Le député Moussa Sy raconte le 23 juin à l’hémicycle : « Ce qu’un commandant de la gendarmerie m’a dit.. »

Moussa Sy a été un élément clé dans la tournure qu’avaient pris les événements du 23 juin 2011. Il a parlé à ses collègues en leur faisant savoir le risque qu’ils encouraient en instituant le ticket présidentiel. Pourtant, quelques minutes plus tôt il avait jeté l’éponge. Mais il a été retenu par un homme en bleu. Un commandant de la gendarmerie. « Au moment de quitter la salle, un commandant de la gendarmerie m’a intercepté au sous-sol pour me demander de sensibiliser mes pairs à ne pas voter cette loi. Il m’a annoncé qu’on courrait un grand danger. J’étais abasourdi et lui ai demandé le fond de sa pensée. En tant qu’homme de troupe, il a la certitude que si la séance perdure jusqu’à 16 heures, la foule va se retrouver dans l’hémicycle », raconte Moussa Sy qui, au passage, fait remarquer que l’officier de gendarmerie l’a gonflé en bloc pour qu’il influe sur ses collègues.

« Là, je lui ai dit que je ne voulais pas participer au vote et que je voulais rentrer. Mais, il m’a retenu et m’a forcé à rester. Je lui ai donc dit qu’il fallait informer le Questeur, Lamine Thiam, chose qu’il a faite depuis 1h. il m’a donc soufflé que si on ne faisait rien, les éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) ne pourraient plus contrôler la foule et le Sénégal pourrait vivre l’irréparable, un des moments les plus désagréables de son histoire, surtout qu’ils ne savent pas s’il y a des infiltrés armés dans la foule », assaisonne Moussa Sy qui finalement est resté pour, de fil en aiguille poussé les députés libéraux à se rebeller contre leur mentor, Wade.