Le grand faux pas du premier ministre Abdoul Mbaye


Le Président élu avait porté son choix sur un technocrate, il nous arrive avec un banquier en politique ! En deux mois, le Premier ministre Abdoul Mbaye a présenté deux profils. Le technocrate était plébiscité comme un chapeau de neutralité à la guerre de positionnements et de factions politiques inhérente à un gouvernement d’alliés. La politique s’immisce dans la définition des tâches, entre l’agenda républicain et les agendas particuliers. 2017 est déjà un sujet de réflexion en stratégie de (re)conquête du pouvoir, que les acteurs le disent ouvertement ou qu’ils le chuchotent dans leurs officines militantes. Un banquier encore vierge de militantisme politique est, dans ce contexte, une assurance de stabilité au sommet de l’Etat. Ensuite, ce choix écarte la dualité Président-Premier ministre que le Sénégal a connue avec Wade-Idy, durant les premières années du magistère du prédécesseur de Macky Sall. Maintenant, le Chef du Gouvernement a franchi le pas qui efface la neutralité. Il est en politique, l’arène de tous les coups, à donner ou à prendre. Il a fait cette révélation au Directoire de l’APR. Allégeance volontaire ou suscitée par le Président Sall ? En tout état de cause, Abdoul Mbaye change d’écharpe. Ses actes, ses paroles et ses silences auront le goût du marron-beige. Une adhésion à l’APR peut le prémunir contre le délit de non-appartenance politique. Il pourrait ne pas subir les attaques d’apparatchiks ayant, sur leur agenda, le poste. A l’opposé aussi, Mbaye n’a plus l’immunité de la neutralité. Il est un camarade débarrassé du mythe du technocrate et politiquement justiciable. Il entre dans un jeu où la réputation de redresseur de banques cède la place à la légitimité historique.

Source: Xibaaru.com

Abdou Khadre Cissé

Samedi 26 Mai 2012 11:52

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