Le moins que l’on puisse dire est que les enseignants des universités publiques du Sénégal affiliés au Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) ne sont pas contents du ministre de tutelle. Le Saes reproche à Abdourahmane Diouf plusieurs griefs qui peuvent se résumer en une expression : non respect des engagements. Dans un communiqué du 23 novembre faisant suite à une réunion du bureau national le vendredi 22 novembre, le syndicat dit avoir constaté « le non-respect des engagements pris par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) lors de ses tournées dans les universités publiques, avec comme conséquences immédiates une perturbation des activités pédagogiques dans certaines universités ». David Célestin Faye (SG) et ses camarades dénoncent également la violation, par le Mesri, des dispositions relatives à l’orientation des bacheliers. Il accuse le ministère d’avoir alloué aux universités des « quotas de bacheliers largement supérieurs à ceux définis par les instances académiques des universités sur la base de leurs capacités d’accueil ». Et ceci, ajoute le communiqué, sans mesure d’accompagnement. Ainsi, les universités, selon le Saes, souffrent de la non-livraison des infrastructures pédagogiques et sociales, du déficit d’enseignants, de l’insuffisance du budget annuel, entre autres. Une situation qui, d’après le syndicat, « compromet sérieusement la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur malgré les efforts consentis par les chercheurs et enseignants chercheurs ». Malgré tout, le Saes se dit ouvert au dialogue, sauf sur un point précis : la pension de réversion que l’Etat doit aux ayants-causes des enseignants décédés. Le Saes qui a été approché par le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) dit avoir précisé à cet organe que ce point est « une question de justice et d’équité non négociable ». Dans une sortie, le ministre Abdourahmane Diouf avait déclaré que le décret a disparu dans le circuit administratif. Le syndicat a pris acte tout en exprimant son étonnement. Mais ce que le syndicat dit ne pas comprendre, est que la signature de la nouvelle version « maintes fois annoncée par le MESRI, n’a jamais eu lieu sans qu’on en connaisse les véritables raisons ». Pour tout cela, le Saes invite ses militants à la mobilisation afin de continuer la lutte « pour le règlement définitif de cette injustice et pour s’opposer à toute tentative de remise en cause des acquis ».
Le Saes met la pression sur Abdourahmane Diouf
Lundi 25 Novembre 2024 - 12:08
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