Le Sénégal ne peut être considéré comme une terre de blanchiment de capitaux mais il doit travailler à ''accentuer le niveau des poursuites'' contre ses citoyens suspectés de délinquance financière, a recommandé, jeudi à Dakar, le directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), Abdullahi Shehu.
‘’Si le Sénégal était une terre de blanchiment de capitaux, le GIABA ne serait pas là’’ installé, dans la capitale sénégalaise, a-t-il fait remarquer, lors d’une session interactive avec les journalistes, peu après la cérémonie d’ouverture de la quatrième session d’information annuelle de l’organisme dont il préside les destinées depuis 2006.
Depuis l’avènement du nouveau régime incarné par le président Macky Sall, le Sénégal a mis en place des structures nouvelles qui travaillent ‘’très fort pour identifier les avoirs illicites’’, a indiqué Abdullahi Shehu, en allusion notamment à la Commission nationale de restitution des biens et de recouvrement des avoirs mal acquis.
‘’Nous avons promis d’appuyer le Sénégal sur sa demande (…)’’, mais ‘’l’une des choses’’ que le GIABA demande au gouvernement sénégalais, c’est qu’il ‘’accentue le niveau des poursuites des délinquants’’, a déclaré le DG du GIABA. Selon lui, l’absence de condamnation peut conduire à l’inexistence de statistiques pouvant traduire les efforts du pays.
‘’Ce n’est pas le niveau de sanctions imposé qui importe pour nous. Ce qui est beaucoup plus important, c’est de savoir qu’il y a la culture de la sanction’’, a par ailleurs déclaré le DG du GIABA dont la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) est le correspondant national au Sénégal.
Les sessions annuelles d’information du GIABA visent à tenir les ambassadeurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les partenaires au développement informés des progrès enregistrés par le GIABA, une institution spécialisée créée en 2000 par les Etats membres de l’organisation sous-régionale commune à 15 pays.
Depuis le 30 juillet 2010, toutes les sessions d’information par le GIABA se sont tenues à Dakar, la capitale sénégalaise, siège de l’institution spécialisée.
Le GIABA est composé des Etats membres de la CEDEAO, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la République de Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Léone et le Togo. La République de Sao Tomé et Principe est le seul membre du GIABA hors de la CEDEAO.