Nous n’avons pas le sentiment d’avoir bougé de la scène des explosions de joie ayant marqué cette magie du basculement dans une autre séquence de l’histoire de notre peuple. Là où joie et enthousiasme avaient poussé le 25 mars 2012, germent l’immobilisme et le désarroi en deux brasses du 25 mars 2013. Il est criant, le syndrome des révolutions dont la maturation est tronquée. Ce mauvais signal est porté par les vents de « Yokkouté » qui ne font pas mûrir les épis de l’espoir en une si fade saison de douze mois. Même pas des germinations prometteuses ! Y’en a Marre a le souffle coupé devant autant de lourdeur dans la marche vers la concrétisation du contrat de (bonne) gouvernance. La déception du peuple donne à ces braves râleurs de la Rue publique le récépissé du dépit à défaut du récépissé de reconnaissance. Ils ne font pas le job de flagorneurs, alors, leurs idéaux sont bons pour la grande casse !
Montent alors au créneau les tireurs d’élite conditionnés au Palais de la République pour réveiller les belles amours entre « Monsieur 65% » et l’électeur sénégalais. Le héros romain du Sénégal, Moustapha Cissé Lô, grogne et rappelle le sens du devoir de performance. « Monsieur Casse-tout » va-t-il casser le cou à sa morale politique en passant sous silence ses convictions pour le confort psychologique du Prince ? Il vivra le paradoxe éthique d’être enrôlé dans l’escadron qui fera tonner la poudre pour endiguer les opinions défavorables à celles d’une Majorité qui joue à la fois du blues et du twist ! Et arrive Benno Bokk Yakaar. L’ancien enfant de troupe, Abdoulaye Bathily, est devenu un Général de « Yakaar ». Avec des cheveux blancs qu’il refuse de teindre en noir, la mise toujours impeccable, le leader de la LD depuis l’autre génération d’hommes politiques est un prédicateur d’avenir pour la jeunesse. Comme son apparence, il tient à rester authentique, au lieu de se maquiller d’impostures politiques. Mais il a un cheval qui piétine à la course vers tous les fronts, notre cher militant de Gauche. Il « pense » que Macky Sall respectera son engagement de ramener le mandat présidentiel à 5 ans. Il convoque le méchant fantôme du Wadisme destructeur pour justifier l’inaction de Sall devant la montagne. Même Sisyphe se donnait la peine de se remettre au travail à chaque échec !
Voyons, la pilule du surplace n’est pas dure à avaler, semble-t-il nous dire. Même pas « la bombe » avouée de l’emploi ! Ecoutez les faits d’armes politiques de notre cher Bathily pour nous rassurer sur« Opinion » de Walf FM : il a été de toutes les luttes, notamment les deux alternances réussies avec Wade et Macky. A des moments, surtout, où être opposant était synonyme de privations. Il rend hommage, au passage, à Wade qui a vécu des moments durs sous le système d’harcèlements orchestrés par le Parti socialiste. La suite ? Un chapelet de dérisions sur les mauvaises fortunes des Libéraux avant l’Alternance, abonnés aux cars rapides et au doux racket sur les militants jallarbistes et autres. Comme si le statut de « Xosluman » était dédié, pour l’éternité, aux enfants de Wade. Y compris Karim Wade, son « neveu » qui « doit rendre compte » en remboursant au moins ! Qu’il va plus vite que l’instruction, cette vieille connaissance des maisons libérale et socialiste passé à la compagnie apériste depuis le dernier mercato politique de la Ligue des Souteneurs et Partenaires politiques ! Le délit de Wade, c’est l’absence.
Un autre ancien combattant en profite, pour teindre sa trajectoire d’or, à l’émission « Face 2 Face » de la TFM. La trajectoire politique de Me Mbaye-Jacques Diop ne souffrirait donc d’aucune touffe blanche. C’est un jeune baobab au milieu d’une faune commandée par des caïds politiques capables de réclamer une institution comme le CRAES, au détour d’une conversation, de la même manière qu’un dandy de quartier demanderait sa belle chemise à un « séducteur » du samedi sans garde-robe. Fermez les yeux sur un régime et ouvrez-les sur un autre. Vous verrez que les ténors sont les mêmes. La seule différence est à chercher dans le vernis qui altère leurs médailles d’or.