Notre devoir de citoyen tout court, nous engage, nous oblige et nous impose de sortir de notre réserve et de tirer sur la sonnette d’alarme pour ne pas être complice et comptable devant l’histoire de certaines pratiques qui choquent et heurtent tous les esprits soucieux du développement de cette région et partant du Sénégal.
De quelles pratiques s’agit-il ?
Du copinage, du clientélisme, (d’ailleurs le vocabulaire est souple pour qualifier ces pratiques à l’antipode de toutes valeurs) qui ont présidé et aiguillonné la publication en cachette de la liste des vacataires de l’éducation pour le compte de l’année scolaire 2011 2012 à moins d’une semaine des compositions dans certains établissements de la commune.
Plus grave, pour être recrutés, certains sont obligés de débourser des montants pouvant atteindre 500 000 FCFA. Et pour honorer leur engagement, ils sont parfois contraints de contracter un prêt à la banque alors qu’ils n’ont même pas reçu leur premier salaire. Tandis que d’autres, avant même d’être recruté, ont du débourser une certaine somme d’argent. Donc, les postes de vacataires sont vendus à des jeunes dans le désarroi et qui ne cherchent pourtant qu’à servir leur pays. Ce qui prouve la présence de la corruption à grande échelle dans le système éducatif de Kolda.
C’est pourquoi, la « publication » de cette liste a été suivie de bruits, de questionnements, d’inquiétudes qui ont vite envahi les esprits et les cœurs au point d’être le menu principal qui alimentent les discussions dans les artères principales de la commune, dans les quartiers, dans les maisons et dans les écoles.
Il y’a des personnes retenues sur cette fameuse liste miraculeuse dont le profil pose réellement problème aux yeux des koldois.
Le citoyen Amadou se demande comment quelqu’un qui a le DUEL, la licence, maîtrise ou parfois en année de doctorat soit lésé en faveur d’un autre dont le BFEM date d’au moins un an ou d’un bac « sec » ? Qu’est ce qui pourrait justifier un tel choix ? Comment quelqu’un qui a un bac littéraire peut il enseigner les matières scientifiques, du moins sur papier ?
L’enseignant Thierno, leur collègue actuel et anciens élèves d’au moins un an est dégoûté, frustré, démotivé car la corporation enseignante jadis prestigieuse a perdu son lustre d’antan.
Le parent d’élève Baba, est inquiet, soucieux et préoccupé pour l’avenir et le devenir de ses enfants qui sont camarades de promotion pour certains de leurs futurs professeurs en réalité « porfesseur » car le titre professeur se mérite et est le fruit d’une solide carrière universitaire faite de privation et d’abnégation.
Comment dans ces conditions peut on avoir de bons « produits » comme ce fut le cas jusque dans un passé récent.
Cette situation hypothèque le développement de la région car avant tout le développement repose sur des ressources humaines de qualité fruit d’une bonne et solide formation scolaire.
Kolda, notre mère géographique a été un véritable grenier de cadres techniquement compétents et moralement irréprochables qui ont servi le Sénégal, l’Afrique et le monde entier.
Mais au rythme où vont les choses, nous risquons de ne pas assurer la relève.
Pour pallier cette honteuse situation actuelle, nous nous proposons de jouer le rôle de sentinelle qu’Amadou Hampaté BA a confié aux intellectuels à savoir « l’intellectuel est comme un veilleur de nuit, seul il ne peut rien faire mais grâce à son état de veille, il peut alerter le peuple sur un danger qui le guette ».
Nous nous approprions ce rôle au bénéfice exclusif de notre peuple.