Le Pr Amadou Mokhtar Mbow seul dans une barque à deux gouvernails avec le peuple à bord?

SETAL.NET- Face à la presse hier, la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) a présenté sa feuille de route. Un moment fort que le président de la dite structure, le Pr Amadou Mokhtar Mbow qui semble seul dans une barque à deux gouvernails qu’il conduit avec tout le peuple sénégalais à bord.





L’année 2009 aura été un moment phare  dans la recherche de la consolidation de notre démocratie. Après les enseignements tirés de la gestion de Wade, partis politiques, société civile, syndicats de tout bord, mouvement des jeunes et de femmes,  intellectuels, se sont réunis pour mettre sur place des consultations sur la situation  que traversait le pays alors sous la coupe de l’ancien président Wade. Pendant un bon bout de temps d’intenses recueillements des avis de toutes les couches de la population sénégalaise, ont abouti à mettre sur place un document issu de cette consultation appelée « Assises nationales ». Même avant l’élection présidentielle, tous les partis de l’opposition avaient signé le pacte, même Macky Sall, l’actuel chef de l’Etat.
Aujourd’hui, osons le dire, ce document n’est même pas pris en compte. En clair, il est purement placé à côté.

Sinon, pourquoi, créer encore une autre Commission nationale de réforme des institutions dont le but a occupé une bonne partie du même document issu de ces « Assises nationale ». Voilà une question qui sans nul doute taraude l’esprit cartésien ! Dans un souci de démocratie tant souhaité, pourquoi ne pas appliquer les résolutions de ce document en tout cas mieux partagé des populations qu’est la Charte des « Assises nationale » ? En clair, cette nouvelle voie qu’emprunte le président A. M. Mbow de même que tous les membres de cette commission ne reflète pas le sentiment du peuple.

D’abord, pour apporter plus de crédibilités dans leur démarche sur cette initiative du  chef de l’Etat on nous fait savoir qu’on  a tiré l’expérience des « Assises nationales ». Voilà ce que nous  a servi comme argument. Sommes nous pas en mesure d’avancer que ce projet qui engloutira, tenez-vous  bien 700 millions (oh ! quelle gâchis) constitue un scandale envers la jeunesse désœuvrée, frappé par le chômage, le sous emploi entre autres ?  Mieux à qui profite d’ailleurs cette réforme des institutions, si l’on sait que le nombre de personne qui se sont retrouvé au sein de la Charte des Assises nationale dépasse largement vue l’engouement et la mobilisation de l’époque autour de ce document, celles qui se barricadent aujourd’hui autour de la CNRI. Mais la réponse  n’est pas loin !

Ensuite, cette méthode que l’on nous propose dans le cercle restreint des membres de la Cnri n’est pas crédible. D’une part, il faut souligner que même si la Charte  des « Assises nationales » peut laisser en tout cas certaines insuffisances, c’est peut être le moment d’apporter quelques rectificatifs (à vérifier d’ailleurs). Mais si on prend cette option de créer la Cnri, cela pourrait laisser entendre qu’à un pourcentage bien défini, le nouveau locataire du Palais ne partage pas certains points du document la Charte des Assises « nationales » de l’autre part. Ceux qui avanceront que les travaux n’engagent ceux qui le font auront raison.

Mais là, ne faudrait-il pas encore changer de personne qui doit piloter le projet. Deux projets, une seule personne, le Pr A.M Mbow. Il se pose encore un problème d’inefficacité. On est en train de vouloir changer les règles du jeu au cour du jeu, même si elles ne sont pas figées,. Mais le seul perdant, c’est le peuple, toujours pacifiste qui subit quotidiennement les coups bas des politiques et de leur relais.

Pape Diattao Badji

Vendredi 21 Juin 2013 17:00

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