Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt l’émission Sen Jotaay qui recevait Ousmane SONKO, leader du parti politique Pasteef et Inspecteur Principal des Impôts et des Domaines….dans le civil ! Il est en effet notable qu’il soit le seul homme politique dont on met la profession au-dessus de son statut de chef de parti, aspirant à prendre part à la conduite des destinées du Sénégal. Est-ce parce que le corps prestigieux dont il fait partie, du fait des privilèges et avantages qui s’y rattachent, ne constitue pas un vivier naturel pour l’opposition ? En quoi, être un cadre de la Fonction publique peut-il être une entrave à l’exercice du droit à diriger un parti d’opposition ? Et, en conséquence, à se poser en interlocuteur, voire en contradicteur, des actes posés et/ou propos tenus par les gouvernants de l’heure ?
En se posant ces questions on comprendra peut-être pourquoi Ousmane Sonko est un « cas » à part dans le landerneau de plus ou moins 250 partis politiques au Sénégal. En l’écoutant attentivement, on perçoit la ferme résolution du fonctionnaire pur et dur, agacé par une sorte d’omerta générale et déterminé à rompre le silence sur les disfonctionnements criards de l’Etat et de son administration. Cette détermination ne lui fait pas perdre, cependant, le sens de la mesure. En dépit d’une colère sourde, que l’on sent contenue mais vraie, il énonce des faits, dénonce des outrances et convoque un code éthique et moral qui devrait être la règle et non l’exception. Nous ne savons pas encore les motifs de sa suspension qu’il conteste, tant dans la forme que dans le fond, avec des arguments qui tiennent la route. Nous attendrons donc la réplique des services de l’Etat pour nous faire une opinion définitive. En attendant, force est de reconnaître à Ousmane Sonko une longueur d’avance : suspendu en conservant le bénéfice de son salaire, c’est la posture idéale pour un chef de Parti : avoir du temps et de l’argent. Au demeurant, l’engager dans une guerre frontale sans savoir la quantité et la qualité de ses « munitions » serait un pari risqué. Car, s’il y’a bien un centre névralgique de l’affairisme dans notre pays, c’est bien les services des Impôts et des Domaines, là où se négocient le foncier et la perception des droits et taxes ! Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer devant les services de l’administration fiscale et domaniale le manège de centaines de personnes qui ont greffé des emplois( privés) au cœur de l’administration (publique) pour jouer les rôles de courroie de transmission de l’argent… illicite. Ils s’appellent « courtiers » ou « agents d’affaires » « consultants » pour les plus téméraires ! Leur rôle est de « faciliter », moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, l’obtention de tel ou tel document administratif ou le contournement de telle ou telle règle de droit pour parvenir à ses fins… Passe-droits et laisser-passer indus se négocient ainsi, au vu et au su de tout le monde. Une autre anomalie qui s’est normalisée au point de devenir la règle. Et cette tendance est visible à tous les niveaux de notre administration. Or, c’est cet état de fait qui explique notre non développement là où d’autres pays, juste mieux gouvernés, ont fait des pas de géant ! En vérité, pour changer le Sénégal c’est à cela qu’il faut s’attaquer : le système ! Les politiciens professionnels, à force de rester dans le verbiage désincarné, ne font plus peur à personne. C’est lorsque des hommes et des femmes du « système » s’arcboutent pour refuser de danser avec la musique que s’achèvent les symphonies qui se croyaient éternelles. Et cela me semble être le propos d’Ousmane SONKO. Moins aérien que les théoriciens de la politique, il touche du doigt là où cela fait mal. Très mal. Et c’est ce qui explique la nervosité ambiante. Nafi Ngom Keita serait-elle de la même veine ? Tout porte à le croire au vu des allusions non démenties de la teneur des dossiers qu’elle laisse pendants. Son successeur a du pain sur la planche.
Il faut se réjouir de ces signaux qui confirment qu’il y’a, fort heureusement dans la fonction publique sénégalaise, des milliers d’hommes et des femmes dévoués au service public. Il’ y’a parmi eux des héros anonymes qui se sont fait parfois broyer par « le système ». Il y’a des résistants solitaires à l’appât du gain, empêcheurs de (dé)tourner en rond... mis au frigo pendant de longues années sans autre forme de procès. Oui, des milliers de sénégalais, vertueux, travaillent ou ont travaillé toute leur vie dans la droiture.
C’est pour tous ceux-là que le combat du leader de Pasteef est juste. N’en déplaise aux « loyalistes » d’une « République » prise en flagrant délit de déloyauté, le combat pour la cause du Peuple est le seul qui vaille !
Tiens donc : Il se dit que des hauts fonctionnaires de l’administration centrale, des patrons d’agences et apparentés, toucheraient des émoluments dépassant largement les dix millions de francs CFA par mois… Mais si… Par des tours de passe-passe et des arguties administratives de toutes sortes, certains initiés s’offrent des revenus indécents dans le contexte du Sénégal d’aujourd’hui. Cela ne m’étonnerait pas que ce soit parmi ces gens qu’ils vont aller chercher le bourreau de Sonko. Ne les laissons pas faire !
Amadou Tidiane WONE
woneamadoutidiane@gmail.com
En se posant ces questions on comprendra peut-être pourquoi Ousmane Sonko est un « cas » à part dans le landerneau de plus ou moins 250 partis politiques au Sénégal. En l’écoutant attentivement, on perçoit la ferme résolution du fonctionnaire pur et dur, agacé par une sorte d’omerta générale et déterminé à rompre le silence sur les disfonctionnements criards de l’Etat et de son administration. Cette détermination ne lui fait pas perdre, cependant, le sens de la mesure. En dépit d’une colère sourde, que l’on sent contenue mais vraie, il énonce des faits, dénonce des outrances et convoque un code éthique et moral qui devrait être la règle et non l’exception. Nous ne savons pas encore les motifs de sa suspension qu’il conteste, tant dans la forme que dans le fond, avec des arguments qui tiennent la route. Nous attendrons donc la réplique des services de l’Etat pour nous faire une opinion définitive. En attendant, force est de reconnaître à Ousmane Sonko une longueur d’avance : suspendu en conservant le bénéfice de son salaire, c’est la posture idéale pour un chef de Parti : avoir du temps et de l’argent. Au demeurant, l’engager dans une guerre frontale sans savoir la quantité et la qualité de ses « munitions » serait un pari risqué. Car, s’il y’a bien un centre névralgique de l’affairisme dans notre pays, c’est bien les services des Impôts et des Domaines, là où se négocient le foncier et la perception des droits et taxes ! Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer devant les services de l’administration fiscale et domaniale le manège de centaines de personnes qui ont greffé des emplois( privés) au cœur de l’administration (publique) pour jouer les rôles de courroie de transmission de l’argent… illicite. Ils s’appellent « courtiers » ou « agents d’affaires » « consultants » pour les plus téméraires ! Leur rôle est de « faciliter », moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, l’obtention de tel ou tel document administratif ou le contournement de telle ou telle règle de droit pour parvenir à ses fins… Passe-droits et laisser-passer indus se négocient ainsi, au vu et au su de tout le monde. Une autre anomalie qui s’est normalisée au point de devenir la règle. Et cette tendance est visible à tous les niveaux de notre administration. Or, c’est cet état de fait qui explique notre non développement là où d’autres pays, juste mieux gouvernés, ont fait des pas de géant ! En vérité, pour changer le Sénégal c’est à cela qu’il faut s’attaquer : le système ! Les politiciens professionnels, à force de rester dans le verbiage désincarné, ne font plus peur à personne. C’est lorsque des hommes et des femmes du « système » s’arcboutent pour refuser de danser avec la musique que s’achèvent les symphonies qui se croyaient éternelles. Et cela me semble être le propos d’Ousmane SONKO. Moins aérien que les théoriciens de la politique, il touche du doigt là où cela fait mal. Très mal. Et c’est ce qui explique la nervosité ambiante. Nafi Ngom Keita serait-elle de la même veine ? Tout porte à le croire au vu des allusions non démenties de la teneur des dossiers qu’elle laisse pendants. Son successeur a du pain sur la planche.
Il faut se réjouir de ces signaux qui confirment qu’il y’a, fort heureusement dans la fonction publique sénégalaise, des milliers d’hommes et des femmes dévoués au service public. Il’ y’a parmi eux des héros anonymes qui se sont fait parfois broyer par « le système ». Il y’a des résistants solitaires à l’appât du gain, empêcheurs de (dé)tourner en rond... mis au frigo pendant de longues années sans autre forme de procès. Oui, des milliers de sénégalais, vertueux, travaillent ou ont travaillé toute leur vie dans la droiture.
C’est pour tous ceux-là que le combat du leader de Pasteef est juste. N’en déplaise aux « loyalistes » d’une « République » prise en flagrant délit de déloyauté, le combat pour la cause du Peuple est le seul qui vaille !
Tiens donc : Il se dit que des hauts fonctionnaires de l’administration centrale, des patrons d’agences et apparentés, toucheraient des émoluments dépassant largement les dix millions de francs CFA par mois… Mais si… Par des tours de passe-passe et des arguties administratives de toutes sortes, certains initiés s’offrent des revenus indécents dans le contexte du Sénégal d’aujourd’hui. Cela ne m’étonnerait pas que ce soit parmi ces gens qu’ils vont aller chercher le bourreau de Sonko. Ne les laissons pas faire !
Amadou Tidiane WONE
woneamadoutidiane@gmail.com