emprunté l’avion privé dont disposerait son fils, au bord duquel il voyagerait avec ses amis et partenaires ? Evidemment cela lui coûterait alors que le nôtre n’est qu’au frais du contribuable Sénégalais. Le pauvre ! Il serait scandaleux en outre, si l’avion de commandement sert à transférer comme on l’apprend de sources concordantes, d’importantes devises qui résulteraient des ressources non utilisées de la campagne électorale et des fonds politiques décaissés. Qu’il permette de transporter l’argent des gens que le président Wade chercherait à protéger. Ces mêmes sources n’excluent point dans ce cadre, des ressources en provenance des pays du Golfe qui seraient ainsi transportées dans les soutes de l’avion à Paris d’où elles pourront être acheminées en toute sécurité à la résidence de l’Ambassadeur du Sénégal en France sous le couvert de l’immunité diplomatique. Il se rapporte en effet, qu’Abdoulaye Wade a demandé et obtenu de son remplaçant la possibilité de disposer pendant quelques jours de la résidence dont il fera un point de chute. L’encore ambassadrice sénégalaise à Paris n’est-elle pas nommée par Wade? Autre image forte qui n’a pas manqué de frapper les esprits hier, à l’occasion de la journée de passage de témoin au sein de l’Exécutif, celle du fils Karim Wade imposant quasiment une accolade au nouveau président de la République. Un geste qui a assurément alimenté les supputations surtout quand il est accolé à celui de la main dans la main avec le vieil homme contraire au protocole qui voudrait plutôt que l’on réclame des comptes ou tout le moins que l’on fasse l’état des lieux comme Macky Sall lui-même l’avait annoncé. Les scènes de fraternisation qui ont pris des libertés avec la nécessaire distance républicaine qu’exige la solennité du moment ont heurté plus d’un. D’autant plus qu’elles se couplaient avec la pagaille qui a régné en maître toute la cérémonie durant. Que venaient faire les membres du gouvernement, du Parlement (Assemblée nationale et Sénat), les militants, le personnel du palais, les nombreux intrus dans une ambiance de fête foraine dans ces lieux ? Que dire du tohu-bohu sur le boulevard de la République qui a même posé des problèmes certains de sécurité pour le nouvel arrivant ? La présence de militants libéraux ameutés pour acclamer le sortant ne risquait-il pas de provoquer des troubles et ternir la passation de service ? Assurément ! Ceux qui s’attendaient aussi à voir les proches de Wade tenus comptables de leurs actes ont du souci à se faire. D’autant plus qu’il se dit que le président ivoirien, Alassane Wattara est arrivé 48 heures avant la cérémonie de prestation de serment pour négocier en vérité avec le nouvel homme fort sénégalais pour le compte du président sortant, sa famille et ses proches. En renvoyant l’ascenseur aux Wade, le président ivoirien chercherait à les soustraire de toutes poursuites. Autre incongruité hier, le grand chancelier qui s’autorise de donner l’accolade devant les caméras au nouveau président pour lui avoir passé autour du cou l’écharpe de Grand maître de l’ordre national du Lion et ses attributs de commandement. D’autant plus que l’homme est un officier général qui ne saurait ignorer les usages protocolaires à ce niveau. Autre impudence : les initiales du nouveau président ostensiblement gravés sur le fanion de la voiture de fonction. Une survivance de l’ère Diouf, adoubée par Wade, mais qui est contraire aux usages de la République française où seuls les initiales RF sont inscrites. La France ne nous sert-elle pas de modèle? En tout état de cause, la République est impersonnelle. Un drapeau aux initiales du président de la République et non de la République fait désordre… Par ailleurs, le plaidoyer pro domo du président du Conseil constitutionnel, le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté a fatigué plus d’un hier. Tant il n’était que stigmatisation, dénonciation et récrimination. La bave à la bouche le président du Conseil constitutionnel a tiré sur tout ce qui bouge, cherchant à se justifier à posteriori tout comme son célèbre devancier ivoirien, Paul Yaoundré, d’une décision qui a été lourde de conséquence quoi qu’il en pense et dise aujourd’hui. Les morts de la précampagne et de la campagne électorale ne sont nullement de simples vues de l’esprit d’opposants ou de journalistes en mal de copie. Il est heureux que les invités se soient gardés de se lever à l’entrée du Conseil. Un désaveu certain. Autre scène qui ne présage pas d’une rupture pourtant attendue, la posture quasi obséquieuse du nouveau président à l’endroit de son devancier. Macky Sall a donné l’image d’un élève devant son maître. Un élève qui semblait même s’excuser d’avoir « indisposé» le maître. On a attendu aussi hier, jusque tard dans la nuit, la nomination du chef du gouvernement. Elle n’est pas intervenue. Des derniers réglages qui peinent à s’opérer certainement, mais qui constituent des signaux peu encourageants. |
La mal gouvernance des Wade prolongée
Le nouveau président de la République, Macky Sall entend-il prolonger la mal gouvernance des Wade ? Il se raconte en effet, qu’il a mis à la disposition du désormais ancien président du Sénégal, l’avion de commandement pour une « Oumra » (petit pèlerinage à la Mecque) et un périple dans les pays du Golfe et Paris, la France, la destination finale. Tout cela au frais du contribuable sénégalais, notamment pour le kérosène, les droits de stationnement dans les pays visités, les indemnités dues à l’équipage et les frais divers. Plusieurs centaines de millions de FCfa. Ce qui entre en droite ligne de la mal gouvernance des Wade qui ont, tout au long de leur règne, considéré les outils mis à leur disposition par la République comme un patrimoine personnel entraînant un effritement des deniers publics au profit du clan. Ce qui se reflète dans les propres aveux du président sortant sur les caisses vides de l’Etat qu’il laisse à Macky Sall tout en lui signifiant, certainement pour le narguer qu’il ne pourrait pas payer sous peu les fonctionnaires ainsi.
Bamba Toure
Mercredi 4 Avril 2012 - 09:18
Avis des Setalnautes
Nouveau commentaire :
Dans la même rubrique :
Maguette Sène : «Je n’ai pas démissionné de l’Apr» - 21/11/2024
Setal People - 11/01/2024 - 0 Commentaire
La femme de Sadio émue : Le « Ndokolé » de ses camarades d’école… (vidéo)
Mariage de Sadio Mané : Les premières images de son épouse
07/01/2024 - 0 Commentaire
Courroucé par son divorce, le maintenancier du Prodac divulgue les vidéos d'ébats sexuels de son ex épouse
28/12/2023 - 0 Commentaire
Remariage : Mia Guissé a pris une décision
28/12/2023 - 0 Commentaire
Awa Baldé raconte sa descente aux enfers :«Je n’ai plus d’argent …»
28/12/2023 - 0 Commentaire
Chronique - 19/12/2022 - 0 Commentaire
Revue de presse
Revue de presse - 01/07/2024 - 0 Commentaire
Revue de Presse du 29 Juin 2024 avec Ahmed Aïdara
Revue de Presse du 24 Mai 2024 avec Mouhamed Ndiaye
24/05/2024 - 0 Commentaire
Revue de Presse du 28 Decembre 2023 avec El Hadj Assane Gueye
29/12/2023 - 0 Commentaire
Revue de Presse du 28 Decembre 2023 avec Fabrice Nguema
28/12/2023 - 0 Commentaire
Vie de couple
Partager ce site
Radios en ligne
La PRESSE sur Setal