Serigne Mouhamadou Mansour Sy "Borom Daradji", Khalife général des Tidjanes depuis le 14 septembre 1997 est un des chefs religieux les plus érudits du Sénégal. Il a consacré sa vie à l’enseignement du Coran d’où son pseudonyme. Connu pour sa finesse d’esprit, son sens de l’humour et sa grande générosité, il a assuré pendant 15 ans le lourd fardeau de khalife général dans un contexte de crise des valeurs et de radicalisation des fondamentalismes religieux dans le monde. Pour mieux le connaître, nous avons demandé à Serigne Mansour Sy, son homonyme et gendre, fils d’El Hadj Abdou Aziz Sy Dabakh, de nous faire son portrait en nous parlant de sa formation, de ses humanités mais surtout de l’homme, de ses inspirations et de ses qualités.
Saint de safar dont les érudits ont dit beaucoup de bien.
Ce mois a effectivement abrité d’importants événements dans l’avènement de l’Islam et de la tarîqa tidjane. Moment ne serait mieux trouvé pour parler d’un homme exceptionnel que notre Seigneur Allah (SWT) a choisi pour présider aux destinées de la famille au rang de khalife général des tidjanes ; j’ai nommé Serigne Mouhamadoul Mansour Sy borom daradji".
Mansour : "BissmiAllahi Rahmani Rahimi Allah hamdoulilahi Rabil Alamina. Tout d’abord laissez moi me réjouir de nos retrouvailles en ce vendredi saint, jour de prières, de surcroît en ce mois Il est le fils de notre père, notre marabout Al Khalifa Cheikh Sidi Aboubacar Sy qui est le second fils de notre grand-père Seyd El Hadj Malick Sy dont le fils aîné était Sidi Ahmed Sy que les Français avaient enrôlé dans la grande guerre de 1914-1918 et qui y est malheureusement resté. Son frère donc, le père du khalife actuel a ainsi été emmené à remplacer Seyd El Hadj Malick, à sa mort en 1922, à la tête de la confrérie en tant que khalife de Cheikh, rôle qu’il a très bien rempli en terme d’humilité, de sagesse, de probité morale et surtout de savoir et de connaissance. Il avait une foi et un attachement au Seigneur inébranlables.
Voilà qui était le père du khalife général. Serigne Mouhamadoul Mansour Sy borom daradji est lui aussi le second fils de son père dont l’aîné est Serigne Moustapha Sy Djamil qui a disparu en1992, avant même son oncle El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh. Voilà pourquoi à la disparition de Dabakh en 1997, Serigne Mouhamadou Mansour Sy borom daradji a été porté à la tête de la khadra, de la famille et de la confrérie par la grâce de Dieu. Il est né le 15 août 1925, deux ans après la disparition de Mame Seyd El Hadj Malick Sy. Son père avait une grande ouverture sur la culture occidentale en plus de ses connaissances religieuses et spirituelles.
Il parlait français et avait montré ses grandes capacités mystiques avant même de revenir de Saint-Louis pour remplacer son père comme khalife. Pourtant, il n’était jamais sorti du Sénégal. Toute son expérience, ses missions et son savoir, il les a acquis ici. Il était un grand éducateur, c’est lui qui a formé ses fils. Parmi ses garçons, on compte Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy qui est presque le jumeau de Serigne Mouhamadou Mansour Sy borom daradji. Ce dernier est plus âgé de quelques mois.
Ensuite, il y a eu Serigne Habib Sy, Serigne Sidi Ahmed Sy et Serigne Papa Malick Sy qui est le cadet. Sa mère est Sokhna Aïssatou Seck qu’on appelle communément Sokhna Astou Seck, issue de la grande famille léboue du Cap-Vert, fille de Mame Demba Seck dont les descendants sont entre Rufisque, Bargny et Mbao. Ainsi, pour parler des qualités et du caractère d’un homme, il est bien de rappeler de quelle famille il est issu et quel type d’éducation il a reçu.
C’est le socle sur lequel on peut se baser pour dire qui il est vraiment et parler de son vécu parce que le plus important c’est l’éducation. D’ailleurs, la première sourate du Coran s’intitule « Iqra », la sourate de l’embryon qui préconise la recherche du savoir, le savoir le plus pointu, à la taille de l’atome. Un bon musulman doit avoir cette soif de connaissance. Le grand père du khalife n’a fait que cela durant toute sa vie. Il a été en quête du savoir au fin fond du Fouta parce qu’on ne le rappelle pas assez, Mame Syed El hadj Malick était halpular. Il a été en Mauritanie, à Gandiol, au ndiambour, son étape de Ndiarni etc. Tout est dans la thèse de El Hadj Rawane Mbaye.
Ainsi, cet homme a éduqué sa famille dans la quête du savoir, pas juste ses enfants mais tous les jeunes qu’on lui a confié parce qu’il ne faisait pas de différence entre eux. Il leur a inculqué l’amour du savoir, de la foi, de l’enseignement et de l’éducation avant la pratique, le travail et le partage. (...) Ont-ils été à un moment donné à l’école française ? Non. Mais chacun d’eux est autodidacte.
Dans cette famille, presque tous s’expriment en français et comprennent la langue de Molière mais les gens se sont instruits par leur propre effort et grâce à l’aide de personnes alphabétisées qui les fréquentaient. La preuve est faite par Serigne Cheikh qui est très éloquent dans la langue française. Serigne Chouhaibatou Fall, Serigne Hady Touré et Serigne Alioune Guèye qui sont des disciples et même des gendres de Mame Seyd El Hadj Malick Sy (Serigne Hady Touré a épousé sa fille Sokhna Aïda Sy) sont des professeurs qui ont beaucoup marqué l’enseignement et la formation des deux frères. Gorgui Birane Sarr aussi leur a enseigné le soufisme. Une anecdote : le khalife général m’a raconté qu’un jour, étant jeune à l’école de Serigne Chouhaibatou Fall, il est arrivé bien habillé avec de beaux boubous tous neufs.
Le marabout le regarde et lui demande d’aller nettoyer l’étable des chevaux avant de commencer les cours. Surpris et en rage, Serigne Mansour finit par s’exécuter en pensant à ses habits neufs. Une fois la tâche accomplie, il revient chez lui et dit à son papa qu’il ne veut plus de Serigne Chouhaibatou comme maître. Il raconte à son papa l’épisode du jour. Ce dernier rigole et lui dit : ‘voilà le formateur qu’il te faut au contraire parce qu’il va tuer tout orgueil en toi !
L’excès de fierté et d’orgueil mal placé, voilà ce qu’un jeune doit combattre en premier. Il faut de l’humilité parce que c’est la seule voie qui vaille pour acquérir du savoir et de la connaissance sans manquer de caractère toutefois.’ Il lui dit : ‘moi ton père c’est la voie que j’ai prise’. Pendant la formation de Serigne Mouhamadoul Mansour Sy borom daradji et de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, leur papa ne voulait pas que l’un soit en avance sur l’autre. Même quand un des deux était malade, il demandait à l’autre de suspendre ses cours et d’attendre son frère. Le khalife m’a raconté que quand il a dû aller faire son service militaire à Kaolack avant la guerre de 1939 – 45, son père a arrêté la formation de Serigne Cheikh et ne l’a reprise que quand il a quitté l’armée.
Saint de safar dont les érudits ont dit beaucoup de bien.
Ce mois a effectivement abrité d’importants événements dans l’avènement de l’Islam et de la tarîqa tidjane. Moment ne serait mieux trouvé pour parler d’un homme exceptionnel que notre Seigneur Allah (SWT) a choisi pour présider aux destinées de la famille au rang de khalife général des tidjanes ; j’ai nommé Serigne Mouhamadoul Mansour Sy borom daradji".
Mansour : "BissmiAllahi Rahmani Rahimi Allah hamdoulilahi Rabil Alamina. Tout d’abord laissez moi me réjouir de nos retrouvailles en ce vendredi saint, jour de prières, de surcroît en ce mois Il est le fils de notre père, notre marabout Al Khalifa Cheikh Sidi Aboubacar Sy qui est le second fils de notre grand-père Seyd El Hadj Malick Sy dont le fils aîné était Sidi Ahmed Sy que les Français avaient enrôlé dans la grande guerre de 1914-1918 et qui y est malheureusement resté. Son frère donc, le père du khalife actuel a ainsi été emmené à remplacer Seyd El Hadj Malick, à sa mort en 1922, à la tête de la confrérie en tant que khalife de Cheikh, rôle qu’il a très bien rempli en terme d’humilité, de sagesse, de probité morale et surtout de savoir et de connaissance. Il avait une foi et un attachement au Seigneur inébranlables.
Voilà qui était le père du khalife général. Serigne Mouhamadoul Mansour Sy borom daradji est lui aussi le second fils de son père dont l’aîné est Serigne Moustapha Sy Djamil qui a disparu en1992, avant même son oncle El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh. Voilà pourquoi à la disparition de Dabakh en 1997, Serigne Mouhamadou Mansour Sy borom daradji a été porté à la tête de la khadra, de la famille et de la confrérie par la grâce de Dieu. Il est né le 15 août 1925, deux ans après la disparition de Mame Seyd El Hadj Malick Sy. Son père avait une grande ouverture sur la culture occidentale en plus de ses connaissances religieuses et spirituelles.
Il parlait français et avait montré ses grandes capacités mystiques avant même de revenir de Saint-Louis pour remplacer son père comme khalife. Pourtant, il n’était jamais sorti du Sénégal. Toute son expérience, ses missions et son savoir, il les a acquis ici. Il était un grand éducateur, c’est lui qui a formé ses fils. Parmi ses garçons, on compte Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy qui est presque le jumeau de Serigne Mouhamadou Mansour Sy borom daradji. Ce dernier est plus âgé de quelques mois.
Ensuite, il y a eu Serigne Habib Sy, Serigne Sidi Ahmed Sy et Serigne Papa Malick Sy qui est le cadet. Sa mère est Sokhna Aïssatou Seck qu’on appelle communément Sokhna Astou Seck, issue de la grande famille léboue du Cap-Vert, fille de Mame Demba Seck dont les descendants sont entre Rufisque, Bargny et Mbao. Ainsi, pour parler des qualités et du caractère d’un homme, il est bien de rappeler de quelle famille il est issu et quel type d’éducation il a reçu.
C’est le socle sur lequel on peut se baser pour dire qui il est vraiment et parler de son vécu parce que le plus important c’est l’éducation. D’ailleurs, la première sourate du Coran s’intitule « Iqra », la sourate de l’embryon qui préconise la recherche du savoir, le savoir le plus pointu, à la taille de l’atome. Un bon musulman doit avoir cette soif de connaissance. Le grand père du khalife n’a fait que cela durant toute sa vie. Il a été en quête du savoir au fin fond du Fouta parce qu’on ne le rappelle pas assez, Mame Syed El hadj Malick était halpular. Il a été en Mauritanie, à Gandiol, au ndiambour, son étape de Ndiarni etc. Tout est dans la thèse de El Hadj Rawane Mbaye.
Ainsi, cet homme a éduqué sa famille dans la quête du savoir, pas juste ses enfants mais tous les jeunes qu’on lui a confié parce qu’il ne faisait pas de différence entre eux. Il leur a inculqué l’amour du savoir, de la foi, de l’enseignement et de l’éducation avant la pratique, le travail et le partage. (...) Ont-ils été à un moment donné à l’école française ? Non. Mais chacun d’eux est autodidacte.
Dans cette famille, presque tous s’expriment en français et comprennent la langue de Molière mais les gens se sont instruits par leur propre effort et grâce à l’aide de personnes alphabétisées qui les fréquentaient. La preuve est faite par Serigne Cheikh qui est très éloquent dans la langue française. Serigne Chouhaibatou Fall, Serigne Hady Touré et Serigne Alioune Guèye qui sont des disciples et même des gendres de Mame Seyd El Hadj Malick Sy (Serigne Hady Touré a épousé sa fille Sokhna Aïda Sy) sont des professeurs qui ont beaucoup marqué l’enseignement et la formation des deux frères. Gorgui Birane Sarr aussi leur a enseigné le soufisme. Une anecdote : le khalife général m’a raconté qu’un jour, étant jeune à l’école de Serigne Chouhaibatou Fall, il est arrivé bien habillé avec de beaux boubous tous neufs.
Le marabout le regarde et lui demande d’aller nettoyer l’étable des chevaux avant de commencer les cours. Surpris et en rage, Serigne Mansour finit par s’exécuter en pensant à ses habits neufs. Une fois la tâche accomplie, il revient chez lui et dit à son papa qu’il ne veut plus de Serigne Chouhaibatou comme maître. Il raconte à son papa l’épisode du jour. Ce dernier rigole et lui dit : ‘voilà le formateur qu’il te faut au contraire parce qu’il va tuer tout orgueil en toi !
L’excès de fierté et d’orgueil mal placé, voilà ce qu’un jeune doit combattre en premier. Il faut de l’humilité parce que c’est la seule voie qui vaille pour acquérir du savoir et de la connaissance sans manquer de caractère toutefois.’ Il lui dit : ‘moi ton père c’est la voie que j’ai prise’. Pendant la formation de Serigne Mouhamadoul Mansour Sy borom daradji et de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, leur papa ne voulait pas que l’un soit en avance sur l’autre. Même quand un des deux était malade, il demandait à l’autre de suspendre ses cours et d’attendre son frère. Le khalife m’a raconté que quand il a dû aller faire son service militaire à Kaolack avant la guerre de 1939 – 45, son père a arrêté la formation de Serigne Cheikh et ne l’a reprise que quand il a quitté l’armée.