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Le Sénégal "pas totalement à l'abri d'une propagation idéologique jihadiste" (étude)


Le Sénégal "pas totalement à l'abri d'une propagation idéologique jihadiste" (étude)
Le Sénégal n'est "pas totalement à l'abri d'une propagation de la menace jihadiste, ne serait-ce que sur le plan idéologique, selon le rapport sur la paix et la sécurité dans l'espace CEDEAO. Ce document dont l'APS a obtenu copie est présenté comme un document visant à "fournir aux décideurs de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) des analyses sur les questions de l'heure en matière de sécurité humaine dans la région".

Il est le résultat d'un partenariat entre l'Institut d'études de sécurité (ISS, en anglais) et la Commission de la CEDEAO (Division Sécurité régionale). Le Rapport est produit par la division Prévention des conflits et analyse des risques de l'ISS au bureau de Dakar, avec l'appui des autres membres de la division basés à Addis Abéba, Nairobi et Pretoria.

"Le Sénégal n'est pas totalement à l'abri d'une telle propagation ne serait-ce qu'idéologiquement", mentionne le document dans ses conclusions.

Le rapport datant du 3 mai dernier relève que "le caractère transnational des acteurs, la porosité des frontières ainsi que la réduction de l'espace par les moyens de communication modernes semblent favoriser l'expansion du phénomène jihadiste dans la sous-région ouest-africaine".

S'agissant du Sénégal, le document souligne que "le rempart que constitueraient les marabouts et les confréries ne peut plus convaincre en raison de la contestation dont elles font l'objet en leur sein-même et du fait de la fragmentation de l'autorité des califes, de l'existence de groupes situés à leurs périphéries, composés d'éléments quasiment embrigadés sous l'égide de chefs charismatiques (…)".

Les auteurs du rapport notent que "les choix du Sénégal en matière de politique étrangère combinés aux limites des services de renseignements, notamment en matière de coopération régionale, montrent que l'État sénégalais n'aurait qu'une emprise limitée sur l'évolution de la situation".

Ils soulignent encore que "la dualité du système éducatif sénégalais dans sa forme actuelle pourrait générer dans les prochaines décennies, si ce n'est déjà le cas, de grandes frustrations récupérables par les mouvances islamistes et qui pourraient aboutir à une profonde fracture sociale par une socialisation différenciée des futurs citoyens d'une même nation en devenir".

Pour ces spécialistes, "il est urgent de rétablir l'équilibre nécessaire et surtout d'affirmer une présence et une maîtrise de l'État sur des questions aussi sensibles que le contrôle des moyens de transmission du savoir et de socialisation".

L'enquête est présentée comme une étude préliminaire reposant sur une veille médiatique, sur des entrevues semi-structurées avec les acteurs et sur une enquête d'opinion publique reposant sur 400 questionnaires, menée en février et mars 2013 à Dakar et dans sa banlieue, dans la ville et le département de Saint-Louis ainsi qu'à Thiès et à Mbour.

"Étant donné la difficulté de mesurer un phénomène comme le radicalisme, l'approche retenue a été celle d'une analyse qualitative des discours recueillis dans le cadre des entretiens et des questionnaires", précise les auteurs.

L'enquête rappelle qu'en juin 2007, les assassins présumés d'un groupe de Français recherchés par la police mauritanienne ont, via le Sénégal et la Gambie, gagné Bissau pour y être arrêtés par les services de sécurité bissau-guinéens.

Le 29 mai 2010, trois présumés djihadistes ont été interpellés à l'aéroport international Léopold Sédar Senghor à Dakar par la Division des investigations criminelles (DIC). En février 2011, deux membres présumés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en fuite sont arrêtés dans la banlieue dakaroise.

En juillet 2012, l'arrestation à Dagana, au Nord du Sénégal, de dix personnes suspectées d'appartenir à un réseau terroriste, avait fait réagir le président de la République sénégalaise, Macky Sall.

Dans une série de recommandations, le rapport encourage ''la mise en place d'une plateforme pluridisciplinaire de veille stratégique sur la radicalisation religieuse pour faire le point régulièrement sur l'évolution de la situation et développer une prospective en étroite coordination avec les services concernés de l'État sénégalais".

A cela, s'ajoute la création "d'un cadre national de dialogue sur l'avenir du système éducatif sénégalais afin de résorber les frustrations potentielles des laissés pour compte du système francophone".

"Au regard de sa position au sein de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), le Sénégal pourrait se concerter avec ses pairs arabes pour mieux encadrer le dispositif de financement de l'éducation pour une coopération harmonieuse prenant mieux en compte ses préoccupations notamment sécuritaires à moyen et à long terme", selon les auteurs de l'étude.

Ils demandent également l'implication "de la manière la plus optimale des chefs religieux, traditionnels et coutumiers du Sénégal en tant que régulateurs, afin de limiter les influences des discours radicaux importés par des relais aux motivations diverses".

APS

Mardi 21 Mai 2013 - 16:25





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