Après une enquête minutieuse, réalisée au Mali mais aussi au Bénin, au Cameroun et au Gabon avec l’appui de collègues du programme Sjcoop (Science journalism corporation) de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques, nous sommes en mesure de vous livrer les dernières informations disponibles sur ces pratiques imprudentes. Des victimes témoignent. Des témoins confirment. Des praticiens tentent d’expliquer. Des médecins montrent les dangers. Et des spécialistes essayent de comprendre. Voici le résultat de nos investigations..
Elle a cours dans nos villes, nos quartiers et nos villages. Elle se pratique sans précaution par des personnes n’ayant aucune formation médicale reconnue. La réparation vaginale entraîne de nombreux dégâts pour la santé de la jeune femme : maladies sexuellement transmissibles (MST), douleurs atroces lors des relations sexuelles, cancer de l’utérus, infertilité, écoulements vaginaux inhabituels et graves infections vaginales, y compris des risques accrus de contracter le VIH Sida. Le danger est apporté par la grande famille des pratiques traditionnelles : feuilles de tabac, pierre d’alun, instruments et outils divers… Il s’agit d’un véritable couloir insoupçonné de la mort.
Cette pratique rappelle de biens mauvais souvenirs à Fatou, une jeune dame vivant à Libreville, la capitale gabonaise. C’est une femme triste qui regrette amèrement aujourd’hui la disparition d’une de ses sœurs, qui fut pendant longtemps une adepte de cette pratique. La vie de sa sœur a rimé pendant plus de deux décennies avec des garnitures. Rejetée et abandonnée par son mari comme une paria, elle en a payé le lourd tribut en y laissant sa vie. « Ce n’était pas agréable à vivre. Notre sœur a vécu dans la souffrance pendant plus de vingt ans avec cette maladie. Elle était toujours avec des garnitures. Elle ne voulait pas accepter son mal. Par la suite elle a perdu son mari. Au départ elle le faisait en se disant spécialiste en la matière car elle vendait ces produits à d’autres femmes. Mais par la suite les membres de la famille ont su que la reconstitution vaginale était la cause de son infection », regrette Fatou.
Et ce n’est pas un cas isolé au Gabon. Dans ce pays d’Afrique centrale, les adeptes de la reconstitution de l’hymen sont victimes de brûlures et d’infections : « J’ai vu les sœurs le faire. Le lendemain ce sont des problèmes. Elles coulent avec le pagne toujours mouillé », dénonce cette anonyme de Libreville. « A force d’utiliser ce genre de produit, on détruit la flore vaginale et en la détruisant, on expose l’organe génital aux infections comme le VIH/SIDA, les IST qui trouvent là un terrain propice, une porte d’entrée bien balisée », note un gynécologue de la capitale gabonaise.
Une pratique des plus dangereuses
Les plantes de la pharmacopée qui sont utilisées par les femmes, ont un effet néfaste sur l’organisme. Elles assèchent le vagin et empêchent l’organisme de vivre. Le sang n’y circule plus. La recherche de la virginité peut aussi entrainer des lésions au niveau du vagin. Ainsi au cours des rapports sexuels, ces femmes peuvent saigner. « Même si le rapport se termine par une grossesse au cours de l’accouchement, ces femmes peuvent présenter des difficultés à accoucher. L’orifice vaginale étant rétrécit, le fœtus peut souffrir, il peut même en mourir », renchérit Malick Traoré, un gynécologue malien.
La reconstitution vaginale peut entrainer aussi de graves problèmes de santé pour les femmes qui méconnaissent le dosage des produits qu’elles utilisent. « On ne voit aucun avantage lié à ces pratiques. Ce n’est pas une virginité anatomique. La virginité en réalité, c’est un aspect anatomique bien précis dans un contexte médical. L’anatomie telle que Dieu l’a créée, elle est encore intacte. Donc il n’est pas certain que ces produits puissent créer une virginité anatomique », soutient un médecin de Yaoundé.
Pour son collègue béninois le docteur Emmanuel Ewahignon les astreignants agissent sur la muqueuse. Or il soutient que le vagin est fait de muscle autour d’une membrane qui n’est pas faite pour être contractée. « Son rôle est de protéger le vagin. Et c’est la contraction de ces muscles qui donne la tonalité du vagin. Or ces produits rétrécissent le vagin car ils ont une réaction de défense de cette muqueuse qui se resserre et la femme a l’impression qu’elle a réglé son problème. Mais très vite la muqueuse se blesse et on aboutit facilement à un cancer du vagin », conclut le docteur Ewahignon.
Infections, cancers, MST sont autant de maux liés à la reconstitution vaginale. Une pratique qui n’est pas encore considérée au Mali comme un problème de santé publique. Pourtant les autorités sanitaires doivent prendre des mesures préventives contre ce mal silencieux avant qu’il ne prenne de l’ampleur.
La reconstitution vaginale est un sujet tabou au Mali. Ici, les autorités refusent pour le moment de se prononcer sur la question et de prendre des initiatives afin de lutter contre ce mal.
Source: Afrik.com
Elle a cours dans nos villes, nos quartiers et nos villages. Elle se pratique sans précaution par des personnes n’ayant aucune formation médicale reconnue. La réparation vaginale entraîne de nombreux dégâts pour la santé de la jeune femme : maladies sexuellement transmissibles (MST), douleurs atroces lors des relations sexuelles, cancer de l’utérus, infertilité, écoulements vaginaux inhabituels et graves infections vaginales, y compris des risques accrus de contracter le VIH Sida. Le danger est apporté par la grande famille des pratiques traditionnelles : feuilles de tabac, pierre d’alun, instruments et outils divers… Il s’agit d’un véritable couloir insoupçonné de la mort.
Cette pratique rappelle de biens mauvais souvenirs à Fatou, une jeune dame vivant à Libreville, la capitale gabonaise. C’est une femme triste qui regrette amèrement aujourd’hui la disparition d’une de ses sœurs, qui fut pendant longtemps une adepte de cette pratique. La vie de sa sœur a rimé pendant plus de deux décennies avec des garnitures. Rejetée et abandonnée par son mari comme une paria, elle en a payé le lourd tribut en y laissant sa vie. « Ce n’était pas agréable à vivre. Notre sœur a vécu dans la souffrance pendant plus de vingt ans avec cette maladie. Elle était toujours avec des garnitures. Elle ne voulait pas accepter son mal. Par la suite elle a perdu son mari. Au départ elle le faisait en se disant spécialiste en la matière car elle vendait ces produits à d’autres femmes. Mais par la suite les membres de la famille ont su que la reconstitution vaginale était la cause de son infection », regrette Fatou.
Et ce n’est pas un cas isolé au Gabon. Dans ce pays d’Afrique centrale, les adeptes de la reconstitution de l’hymen sont victimes de brûlures et d’infections : « J’ai vu les sœurs le faire. Le lendemain ce sont des problèmes. Elles coulent avec le pagne toujours mouillé », dénonce cette anonyme de Libreville. « A force d’utiliser ce genre de produit, on détruit la flore vaginale et en la détruisant, on expose l’organe génital aux infections comme le VIH/SIDA, les IST qui trouvent là un terrain propice, une porte d’entrée bien balisée », note un gynécologue de la capitale gabonaise.
Une pratique des plus dangereuses
Les plantes de la pharmacopée qui sont utilisées par les femmes, ont un effet néfaste sur l’organisme. Elles assèchent le vagin et empêchent l’organisme de vivre. Le sang n’y circule plus. La recherche de la virginité peut aussi entrainer des lésions au niveau du vagin. Ainsi au cours des rapports sexuels, ces femmes peuvent saigner. « Même si le rapport se termine par une grossesse au cours de l’accouchement, ces femmes peuvent présenter des difficultés à accoucher. L’orifice vaginale étant rétrécit, le fœtus peut souffrir, il peut même en mourir », renchérit Malick Traoré, un gynécologue malien.
La reconstitution vaginale peut entrainer aussi de graves problèmes de santé pour les femmes qui méconnaissent le dosage des produits qu’elles utilisent. « On ne voit aucun avantage lié à ces pratiques. Ce n’est pas une virginité anatomique. La virginité en réalité, c’est un aspect anatomique bien précis dans un contexte médical. L’anatomie telle que Dieu l’a créée, elle est encore intacte. Donc il n’est pas certain que ces produits puissent créer une virginité anatomique », soutient un médecin de Yaoundé.
Pour son collègue béninois le docteur Emmanuel Ewahignon les astreignants agissent sur la muqueuse. Or il soutient que le vagin est fait de muscle autour d’une membrane qui n’est pas faite pour être contractée. « Son rôle est de protéger le vagin. Et c’est la contraction de ces muscles qui donne la tonalité du vagin. Or ces produits rétrécissent le vagin car ils ont une réaction de défense de cette muqueuse qui se resserre et la femme a l’impression qu’elle a réglé son problème. Mais très vite la muqueuse se blesse et on aboutit facilement à un cancer du vagin », conclut le docteur Ewahignon.
Infections, cancers, MST sont autant de maux liés à la reconstitution vaginale. Une pratique qui n’est pas encore considérée au Mali comme un problème de santé publique. Pourtant les autorités sanitaires doivent prendre des mesures préventives contre ce mal silencieux avant qu’il ne prenne de l’ampleur.
La reconstitution vaginale est un sujet tabou au Mali. Ici, les autorités refusent pour le moment de se prononcer sur la question et de prendre des initiatives afin de lutter contre ce mal.
Source: Afrik.com