Dans un entretien accordé à l’APS, Mme Fall a dévoilé certains aspects qui limitent la valorisation du métier de sage-femme sur lesquelles, son association attend des actions du gouvernement.
La journée mondiale des sages-femmes a été célébrée samedi, sur le thème : ‘’Le monde a besoin de sages-femmes maintenant, plus que jamais’’. Selon certaines sources, le Sénégal manque de 2820 sages-femmes (50% de ses effectifs), alors que 1217 sages-femmes étaient en chômage 2011.
Pour sa part, Mme Fall a signalé que le recrutement au niveau de la fonction publique a augmenté de 111 à 250 depuis 2010, mais son association en demande encore de la part du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Pour l’atteinte des OMD 4-5, il faut recruter 250 sages-femmes par an, et ce qui est déplorable malgré les efforts fournis, est que le personnel qualifié n’a pas été suffisamment représentatif par rapport au recrutement’’, a-t-elle déploré.
‘’Le gap est loin d’être comblé car, de plus en plus, les sages-femmes chôment. Par rapport à leur métier, elles sont mal rémunérées par les comités de santé alors qu’elles exercent dans les salles d’accouchement’’, a-t-elle souligné.
‘’Pour ne pas perdre la main, elles acceptent de faire du volontariat dans les salles d’accouchement’’, a expliqué la présidente de l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal.
Marième Fall toutefois évoqué des dérapages de certaines écoles privées formant les sages-femmes. ‘’Il faut impérativement renforcer la formation des sages-femmes, mais surtout celle des formateurs.’’
‘’Il y a 63 écoles privées de formation des sages-femmes à Dakar, mais beaucoup ont des profils d’enseignants qui ne répondent pas aux normes’’, a-t-elle déploré.
L’amélioration de la formation des formateurs na pas été prise en compte au niveau des écoles de formation, a-t-elle relevé. ‘’Le contenu d’une formation d’un personnel de sages-femmes qui a le bac et qui devra faire trois ans de formation ne devra pas être le même que celui qui a eu le DFEM et qui fait trois années aussi.’’
Un point positif est à remarquer, selon la présidente de l’ANSFES, c’est la certification délivrée par l’Etat du Sénégal, qui ne cache cependant pas quelques difficultés.
‘’Le problème c’est qu’il y a un seul concours par rapport à la certification, c’est-à-dire l’obtention du diplôme de sage-femme d’Etat, mais lors de cette certification, 900 femmes se présentent et seulement moins de 150 sont certifiées’’, a révélé Marième Fall.
La répartition spatiale des établissements handicape l’épanouissement de ce métier. Il y a plus de structures sanitaires à Dakar que dans les régions, selon la présidente de l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal.
Elle noté que ‘’les 3/5èmes des sages-femmes sont concentrées à Dakar car il y a plus de structures sanitaires à Dakar, mais aussi il n’y a pas de mesures d’accompagnement des sages-femmes (exerçant) dans les zones éloignées’’.
Marième Fall a interpelé la nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll-Seck, pour que les textes relatifs à l’instauration d’un ordre professionnel des sages-femmes soient acheminés à l’Assemblée nationale. ‘’Toutes les sages-femmes ayant obtenu le diplôme devront souscrire à un organe de régulation de la profession.’’
La présidente de l’ANSFES a en outre lancé un appel aux partenaires au développement et aux bonnes volontés pour aider le gouvernement dans le recrutement de sages-femmes pour les zones éloignées.
L’objectif est d’assurer ainsi la couverture sanitaire du pays, afin de contribuer également à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)