Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Marcel De Souza, a soutenu lundi à Abidjan que le franc CFA constitue un ilot au sein de l’organisation régionale qu’il faut « préserver », à l’ouverture de l’édition 2017 de « Les rencontres africa », un forum économique.
« Nous tentons d’aller vers la monnaie unique. Je sais que le franc Cfa est attaqué, (mais il) constitue un îlot au sein de la Cedeao qu’il faut préserver », a dit M. De Souza qui s’exprimait sur le thème « Intégration et émergence : la place du secteur privé et du partenariat Afrique-France ».
Il a relevé que l’inflation est maitrisée au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avec un taux de moins de 2% pour une croissance de 6,9% et un parc de stabilité et de convergence qui est respecté au sein de l’union.
Évoquant la mise en place de la monnaie unique au sein de la Cedeao, prévue pour 2020, il a indiqué que « cette monnaie unique ne sera pas au rendez-vous avant sept à dix ans à cause de la convergence et de la coordination des politiques monétaires ».
Il a également relevé la non-convergence des politiques budgétaires et de l’endettement. Une économie est convergente lorsqu’elle a une politique budgétaire coordonnée à la fois avec une politique monétaire et une politique d’endettement, ce qui n’est pas encore le cas pour les États de la Cedeao.
Les huit pays membres de l’Uemoa ont en partage le franc cfa. Il s’agit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du Bénin, du Niger, du Togo et de la Guinée-Bissau. Ces États font partie de la Cedeao.
Plusieurs manifestants ont eu lieu dans plusieurs villes d'Afrique francophone, à l'appel du mouvement Urgences panafricanistes, pour dire non au franc CFA. Le franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser les intérêts de la France, ex-puissance coloniale.