Le M23 devient M nul


Les signes viennent de partout et montrent peut-être que la coalition au pouvoir ne va pas résister trop longtemps au temps. Les dissensions au sein du M23 sont, pour Alioune Tine, un signe prémonitoire d’un malaise profond au sein des partis au pouvoir.
Avant ces problèmes au niveau de ce mouvement qui s’est battu pour le départ de Wade, des leaders ont commencé à prendre leur distance avec Macky Sall ou des contradictions sont notées entre des partis partenaires. Idrissa Seck n’est pas impliqué dans la gestion et son parti, Rewmi, fait l’objet d’attaques par des responsables de l’Apr à Thiès. Et le combat dans la capitale du Rail n’est pas encore terminé car pour le ministre des Infrastructures et des transports, Thierno Alassane Sall, leader de l’Apr à Thiès, « il n’y a pas de pacte avec Benno Bokk yakaar, il n’y a aucun texte qui dit qu’un militant de l’Apr ou d’un autre parti n’a pas le droit de migrer vers la formation de son choix. Nous n’avons pas signé un pacte de sclérose politique générale. » Le combat va se poursuivre à Thiès entre Idrissa Seck et Macky Sall.
D’autres leaders prennent directement leur distance ou cela à travers leurs partisans. Pour le Professeur Ibrahima Fall, il n’est ni dans la mouvance présidentielle ni dans l’opposition, souligne-t-il. Le mouvement politique citoyen Luy Jot Jotna (MPLC) du Dr Cheikh Tidiane Gadio dénonce « des dysfonctionnements dans la coalition qui ont mené à l’absence injuste du MPLC du Parlement et de toutes fonctions de responsabilités dans l’équipe au pouvoir ». Pour ne pas faciliter les choses et mettre la pression sur le président, Serigne Mansour Sy Djiamil demande à Macky Sall d’appliquer les conclusions des Assises nationales. Même si le chef religieux et député a quitté Benno Bokk yakaar à la veille du dépôt des listes pour les dernières législatives, il vaut mieux compter sur lui que d’en faire un adversaire politique.
Les petites crises et dissensions au sein de certains partis ne participent pas non plus à la cohésion dans la mouvance. Comme des jeunes du FSDBJ qui demandent à Bamba Dieye ministre de la communication de quitter le gouvernement ou encore les socialistes qui rappellent leur volonté de revenir au pouvoir et la réorganisation de leur parti avec ou sans Ousmane Tanor Dieng.
Et pour tout résumer, Amath Dansokho, lors de l’assemblée générale du M23 de dire que « la bataille vient de commencer. Celui qui imagine que les choses vont être faciles doit se détromper (…). Et notre pays de référence, lui-même, est dans une tourmente dont on ne sait même pas si le gouvernement là va se poursuivre ».

Moussa Sarr

Lundi 14 Janvier 2013 13:22

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