M le Président de l’assemblée nationale
M le premier ministre
M les ministres de la justice, de la santé et de la famille
M les ministres de la culture, de l’éducation nationale et des finances
En ce 8 mars journée, ô combien importante pour les femmes, nous vous appelons au secours des mères que nous sommes.
Depuis plusieurs mois nous assistons à un phénomène qui n’a eu cours ni sous Senghor, ni sous Diouf ni même sous Wade. En effet, les produits qui vantent les mérites de l’éclaircissement de la peau, font de plus en plus l’objet de publicité sur des media à grand public ; des panneaux sur tout le territoire, dans des radios, à la TFM et ô outrage ! à la RTS en Prime time.
En tant que Femmes nous connaissons le prix de la liberté et magnifions le goût de l’indépendance, loin de nous alors l’idée de renier à quiconque le droit d’enlever des tâches, de s’éclaircir la peau ou encore de devenir blanche. Ce même principe autorise à tout être humain à lire ce qu’il veut, fumer ce qu’il veut, boire de l’alcool, prendre de la cocaïne, et même se suicider.
Mesdames et Messieurs personne cependant, ne vante les mérites d’un film pornographique en public, personne ne se shoot à l’heure de la pause dans le réfectoire de son lieu de travail.
Alors pourquoi ?
Pourquoi doit- on permettre à des hommes d’affaires véreux de vanter les mérites de produits toxiques et extrêmement dangereux à long terme ?
Ecoutez notre complainte de mère d’adolescentes, ne laissez pas ces « marketeurs au rabais » sacrifier toute une génération de futures femmes sénégalaises fortes et mobilisées pour le développement de leur pays.
Monsieur le ministre des finances, ne croyez point que vous êtes un intrus dans ce combat, « ay do yem ci bopi borom ». Lorsque dans 10 ans la facture de santé publique crèvera le plafond pour raison de cancer, dermatoses diverses et autres maladies chroniques dues à la dépigmentation, votre collègue de la santé fera recours à vos talents afin de lever les fonds nécessaires pour soigner ces « Ex Belles » et malheureusement vous ferez appel à nous, sénégalaises et sénégalais, en nous imposant davantage.
Madame la ministre de la justice, contrairement à ce qu’affirme votre collègue de la santé, vous avez des textes qui vous permettent d’interdire la publicité des produits éclaircissants :
1. Loi n° 83-20 du 28 janvier 1983 relative à la publicité
Art. 9. — La publicité doit proscrire :
— toute déclaration ou présentation visuelle qui offense les bonnes mœurs et la morale en général, ou qui soit susceptible directement, par voie d’omissions ou d’ambiguïté, de mensonge délibéré, d’abuser de la confiance du consommateur ou de son manque d’expérience.
Art. 10. — Les attestations et témoignages utilisés dans les documents publicitaires doivent être véridiques et ne pas comporter des déclarations ou une présentation visuelle susceptible de tromper le consommateur ou d’être utilisées à cet effet.
Art. 13. — La publicité qui s’adresse aux enfants ou aux adolescents ne doit comporter aucune déclaration visuelle, écrite ou orale, qui puisse leur causer un dommage physique, mental ou moral. Elle ne doit pas exploiter la crédulité naturelle des enfants ou le manque d’expérience des adolescents, ni abuser de leur sens de la loyauté.
Art. 14. —La publicité, lorsqu’elle fait appel à la femme, ne doit pas, pour quelque motif que ce soit, porter atteinte à sa dignité ou la déconsidérer.
2. 75-10-22 Circulaire sur la lutte contre le “xeesal”
Circulaire interministérielle n° 93 MINT-SEPH du 22 octobre 1975
Objet : Lutte contre le phénomène “ xeesal ”
… « le Premier Ministre demande que l’ensemble des structures de l’État participent à la lutte contre le phénomène du “xeesal” qui prend des proportions inquiétantes avec les dangers parfois mortels qu’il comporte »…
3. Décret n 79-231 du 9 mars 1979, interdisant la pratique du “xeesal” aux élèves des Établissements d’enseignement élémentaire, moyen et secondaire
La pratique du la dépigmentation artificielle de la peau, appelée en wolof xeesal,
Est interdite aux élèves des établissements d’enseignement élémentaire, moyen et secondaire.
Le Ministre d’État, chargé de la Culture, le Ministre de l’Enseignement supérieur, le
Ministre de l’Éducation nationale et le Ministre de la Santé publique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel.
Monsieur de président de l’assemblée nationale si l’exécutif ne se décide pas à agir contre la publicité pour les produits éclaircissants, nous vous supplions, pour vous avoir donné nos voix, de proposer une loi beaucoup plus explicite qui interdise la promotion de la dépigmentation dans le pays de Léopold Sedar Senghor et de Yacine Boubou.
Avec le respect que l’on vous doit et l’espoir de vous voir protéger nos enfants, recevez Mesdames et Messieurs nos meilleures salutations.
Fait à Dakar le 08 Mars 2013 pour Le Comité de Résistance à la Publicité sur le Xessal
M le premier ministre
M les ministres de la justice, de la santé et de la famille
M les ministres de la culture, de l’éducation nationale et des finances
En ce 8 mars journée, ô combien importante pour les femmes, nous vous appelons au secours des mères que nous sommes.
Depuis plusieurs mois nous assistons à un phénomène qui n’a eu cours ni sous Senghor, ni sous Diouf ni même sous Wade. En effet, les produits qui vantent les mérites de l’éclaircissement de la peau, font de plus en plus l’objet de publicité sur des media à grand public ; des panneaux sur tout le territoire, dans des radios, à la TFM et ô outrage ! à la RTS en Prime time.
En tant que Femmes nous connaissons le prix de la liberté et magnifions le goût de l’indépendance, loin de nous alors l’idée de renier à quiconque le droit d’enlever des tâches, de s’éclaircir la peau ou encore de devenir blanche. Ce même principe autorise à tout être humain à lire ce qu’il veut, fumer ce qu’il veut, boire de l’alcool, prendre de la cocaïne, et même se suicider.
Mesdames et Messieurs personne cependant, ne vante les mérites d’un film pornographique en public, personne ne se shoot à l’heure de la pause dans le réfectoire de son lieu de travail.
Alors pourquoi ?
Pourquoi doit- on permettre à des hommes d’affaires véreux de vanter les mérites de produits toxiques et extrêmement dangereux à long terme ?
Ecoutez notre complainte de mère d’adolescentes, ne laissez pas ces « marketeurs au rabais » sacrifier toute une génération de futures femmes sénégalaises fortes et mobilisées pour le développement de leur pays.
Monsieur le ministre des finances, ne croyez point que vous êtes un intrus dans ce combat, « ay do yem ci bopi borom ». Lorsque dans 10 ans la facture de santé publique crèvera le plafond pour raison de cancer, dermatoses diverses et autres maladies chroniques dues à la dépigmentation, votre collègue de la santé fera recours à vos talents afin de lever les fonds nécessaires pour soigner ces « Ex Belles » et malheureusement vous ferez appel à nous, sénégalaises et sénégalais, en nous imposant davantage.
Madame la ministre de la justice, contrairement à ce qu’affirme votre collègue de la santé, vous avez des textes qui vous permettent d’interdire la publicité des produits éclaircissants :
1. Loi n° 83-20 du 28 janvier 1983 relative à la publicité
Art. 9. — La publicité doit proscrire :
— toute déclaration ou présentation visuelle qui offense les bonnes mœurs et la morale en général, ou qui soit susceptible directement, par voie d’omissions ou d’ambiguïté, de mensonge délibéré, d’abuser de la confiance du consommateur ou de son manque d’expérience.
Art. 10. — Les attestations et témoignages utilisés dans les documents publicitaires doivent être véridiques et ne pas comporter des déclarations ou une présentation visuelle susceptible de tromper le consommateur ou d’être utilisées à cet effet.
Art. 13. — La publicité qui s’adresse aux enfants ou aux adolescents ne doit comporter aucune déclaration visuelle, écrite ou orale, qui puisse leur causer un dommage physique, mental ou moral. Elle ne doit pas exploiter la crédulité naturelle des enfants ou le manque d’expérience des adolescents, ni abuser de leur sens de la loyauté.
Art. 14. —La publicité, lorsqu’elle fait appel à la femme, ne doit pas, pour quelque motif que ce soit, porter atteinte à sa dignité ou la déconsidérer.
2. 75-10-22 Circulaire sur la lutte contre le “xeesal”
Circulaire interministérielle n° 93 MINT-SEPH du 22 octobre 1975
Objet : Lutte contre le phénomène “ xeesal ”
… « le Premier Ministre demande que l’ensemble des structures de l’État participent à la lutte contre le phénomène du “xeesal” qui prend des proportions inquiétantes avec les dangers parfois mortels qu’il comporte »…
3. Décret n 79-231 du 9 mars 1979, interdisant la pratique du “xeesal” aux élèves des Établissements d’enseignement élémentaire, moyen et secondaire
La pratique du la dépigmentation artificielle de la peau, appelée en wolof xeesal,
Est interdite aux élèves des établissements d’enseignement élémentaire, moyen et secondaire.
Le Ministre d’État, chargé de la Culture, le Ministre de l’Enseignement supérieur, le
Ministre de l’Éducation nationale et le Ministre de la Santé publique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel.
Monsieur de président de l’assemblée nationale si l’exécutif ne se décide pas à agir contre la publicité pour les produits éclaircissants, nous vous supplions, pour vous avoir donné nos voix, de proposer une loi beaucoup plus explicite qui interdise la promotion de la dépigmentation dans le pays de Léopold Sedar Senghor et de Yacine Boubou.
Avec le respect que l’on vous doit et l’espoir de vous voir protéger nos enfants, recevez Mesdames et Messieurs nos meilleures salutations.
Fait à Dakar le 08 Mars 2013 pour Le Comité de Résistance à la Publicité sur le Xessal