‘’Le seul discours qui vaille est de dire que l’année va être sauvée : quel que soit le prix à payer. Je suis de la génération de l’année blanche et de l’année invalide. Donc, je sais ce que ça coûte dans une vie scolaire’’, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
Les syndicats de l’enseignement ont enfin accepté de suspendre leur mot d’ordre de grève datant du début de l’année scolaire. Mais les craintes liées à une éventuelle année blanche ne sont pas levées pour autant, les élèves à leur tour refusant de reprendre le chemin des classes.
Ils disent préférer une année blanche à une reprise des cours dont ils risqueraient de pâtir selon eux. De plus, la position des syndicats ne semble pas toujours nette, quant à une reprise effective des cours.
Le Cadre unitaire des syndicats des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) a récemment annoncé avoir décidé de suspendre son mot d’ordre pour ne pas porter la responsabilité d’une année blanche, selon son chargé des revendications, Dame Mbodji.
"Nous allons rejoindre les classes demain (jeudi) après avoir paralysé le système pendant quatre mois et demi, non pas parce que nos revendications ont été satisfaites, ni que les nouvelles autorités aient pris un quelconque engagement dans ce sens", a-t-il expliqué dans un entretien avec l’APS.
Mais, la reprise des cours "ne signifie pas la récupération de l’année, il faudra faire un réaménagement et continuer au moins jusqu’au mois de septembre. Les enseignants n’accepteront de le faire que si les nouvelles autorités prennent des engagements sur certains points de notre plateforme", a soutenu le chargé des revendications.
"Nous reconnaissons tous les difficultés du métier de prof et les errements du gouvernement mais j’appelle le mouvement Y en a marre et toute la société civile à organiser à la place de l’Obélisque une manifestation pacifique juste pour mettre plus de pression pour sauver l’année", a relevé Moh Dediouf, un ancien du lycée Blaise Diagne de Dakar.
‘’Qu’on ne me dise pas qu’une année blanche vaut mieux, sous prétexte qu’un certain nombre d’heures n’ont pas été validées’’, a encore déclaré le musicien, qui a fait une partie de ses études universitaires à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar avant de partir en France.
‘’L’heure n’est pas au discours et je demande à tout le monde de s’impliquer, le chef de l’Etat (Macky Sall) en premier, Youssou Ndour (musicien et ministre de la Culture et du Tourisme) et le monde de la culture sénégalaise, tous les sportifs sénégalais, tous les politiciens’’, a poursuivi Moh Dediouf.
Le musicien sénégalais a reçu, en septembre dernier, le 1er prix dans la catégorie Voter’s Choice lors de la finale de l’Afrotainment Music Awards qui s’est déroulée à New-York. Il a entamé depuis quelques semaines une tournée internationale.
Titulaire d’une maîtrise en lettre moderne et d’une autre en Management en business, Moh s’exprime aisément en français et en anglais. “Il fallait que je travaille. Je ne veux pas que les gens pensent que nous faisons de la musique pour survivre“, avait déclaré à la presse le musicien, qui a démarré par le théâtre à l’âge de 12 ans.
Né au Sénégal en 1974, auteur, compositeur et interprète, Moh Dediouf fait partie de la nouvelle vague d’artistes sénégalais avec qui il faut compter pour imposer davantage la musique sénégalaise au monde.
Des quartiers de Dakar à son arrivée en Europe, Moh Dediouf a su s’imprégner de multiples influences pour mieux les assimiler à ses racines africaines. Dès son premier album autoproduit (Live in the Shade, 2007), il a été primé dans la catégorie World Music lors de l’International Songwriting Competition, avec sa chanson Adouna, parmi plus de quinze mille titres et cent pays représentés.
Grâce à son titre "Africaaa", l’artiste sénégalais établi en France avait été sélectionné pour faire partie de la compilation musicale de la Coupe du monde 2010 (11 juin-11 juillet), en Afrique du Sud où il a par la même occasion représenté les couleurs sénégalaises.
"Africaaa", selon sa maison de production, constitue "un témoignage de la richesse musicale africaine, un appel à la joie et au partage. C’est un véritable symbole de cette unité africaine que tant d’artistes appellent de tous leurs vœux". Il vient de sortir son second album.
L’artiste a à son actif un second album, Smile Way Of Life. Moh Dediouf peut être présenté comme un représentant éminent de la nouvelle vague d’une pop sénégalaise peu connue au Sénégal mais adulée à l’étranger. Suivant une démarche novatrice, il compte témoigner par l’exemple d’une musique sénégalaise ouverte et imposée au monde, même si sa surcharge mbalax demeure inexportable de réputation.
APS